Essai Pholas (Gruppo Mare) 21

Chic et ludique

L'élégance est au pouvoir sur ce pneu qui séduit par son design recherché et sa finition luxueuse. Orienté vers un programme de balade et de farniente au soleil, il fait valoir l'espace de son cockpit extra-large et délivre en navigation un pilotage ludique et sans souci.

Texte et photos Jacques Anglès


 26 950 € sans moteur (tarif 2008)
 6.4 m
 14
 39,5 nds avec 175 ch Suzuki 4T
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Paru dans le Pneumag n° 63 Janvier/février 2008




Situé dans le sud-est de l'Italie, le chantier Gruppo Mare a produit de longue date des coques en polyester pour le compte de grandes marques italiennes avant de lancer sa propre marque de semi-rigides, Pholas, qu'elle développe lentement mais sûrement. En 2006, le Pholas 21 est venu s'intercaler entre le 18 et 23, complétant une gamme qui compte aujourd'hui six modèles de 3,50 à 10,90 m, ce dernier habitable, ayant été lancé au dernier Salon de Gênes. Le 21 est quant à lui très représentatif de la marque. Au premier regard, il se distingue par son design tout en courbes, raffiné mais pas tape-à-l'œil, et par des indices qui révèlent un travail de qualité : brillant du gel-coat, polyester traité en deux couleurs (bleu marine et sable), belles pièces en inox ployé, à l'exemple de la longue main courante qui encadre la console de pilotage ou de l'arceau mobile du taud de soleil, ajusté à la forme du roll-bar. Le flotteur, réalisé en CR/CSM (Néoprène-Hypalon), vient confirmer cette qualité. Aucun faux pli et des collages nets, qu'il s'agisse du montage du boudin ou des raccords avec les éléments en polyester. Le pourtour est efficacement protégé par un double liston qui englobe les extrémités arrière hémisphériques, et le liseré qui souligne le liston, de même couleur que le polyester du cockpit, signale le souci du détail bien fini. Cette bonne impression se confirme quand on embarque : les planchers, garnis d'antidérapant type «pointe de diamant», ne trahissent aucune souplesse, pas plus que les capots de coffres, réalisés en sandwich ou renforcés par des traverses stratifiées. L’ensemble pont-cockpit, moulé d’une seule pièce, inclut les socles des coffres avant et arrière, le massif de proue et les plats-bords arrière, avec un fond de cockpit qui remonte largement sur les côtés. L’ensemble forme une « poutre » qui concourt à la rigidité structurelle, seule la console et le leaning-post étant rapportés sur le plancher, doté d’une large trappe d’accès au réservoir, en cas de besoin. La part importante du polyester se paye toutefois par un poids au-dessus de la moyenne, avec un besoin de puissance en proportion. La conception du cockpit est typiquement transalpine, avec de grands solariums et une large plate-forme de bain avec échelle escamotable. On apprécie aussi la facilité de circulation grâce aux passavants extra-larges que ménage une largeur de coque exceptionnelle. Enfin, l’équipement standard, très complet, inclut le réservoir de carburant en inox, les bains de soleil complets, l’échelle, la douche de pont avec réservoir de 60 l, et un frigo-glacière pré-installé (moteur en option). Le Pholas 21 n’est toutefois pas exempt de toute critique. On regrette notamment son semblant de pare-brise, n’offrant aucune protection contre les embruns. Autres points faibles : la mauvaise retenue du capot de baille à mouillage, les poignées en sangle sur le flotteur ou la table de pique-nique ridiculement petite. Ces remarques ne suffisent toutefois pas à compromettre un bilan statique largement positif. Voyons maintenant ce qu’il en est en navigation… Le poste de pilotage est assez bien conçu, avec une hauteur de volant qui permet de piloter assis ou debout dans de bonnes conditions de confort. Bonne idée, le dossier de la banquette bascule vers l'avant pour servir d'appui fessier, mais on est alors un peu trop près du volant (un réglage par crans éviterait cet inconvénient). Une fois encore, le Suzuki 175 ch me surprend par sa discrétion, en restant pratiquement inaudible au ralenti et vraiment peu bruyant à tous les régimes, ce qui est un élément de confort à prendre en compte sur un bateau à vocation familiale. Ce moteur convient d'ailleurs fort bien au Pholas 21 bien qu'il affiche 25 ch de plus que la puissance recommandée par le chantier. Malgré son poids, ce bateau déjauge vivement, sans cabrer, avec une accélération rapide ensuite. Il trouve son assiette idéale (carène bien dégagée et position presque horizontale) à partir de 18 nœuds, mais il est aussi capable de rester déjaugé à vitesse très basse (moins de 12 nœuds) grâce à la portance de sa large carène. C'est toutefois entre 20 et 25 nœuds que l'on obtient les meilleures vitesses de croisière, avec un excellent compromis vitesse/confort/consommation, à des régimes de 3800 à 4 300 tr/mn, où le moteur reste extrêmement discret. La stabilité est le point fort du Pholas 21, tant en longitudinal qu'en latéral, avec une tenue de cap sans reproche et un pilotage précis qui permet de bien ciseler ses trajectoires. Ceci se confirme à haute vitesse, avec un équilibre constant et un comportement franc qui permet de progresser en sécurité à plus de 35 nœuds dans une mer assez hachée. Quelques sauts de vagues avec reprises de contact bien en ligne viendront confirmer ces bonnes dispositions, sachant que ce genre de figure n'est tout de même pas la vocation de ce modèle. Deux réserves toutefois : la direction hydraulique est ferme (surtout en sortie de virage) et la carène large marque une propension assez nette à ventiler l'hélice en virage serré, ou lors de démarrages en virage, cas fréquents quand on pratique le ski nautique.

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photo Pholas (Gruppo Mare) 21


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CONCLUSION
Solidement construit, très bien équipé en standard et doté d’un cockpit spacieux, le Pholas 21 colle parfaitement à son programme de balade estivale. Son design élégant est un atout complémentaire dans un contexte concurrentiel. En navigation, il délivre de bonnes sensations tout en étant facile à prendre en main, avec une stabilité qui rassurera ses passagers. Le 175 ch Suzuki, puissant et discret, permet de flirter avec les 40 nœuds en sécurité, un 150 ch paraissant tout à fait suffisant si l’on ne recherche pas le pilotage sportif.




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