lundi 07 septembre 2020 10:58
Comme chaque année en septembre, la FIN (Fédération des Industries Nautiques) convoque les journalistes à sa conférence de presse de rentrée. La fédération s’est d’abord félicitée du bilan de la saison 2018-2019 faisant état d’un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros, en progression de 5% et assorti d’une augmentation des effectifs de la filière nautique de 2,1%. Si le chiffre d’affaires des services a progressé de 3%, celui de l’industrie a fait encore mieux avec 7%. Elle a aussi tenu à souligner l’impressionnant résultat des exportations : 78% pour les voiliers, 73,7% pour les bateaux à moteur, lesquels progressent nettement sur le marché européen (+ 11,9%). Ces bons résultats du bateau à moteur, produit en France, sont dus en grande partie à l’augmentation des ventes de day-boats de plus de 6 mètres (51,5%) et d’habitables de 9 à 12 mètres (+ 20,3%). Au niveau des immatriculations, après une baisse en 2017-2018 (- 3,06%), la saison dernière a marqué une hausse de 3,66 %, ainsi qu’une progression comparable du marché de l’occasion (3%) avec 61 172 mutations de propriété. Yves Lyon-Caen, président de la FIN a tenu à souligner l’importance du marché de l’occasion qui « remplit vraiment son rôle de démocratisation de la plaisance auprès des plaisanciers dont les revenus sont relativement modestes. » Paradoxalement, après quatre années de progression, le nombre de permis délivrés dans cette période (95 572) est en légère baisse (- 1,79%). Concernant l’évolution (fluctuante) des ventes de moteurs hors-bord 4-temps, le solde est à nouveau positif (3,8%), celui de 2-temps à faible émission (injection directe) plongeant de 18,7%. Un constat : la vente de 4-temps de plus de 150 ch a quasiment doublé ces deux dernières années ! Pour ce qui est de nos importations, l’Italie reste largement en tête, grâce à ses marques de bateaux à moteur, devant les Etats-Unis.
Mais, avec la crise sanitaire l’horizon s’assombrit… Bien que l’été ait dépassé les attentes, notamment avec un marché de la location français très actif (sauf en Outremer en raison de la crise des transports), les propos d’Yves Lyon-Caen ramènent à la difficile réalité : « On évite la catastrophe, mais c’est quand même un temps faible, surtout avec l’annulation des salons nautiques d’automne. Celle de Cannes est un gâchis… » Sans citer la raison sociale de la société organisatrice (ndlr : Reed Expositions), le président a déploré « la stratégie perdante des organisateurs » et « sa posture de passage en force avec une demande de dérogation pour 15 000 personnes/jour, soit un triplement de la jauge autorisée par le gouvernement. » Prudente, la FIN anticipe une baisse de 15 à 30% du chiffre d’affaires pour la saison en cours, rappelant que 70% des ventes annuelles sont réalisées lors des salons. Rappelons que nombre d’entre eux ont été annulés, au rang desquels les Nauticales (La Ciotat), le Yachting Festival (Cannes), le Grand Pavois (La Rochelle). Et à l’étranger : Southampton, Barcelone, Amsterdam… Gênes fait encore de la résistance, et les amateurs de pneumatiques et semi-rigides feraient bien de s’y rendre, même si la FIN qui organise le Nautic de Paris (5 au 13 décembre) fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu’il ait lieu et se déroule dans de bonnes conditions. « La bonne tenue du Nautic sera déterminante pour l’avenir de notre filière. C’est un enjeu majeur ! » a martelé Yves Lyon-Caen. Réponse début octobre quant à son maintien. Croisons tous les doigts !