C'est au même endroit (sur le Lac Majeur, en Italie) et deux ans presque jour pour jour, après l'introduction des premiers G2 sur le Vieux continent, que BRP a convié la presse nautique européenne pour le lancement de trois nouveaux V6 qui viennent élargir cette étonnante ligne E-TEC de deuxième génération. Après les 200, 225, 250 et 300 ch, dotés d'un bloc-moteur de 3,4 litres, voici trois nouveaux G2, de 150, 175 et 200 chevaux. Encore des six-cylindres, mais avec un V un peu plus fermé (66° contre 74°) et une cylindrée un peu moins généreuse (2,7 litres). Les nouveaux venus reprennent en bloc les ingrédients qui font le succès de leurs grands-frères, et notamment le "customisation" esthétique. "Nous voulons donner aux clients, exactement ce qu'ils attendent d'un hors-bord moderne" a attaqué Steve Pelletier, vice-président de Bombardier Recreational Products, en ouverture de la conférence. "Et cela ne touche pas que la technologie mais aussi le service et je peux dire que ces six derniers mois nous avons agréé 90 nouveaux dealers aux Etats-Unis, et 20 revendeurs supplémentaires en Europe !" Pour l'angle technique, c'est Jason Eckman, le responsable produits, qui a pris le relais : "Je veux vous parler de l'adrénaline que procure les G2 à l'accélération… Ces moteurs possèdent plus de couple, mais sont aussi plus propres qu'aucun autre hors-bord au monde !" S'en est suivie une série de graphiques comparatifs avec les hors-bord de la concurrence, dans lesquels, les G2 obtenaient toujours les meilleurs résultats. Impossible, bien sûr, pour nous de vérifier ces chiffres, mais nous ne nous sommes pas faits prier pour aller vérifier, in vivo, les prestations de ces trois nouveaux Evinrude. A cet égard, le Lac Majeur est un beau terrain de jeu, nous offrant à défaut de soleil ce jour-là, un plan d'eau et un décor somptueux.
Mais, avant de tourner la clé de contact de ces nouveaux deux-temps G2, révisons les principaux arguments de ces mécaniques de caractère… Il y a bien sûr l'esthétique avant-gardiste qui se démarque résolument de celle des hors-bord concurrents. Un dessin inspiré des "transformers" et de l'armure d'Iron Man, qui pourra décontenancer des clients quelque peu conservateurs, mais en séduira plus d'un, d'autant que ce choix esthétique n'est pas gratuit. En effet, l'enveloppe de la tête motrice se compose, non pas d'un capot d'un seul bloc, mais de quatre panneaux indépendants et amovibles, existant dans cinq couleurs différentes et ornées de stickers, eux aussi proposés en plusieurs coloris. Si bien qu'il est possible de réaliser plus de 400 combinaisons, dans le but d'assortir son moteur au bateau ou, pourquoi pas, d'opter pour une panoplie multicolore.

Au plan technique, nous avions découvert de nombreuses innovations avec l'apparition des premiers G2. Il y avait la direction assistée intégrée, avec sa cinématique bi-axiale, qui offre un montage plus propre sur le tableau arrière, où l'on ne voit aucune pièce en mouvement, et garantit une liberté de mouvement du moteur exceptionnelle, tant en direction qu'en relevage. Par ailleurs, le travail effectué sur la chambre de combustion des cylindres (PurePower ­Combustion), associé à l'injection directe optimisée, a permis une diminution spectaculaire – au regard des autres moteurs du marché - des rejets de gaz imbrûlés (- 75%) et une économie de carburant substantielle (- 15%). Evinrude revendique également une valeur de couple de 30% supérieure à celle des hors-bord concurrents de même puissance ! Autre innovation le Power Steering Assist, qui propose trois modes d'assistance de la direction, du plus souple (manœuvres de port) au plus ferme (pilotage en mer formée). Evinrude possède aussi, à l'instar de Mercury, son powertrim automatique, mais à la différence de son concurrent, l'iTrim ne comporte qu'un seul programme. Ce dernier règle l'assiette du bateau en fonction de l'ouverture des gaz et du régime moteur, et avec un débattement limité à 60% de l'amplitude d'action du vérin de trim. Pour activer ce mode, il faut que l'inverseur soit au point mort et le trim réglé en négatif. Le pilote peut reprendre la main quand il le désire, d'une simple pression sur la commande de trim. L'Icon Touch et son écran tactile (3"5, 4"3 ou 7") est aussi de la partie pour informer le pilote de la bonne marche du moteur. Autre gros argument des Evinrude G2, le procédé d'auto hivernage qui s'étend de trois à cinq ans ou de 300 à 500 heures par rapport aux E-TEC de première génération. Ainsi, le motoriste américain garantit cinq saisons sans passer chez le concessionnaire et sans vidanger l'huile moteur et garantit la protection contre la corrosion (revêtement en oxyde de titane) pour la même durée !

Les nouveaux G2 reprennent, cela va de soi, l'ensemble de ces prouesses technologiques. Pour autant, ils n'arrivent pas "les mains vides" ! En effet, ils bénéficient d'un nouveau système, le E-Link, sorte de tableau de bord virtuel qui peut afficher toutes les informations concernant le fonctionnement des moteurs, en provenance des écrans tactiles Icon d'Evinrude, sur l'écran d'un smartphone (iOS ou Android). Ceci par connexion wi-fi ou NMEA, et où que se trouve l'utilisateur sur le bateau. L'I-Link permet aussi de commander à distance le trim automatique et l'assistance de direction. Il peut aussi servir à déclancher la procédure d'auto-hivernage. De plus, un lien vers la liste des concessionnaires permet, en cas de problème, d'envoyer directement les données moteur à un agent Evinrude ou à l'équipe d'assistance. Il y a aussi l'arrivée du TRAC, un second étrier de fixation plus simple avec vérin de direction externe(réservé au G2 150 ch), et d'un boîtier de commandes moins sophistiqué (Icon II) afin d'abaisser encores le prix de vente. Par ailleurs, les nouveaux G2 apportent aussi deux nouveaux coloris, permettant d'aller encore plus loin dans la personnalisation du capot : "ice blue" (bleu glacier) et "mossy oak" (chêne moussu). Enfin, comme leurs aînés, il adoptent l'embase SLX, à l'hydrodynamique peaufinée, et capable, grâce au couple important, d'entraîner des hélices à quatre pales (gamme RX4) ou trois pales (Raker HO, pour les bateaux de sport). La cylindrée étant plus faible, le rapport de transmission tire plus court (2,17 : 1 contre 1,85 : 1).
Les G2 ne sont pas les seules nouveautés, la gamme E-TEC "classique" accueillant un nouveau 60 ch, version HO (cartographie d'injection dopée). Ce 60 HO est proposé avec deux longueurs d'embase : 20 et 25 pouces. Sa garantie est celle de la gamme E-TEC première génération, soit trois ans ou 300 heures, sans hivernage chez le concessionnaire.

Voyons commandes en main ce que donnent ces nouveaux G2. Nous avons pu prendre la barre et faire des relevés de performances à bord de quatre semi-rigides différents : le BWA 220 Super Pro avec un G2 150, le Zodiac Pro Open 650 avec un G2 150 HO, le Zodiac Medline 660 avec un G2 200 et le BWA Sport 28 GTc avec deux G2 175. Disons sans plus tarder que les quatre ensembles ont donné totale satisfaction au plan des chiffres de vitesse et de consommation que nous avons enregistrés. Accélérations tranchantes et immédiates avec, en exergue, une réactivité à la manette des gaz qui caractérise les moteurs deux temps. Vitesses de pointe élevées avec des choix d'hélices intermédiaires entre optimisation de la V-max et préservation des accélérations (tous ont atteint un régime maxi situé, plus ou moins, en milieu de fourchette motoriste). Et, en corollaire, des chiffres de rendements (ratio distance parcouru par litre consommé) avantageux (voir tableaux ci-dessous), ce qui n'était pas nous surprendre depuis que nous avons essayé les premiers G2…

Pour ce qui est de l'i-Trim, nous avons constaté qu'il se cantonne à des réglages modérés, ce qui est apparu clairement lors d'une prise de vitesse maxi que nous avons effectuée, avec puis sans, à bord du BWA Sport 28 avec le duo de G2 175 ch. Avec l'iTrim, les moteurs n'ont pas dépassé 5  200 tr/min et 43,8 nœuds. Une fois déconnecté, nous avons pris 150 tr/min de plus et atteint 47,1 nœuds. Chacun sera donc libre de faire appel à ce dispositif…

Mais, au-delà des simples chiffres qui attestent de leur bonne santé, ce qui retient l'attention des essayeurs que nous sommes, c'est le caractère mécanique des G2 qui donnent du relief au pilotage, que ce soit avec le 150 (ainsi que sa version HO), le 175 ou le 200 ch. Avec cette réponse instantanée à la commande de gaz, cette absence d'inertie dans les montées en régimes que l'on ne retrouve pas au même niveau avec les quatre temps. Et puis il y a la sonorité, qui flatte les oreilles de ceux qui ont une certaine appétence pour les mécaniques extraverties… Bref, sans atteindre le niveau de hargne développé par les V6 G2 de 3,4 litres, les nouveaux "petits" V6 délivrent tout de même de belles sensations.

Sur un plan plus commercial, sachez qu'Evinrude a signé des partenariats pour équiper les semi-rigides BWA, Zodiac, Bombard et Ranieri (ventes en packages tous modèles), ainsi qu'un accord avec Lomac pour la livraison des concessionnaires du réseau européen Evinrude de bateaux avec pré-montage.