Essai: MERCURY 125 Optimax

Quel tempérament !

*Les deux-temps se font plus rares sur les tableaux arrière de nos semi-rigides. Aussi, avons-nous pris un plaisir particulier à explorer le potentiel de ce tout nouvel Optimax. Fidèle à l'image sportive de ses frères de gamme, le 125 Optimax ne nous a pas déçus. Et son prix canon le rend encore plus désirable…*

Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR


 11 753 € (tarif 2010)

Essai paru le 01/05/2010



Seul hors-bord de 125 ch du marché, le nouvel Optimax est le dixième membre de cette glorieuse gamme de 2-temps à injection directe (de 75 à 250 ch), hors produits "Racing" (225, 250 et 300 XS). En même temps, il est l'ultime déclinaison et évolution du bloc 3-cylindres en ligne de 1 524 cm3 qui équipe déjà les 75, 90 et 115 ch Optimax. Autre trait distinctif, il possède un rapport poids/puissance nettement plus affûté que ceux des 115 ch du marché et, si l'on regarde à l'étage au-dessus, il n'est devancé que par le Suzuki 140 ch 4T (1,33 kg/ch contre 1,36) mais qui sort 15 ch de plus. Son plus proche concurrent, lui aussi un 2-temps, est le récent Evinrude 130 ch E-Tec (4-cylindres en V) qui pèse 7 kg de plus mais délivre 5 ch supplémentaires. Plus près de lui, dans la gamme Optimax, il prend place entre les 115 et 135 Optimax, qu'il devance tous deux sur le plan du rapport poids/puissance. Reste au 135, un couple nettement supérieur, en raison de son architecture de V6 et sa cylindrée nettement supérieure (2 507 cm3). Pour en finir avec les comparaisons, s'il est un domaine où le 125 Optimax met tout le monde d'accord, c'est celui du prix, puisqu'il est moins cher que n'importe lequel des 115 ch du marché, 2 ou 4-temps confondus !

*Cartographie d'injection revue*

Léger (170 kg seulement), le 125 Optimax est aussi compact du fait de son architecture à 3 cylindres en ligne. Deux atouts précieux pour prendre place sur le tableau arrière d'un semi-rigide. L'injection directe basse pression est bien sûr pilotée par microprocesseur et offre une combustion optimisée à chaque régime, quelles que soient les conditions atmosphériques (le motoriste américain revendique une consommation de 45 % inférieure à celle des 2-temps à carburateurs). Par rapport aux puissances inférieures produites avec le même bloc, l'augmentation de puissance n'est pas liée à une augmentation du régime moteur mais à une nouvelle cartographie de l'injection.

Proposé avec deux longueurs d'arbre (L ou XL), le 125 Optimax est destiné à des bateaux plutôt légers en raison de sa cylindrée modeste. Cerise sur le gâteau, ce propulseur est compatible avec la technologie SmartCraft dont les nombreuses informations, concernant le fonctionnement du moteur, s'affichent en plusieurs pages sur l'écran dédié, grâce à un bouton "mode". Ce moteur, déjà dans les concessions depuis l'automne dernier, devait susciter un vif intérêt de la part des utilisateurs de semi-rigides.

Je regarde mon GPS, et je marque un temps d'arrêt. Aurais-je mal lu ? On repart pour une nouvelle mesure, gaz à bloc. Damned, même vitesse maxi que tout à l'heure ! Le petit écran LCD affiche à nouveau plus de 45 nds. Oui, c'est bien ça, 45,3 exactement. Une perf' qui risque de faire du bruit dans le landernau des motoristes hors-bord ! Un chiffre qui se situe presque dix unités au-dessus de celui que nous avions obtenu sur ce même Valiant, avec un Mercury 100 ch 4-temps qui cube 200 cm3 de plus ! Autre repère (mais sur plan d'eau défavorable) : un 37,8 nds avec le 135 Optimax, sur un V-620 qui ne pèse que 40 kg de plus que son petit frère le V-570. Le petit dernier de la famille Optimax risque de démoder quelques frangins à capot noir, que ce soit à deux ou quatre-temps, malgré ses 3-cylindres et une cylindrée inférieure à celle de tous les 115 ch. Et comme les Mercury font souvent figure d'étalons en termes de performances, les autres marques sont clairement menacées…

Pour ce qui est des chiffres d'accélération, on se trouve dans la norme, ce qui traduit un choix d'hélice (21 pouces !) privilégiant clairement la vitesse. La sensation de "pêche" n'en reste pas moins impressionnante, bien amplifiée il est vrai par la sonorité rageuse, typique des Optimax. Une voix métallique, qui est un peu au motonautisme ce qu'est à l'auto celle du flat-six Porsche. Mais, le 125 Optimax sait aussi se montrer calme à moyen régime, de même qu'au ralenti, pour déambuler entre les pontons sans susciter les regards réprobateurs. Autre motif de satisfaction : pas une volute de fumée au démarrage, et de faibles vibrations. En adoptant l'injection directe, il y a plus de dix ans, le 2-temps s'est acheté une "conduite", ne cessant de s'améliorer. Il en va de même avec la consommation. Si nous ne pouvons hélas vous livrer des chiffres dans ce domaine, il ne fait pas de doute que le 125 Optimax devrait nous réserver une bonne surprise, à l'instar des Optimax récents, souvent aptes à en remontrer au 4-temps dans ce domaine. Et il suffit de prendre en compte les vitesses élevées sur les régimes intermédiaires (ex. : 28,7 nds à 4 000 tr/min !) pour en déduire que les rendements seront excellents.
En ce qui concerne la souplesse de pilotage, l'Optimax ne peut rivaliser avec les 4-temps. Il est vrai que la commande de gaz est un peu du genre "on-off", et nécessite une prise en main pour moduler la poussée au déjaugeage, ou les reprises en sortie de virage.



photo MERCURY 125 Optimax


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