Essai Beluga 24 Open

Cap sur le soleil !

Sur une superbe carène à redans, ce semi-rigide rapide et élégant propose un cockpit convivial où l'on circule bien, se prêtant aussi bien aux balades en famille qu'aux sorties de pêche ou de plongée, grâce à ses volumineux rangements.

Texte et photos Jacques Anglès


 35 500 € sans moteur (tarif 2016)
 7.32 m
 14
 45 nds
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Paru dans le Pneumag n° 75 janvier/février 2010




Les connaisseurs savent que Beluga est une marque du groupe Lomanto, autrement dit Lomac. Ce que confirme un coup d'œil à la plaque de constructeur, où le chantier milanais figure en exergue. Mais n'allez surtout pas croire qu'il s'agit juste d'une "sous marque", c'est même plutôt le contraire avec un profil haut de gamme et peu de modèles. Si l'on peut trouver des similitudes ou des éléments communs entre certains Lomac et Beluga, ce n'est pas le cas du 24 Open, qui n'a pas son équivalent sous la marque Lomac. En revanche, il bénéficie de tout le savoir-faire et de l'expérience de la maison-mère, à l'instar des sept autres Beluga (4,52 m à 7,32 m), dédiés à une utilisation "plaisance familiale". Amiral de cette gamme, le 24 pieds se décline en version "Cruiser", avec une cabine surélevée d'inspiration nordique, ou en version "Open", celle de notre essai, au caractère méditerranéen affirmé. L'agencement du cockpit est limpide et fonctionnel. Il met l'accent sur quatre points : la commodité de circulation, le solarium king size à l'avant, la zone arrière convertible en coin-repas convivial (grâce à un astucieux leaning-post basculant), et des rangements particulièrement volumineux. Sous une apparente simplicité, tout est étudié et de bonne facture. Côté construction, le savoir-faire Lomac est à l'œuvre, tant pour la partie polyester, solide et impeccablement finie, que pour le flotteur, en CR/CSM Orca de 1 670 décitex. En outre, l'examen des fonds s'avère rassurant pour ce qui est de la rigidité structurelle, avec de gros longerons et des cloisons intégralement stratifiées sur les deux faces. Même jugement côté accastillage, sélectionné avec rigueur. On en citera deux exemples : les fermoirs de coffres, tous à tension réglable, avec verrouillage par cadenas, et la plaque d'inox placée sous le davier pour protéger l'étrave contre le ragage de la chaîne. Néanmoins, le tableau n'est pas uniformément rose. Côtés critiques, on note l'assise assez dure et l'absence de cale-pied au poste de pilotage, le dossier trop bas de la banquette arrière, l'absence de poignées de maintien pour les passagers arrière. Le bilan reste pourtant positif et, tel quel, le Beluga 24 dispose de l’essentiel pour des sorties estivales, avec la possibilité d’ajouter quelques options de confort utiles : arceau inox avec taud de soleil pour ombrager le cockpit, douche de pont ou guindeau électrique, l’emplacement de ce dernier étant prévu d’origine, sous un capot de protection. Le Beluga 24 ne se contente pas, toutefois, d’un cockpit agréable. Son atout maître se trouve sous la flottaison, ou se dissimule une superbe carène à double redan et V profond évolutif, soulignée par quatre virures saillantes, qui semble taillée pour le plaisir du pilote. Au tableau arrière, le Honda 225 ch de dernière génération est loin de la puissance maximale autorisée (280 ch) et peut même sembler un peu « léger » au regard des caractéristiques, mais il convient en fait très bien à un programme familial. La console de pilotage, décalée sur tribord, est dotée d’une banquette biplace à double articulation : d’une part, l’assise de pilotage est relevable en leaning-post, d’autre part, tout le bloc bascule vers l’avant pour dégager, au mouillage, une autre banquette tournée vers le carré arrière. Aux commandes, j’opte pour la position debout, plus agréable pour piloter que la position assise, qui manque d’un cale-pied. La commande de gaz, montée dans un encastrement de la console, tombe bien sous la main droite (un peu basse tout de même pour un pilote de grande taille).

Contact ! Le BF 225 rappelle la discrétion légendaire des Honda, que nos mesures au sonomètre confirmeront à tous les régimes. Avec son étrave affûtée et profonde, le 24 Open se manœuvre bien au ralenti, sans déraper de l'avant. Mais, c'est une fois au large que la carène donne toute sa mesure… Commençons par le meilleur, le pilotage rapide. Sur ce point, le Beluga 24 est un régal, conjuguant une grande sécurité et un caractère ludique. Très vite déjaugé, il se montre exemplaire en ligne droite : tenue de cap, stabilité latérale et longitudinale, assiette, il n'y a rien à redire. Par beau temps ou mer arrière, n'hésitez pas à lui donner progressivement un peu de trim dès 24-25 nœuds pour gagner en vitesse et en sensations de pilotage. Dans les vagues, cette carène fine est très "passante" et l'on peut faire travailler à souhait l'étrave, haute et affûtée, pour défléchir efficacement les embruns. En donnant des gaz, l'accélération est franche, boostée par le système V-tech Honda qui s'enclenche vers 4 500 tr/min. à son maxi, le 24 Open signe un beau chrono de 45 nœuds en toute sécurité, en donnant la sensation d'être loin de ses limites. On aurait même envie d'une motorisation plus puissante qui lui permettrait d'exprimer tout son potentiel. La fête continue en virages : inscription précise dans les courbes, braquages serrés avec reprises "à fond" sans aucune ventilation, ni velléité de décrochage, le tout accompagné d'une gîte impressionnante !.



photo Beluga 24 Open


photo Beluga 24 Open


photo Beluga 24 Open





CONCLUSION
On placera en exergue les qualités dynamiques de cette carène, capable de délivrer de superbes chronos et un pilotage excitant avec une puissance relativement "légère" pour un bateau de cette taille, ce qui donne d’ailleurs envie de lui donner plus de chevaux… Élégant sans ostentation, le cockpit sera très agréable à vivre en sorties familiales, avec un coin-repas bien conçu et de belles surfaces de farniente. Quelques erreurs de détail ne ternissent pas ce bilan positif, auquel s’ajoute un tarif assez attractif.




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