A défaut d'étoffer sa gamme par le haut – le lancement du BF250 remonte à cinq ans ! - Honda Marine renouvelle son entrée de gamme, c'est-à-dire les moteurs pour annexes ou pour la pratique sans permis.

Parmi les critères majeurs d'utilisation de ces hors-bord de petite puissance, il y a bien sûr la légèreté. Il est vrai que ces moteurs sont souvent destinés, soit à des annexes, soit à de petites embarcations qui sont transportées sans remorque et nécessite donc de les ôter du tableau arrière. A cet égard, les nouveaux Honda sont plutôt légers (27 kg), surtout le nouveau 6 ch qui effectue une véritable cure d'amaigrissement par rapport au précédent Honda BF6 (43 kg), mais qui possédait il est vrai une cylindrée nettement plus élevée (222 cm3).

Ces nouveaux petits hors-bord bénéficient de quelques perfectionnements qui les rendent plus "faciles à vivre". Il y a notamment la mise en route : pour faciliter le démarrage, qui se fait uniquement au lanceur, Honda a mis au point un système de décompression (masselotte de rattrapage de compression, déjà présente sur les BF8, 10, 15 et 20) pour un démarrage "au déroulé". L'effort à produire est donc réduit, et le démarrage se fait aisément, même pour ceux qui ne possèdent pas les bras de Popeye. Il y a aussi l'adoption de nouveaux silentblocs, qui absorbent bien les vibrations souvent importantes sur les petites cylindrées, au ralenti et les quelques-unes qui subsistent ne se transmettent pas à la barre franche.

La capacité du réservoir d'essence intégré est de 1,5 litre. Ce qui autorise une autonomie d'environ 45 minutes pour le BF6 (plus d'une heure pour le BF4), sans utiliser le régime maximal. Pour les BF5 et BF6, il est néanmoins possible de les connecter à une nourrice extérieure. Honda propose un réservoir de 6 litres en provenance de ses équipements "espace vert". Concernant le petit témoin lumineux placé sur l'avant de la cuvette moteur, il avertira le pilote d'une éventuelle chute de la pression d'huile, et le moteur s'autolimitera à un régime de 2 300 tr/min, afin de permettre un retour au port sans endommager la mécanique. Enfin, pour mieux ajuster les performances aux conditions d'utilisation de ces moteurs, Honda propose une gamme de cinq hélices.

C'est à La Rochelle, à l'occasion du Grand-Pavois, que nous avons pu tester ces petits engins. Pour pouvoir établir une comparaison, nous avons fait monter successivement les trois moteurs sur le même semi-rigide, un Highfield Classic 340, embarcation légère dotée d'une carène en aluminium. Nos essais se sont déroulés avec deux personnes à bord, et en recentrant au maximum les poids, afin de faciliter le déjaugeage. Par ailleurs, nous avons réglé l'inclinaison au troisième des cinq trous, ce qui nous a permis d'atteindre un bon compromis entre vitesse et motricité. Première impression positive au démarrage, avec un lanceur qui ne demande pas beaucoup de force dans les bras. Au ralenti, une légère volute de fumée apparaît durant quelques secondes. Le niveau de vibrations est faible, en effet, et surtout, elles ne sont pas transmises à la barre franche, ce qui vaut assurément un "bon point" à ces nouveaux monocylindres. D'autant que le niveau sonore est apaisé à régime modéré, ce qui ne sera pas pour déplaire aux pêcheurs en eaux intérieures, comme à ceux qui pratiquent la traîne en mer.

Comme attendu, le niveau de performance est assez inégal puisque le 6 ch dispose de 50% de puissance en plus que le 4 ch. Ainsi, si le 6 ch permet au Highfield de déjauger avec deux personnes à bord, le 4 ch ne le peut qu'avec un seul passager. Dans ce cas de figure, sa vitesse maxi est même supérieure à celle du 6 ch (11,3 nœuds contre 10,3 nœuds). Par contre, avec deux équipiers à bord, le 4 ch doit se contenter de "pousser de l'eau" à 6,9 nœuds au régime maxi. Juste milieu en termes de puissance, le 5 ch est tout de même capable de déjauger, à la différence du 4 ch, mais "plafonne" assez rapidement en vitesse de pointe (8,2 nœuds). Toutefois, avec les BF5 et BF6, il est possible de naviguer en hydroplanant, sans utiliser toute la puissance du moteur, ce qui crée une grosse différence avec le BF4, avec lequel le Highfield reste cabré et ne parvient pas à vaincre la bosse de déjaugeage.

Pour ce qui est des manœuvres, pas de changement de marche à la poignée. Il faut se pencher un peu par-dessus la barre franche pour actionner le petit levier placer sur le côté droit du moteur. A côté de l'absence de vibrations dans la poignée, notre meilleure note ira à la précision et à la progressivité de la commande de gaz, chose qui n'est pas évidente avec les petites cylindrées. En conclusion, la nouvelle "livraison" Honda est un bon millésime, surtout en raison de son agrément à l'usage. Ces trois moteurs seront disponibles dans les concessions à partir de ce mois de décembre.