Essai Joker Boat Clubman 30

Au top niveau !

Nouveau modèle amiral du chantier Nautica Aiello, le Clubman 30 offre des prestations de très haut niveau : confort luxueux, tenue de mer sans faille et performances ébouriffantes avec la motorisation 3 x 300 ch de notre essai. De quoi faire plaisir à des connaisseurs fortunés aimant naviguer en petit comité.

Texte et photos Jacques Anglès


 92 200 € sans moteur (tarif 2016)
 9.2 m
 16
 52 nds avec 2 x Yamaha 300 ch 4T (V8)
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Paru dans le Pneumag n° 55 Septembre/Octobre 2006




L'arrivée de ce nouveau Joker Boat de 9,20 m confirme l'irrésistible ascension du semi-rigide haut de gamme, avec un nombre désormais conséquent de modèles de 8 à 10 m qui viennent piétiner sans complexes un segment longtemps réservé aux coques dures. Le Clubman 30 parachève la gamme du chantier transalpin dans les grandes tailles à la suite des Clubman 28 et 26 sortis récemment. Vu à quai, avec ses 3,20 m de large, ses deux gros «berlingots» Yam au tableau arrière, ses boudins de 65 cm de diamètre et sa haute console de pilotage, l'engin fait certes forte impression, mais sans rien de tapageur. Ici le luxe et la qualité se conjuguent avec une sobriété de bon aloi, respectant le style habituel du chantier. Le flotteur à huit compartiments est en CR/CSM (Néoprène/Hypalon) de 1 680 décitex, avec un diamètre de 65 cm qui s'affine doucement vers la proue, une astuce de coupe qui permet de concilier une ligne élancée et une étrave en polyester haute et bien défendue. La finition de ce tube ne souffre aucune critique : collages impeccables, valves inox, liston de protection extra-large englobant les extrémités arrière, doubles saisines, renforts latéraux formant marchepied. Même constat de qualité pour ce qui est de la partie polyester, au gel coat très brillant. L'ensemble respire le travail soigné et la robustesse, à l'image des mains courantes en inox ou de la sellerie de belle facture, quelques éléments en teck ajoutant une discrète touche de classe. La coque elle-même est en V profond, avec une étrave assez pincée et remontante, bien taillée pour les vagues. On y remarque le davier d'ancre traversant, situé largement au-dessus de la flottaison. Cette disposition optionnelle, qui suppose un guindeau électrique, est fort pratique en usage quotidien, mais l'ancre risque de supporter de grosses pressions en navigation dans du gros temps (mieux vaudra l'enlever pour les traversées). Au demeurant, la présence d'un davier de proue classique permet de se passer de guindeau. Le cockpit suit la tendance actuelle, avec de larges surfaces accordées aux solariums et aux installations de confort. La console, par exemple, présente un volume inhabituel, ce qui permet d’y loger une salle d’eau digne d’un croiseur, avec douche, WC et lavabo. La banquette de pilotage s’appuie elle aussi sur un bloc volumineux qui abrite une cuisine complète avec réchaud deux feux, évier profond, et réfrigérateur de 65 litres. Enfin, l’immense soute arrière est aménageable en cabine-tente (en option) avec lit king-size. Le Clubman 30 peut ainsi se définir comme un «cabriolet sportif de croisière», avec un confort équivalent à un habitable rigide. La contrepartie est un espace au sol assez limité, le cockpit étant pensé pour procurer un maximum de confort à un équipage peu nombreux. L’optimum est de quatre à huit personnes en balade à la journée, deux à quatre en croisière-raid. On rêve volontiers de grandes virées estivales en couple avec deux enfants ! Le fort potentiel du Clubman 30 se confirme lors de notre essai avec, en atout maître, une sécurité totale dans la grosse mer. Jugez vous-même : dans des creux de deux mètres, levés par un bon mistral, notre Clubman passe à 23-25 nœuds «vent dans le nez» sans forcer le moins du monde, et dès lors qu’on attaque les vagues obliquement on monte facilement à 30 nœuds ! La longueur de la carène en V profond, l’efficacité de l’étrave et le poids (2 500 kg en charge) se conjuguent pour procurer un confort étonnant. Et la rigidité de la coque, ainsi que l’absence totale de résonances parasites dans ces conditions, rassurent quant à la qualité de construction. On peut en fait considérer les 30 nœuds comme la vitesse de croisière de base de ce modèle. Cela met la Corse est un peu plus de trois heures de la côte d'Azur, et les îles Scilly à moins de quatre heures de la Bretagne, autant dire que l'horizon s'élargit ! à cette vitesse, les gros V6 Yamaha ronronnent à 3 500 tr/mn, avec une fabuleuse réserve de puissance qui permet de négocier chaque vague au millimètre. Le comportement se distingue par une grande stabilité, tant en latéral qu'en tenue de cap, et les flotteurs largement au-dessus de l'eau mettent les passagers à l'abri des «coups de raquette» dans les vagues, assez fréquents en pneu. Notons au passage que ces flotteurs ne posent pas sur l'eau à l'arrêt, sans que cela se ressente dans la stabilité statique, assurée par la grande largeur et le poids de la carène. La direction est précise, tout en se révélant assez lourde en virage serré, où le Clubman 30 gîte peu, mais fait preuve d'une excellente accroche. Et en touche finale, la cavalerie déchaînée des deux 300 ch (une motorisation qu'apprécieront les amateurs de mécaniques brillantes) signe un superbe chrono de 52 nœuds, avec une stabilité jamais prise en défaut. Notons toutefois que la motorisation 2 x 250 4-temps Yamaha, également proposée en package par le distributeur, devrait amplement suffire à cette excellente carène, avec une vitesse de croisière équivalente, moins de bruit et une économie substantielle en consommation, donc une autonomie encore plus grande. .



photo Joker Boat Clubman 30


photo Joker Boat Clubman 30


photo Joker Boat Clubman 30





CONCLUSION
Luxueux par ses dimensions, sa conception et sa finition, ce maxi semi-rigide ne fait pas dans le faux-semblant. C’est du solide et du bien fini qui honore l’image de marque du chantier transalpin. Il peut affronter la haute mer en toute sécurité, et s’inscrit haut la main dans l’élite des «plus de 50 nœuds» avec la motorisation de notre essai. Son équipement complet (couchages, cuisine, salle d’eau) en fait un superbe candidat aux croisières-raids quatre étoiles, pour deux à quatre personnes. Sur l’eau, c’est un régal, mais il ne faut pas oublier que le transport routier (flotteurs impérativement dégonflés pour respecter la largeur réglementaire) nécessite un véhicule puissant et une bonne expérience du conducteur.




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