Marin, robuste, spacieux, bien fini, le 280 Smeralda illustre à merveille l’esprit des semi-rigides de cette marque sarde qui cultive un style à l’écart des autres productions. De sorte que le SeaWater peut être qualifié de « baroudeur chic », sa polyvalence alliant fonctionnalité et convivialité.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 8,5 m |
Largeur | 3,4 m |
Diam. maxi des flotteurs | 68 cm |
Nbre de compartiments | 0 |
Puissance maxi | 2 x 250 ch (331,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 1 x 400 – 2 x 250 ch |
Poids sans moteur | 1500 kg |
Rapport poids/puissance | 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 20 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 500 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Sea Water (Italie) |
Importateur | Mediaco Yachts (83 – Les Marines de Cogolin) Espace Aicardi (20 – Ajaccio) |
Droits annuels sur la coque | 105 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 630 |
Si l’on devait trouver une correspondance dans le domaine de l’automobile, le concept le plus proche de SeaWater se trouve certainement chez Land Rover. Le 280 Smeralda n’a pourtant rien de british, mais il allie parfaitement les exigences de la navigation en mer formée et l’art de recevoir. En outre, son esthétique combinant la puissance des lignes et l’élégance de la finition rend ce semi-rigide très séduisant. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que SeaWater fasse parti des premiers choix auprès des armateurs de grands yachts, désirant une annexe à la fois sûre et classieuse. Voyons de plus près ce modèle d’essai, mis à disposition par le distributeur Mediaco Yachts, basé aux Marines de Cogolin…
Au ponton
Malgré ses 8,50 m le 280 Smeralda n’est qu’un milieu de gamme chez un constructeur comme SeaWater dont la production, toutes séries confondues, démarre avec un tender de 4,50 m pour culminer à 15 mètres, avec l’impressionnant 500 Phantom. Il se place au centre de la ligne Smeralda qui comporte neuf modèles, de 4,50 m à 12,20 m. A ce niveau de longueur et de poids, il n’est pas surprenant de trouver un tableau arrière permettant la bimotorisation. Nous verrons toutefois à l’issue de notre essai que, compte tenu de son aptitude à la vitesse et de l’émergence de hors-bord surpuissants (Mercury Verado 400 ch, Yamaha 425 ch), il pourrait sans soute se contenter d’un seul propulseur… Mais, revenons à nos impressions « statiques ».
Dès que l’on foule le teck massif habillant le pont du Smeralda, on apprécie la profondeur du cockpit. Les flotteurs de diamètre important et constant n’y sont pas pour rien. On apprécie au passage la précision des coupes et les collages propres réalisés avec le tissu Orca 1 670 décitex, mat anthracite et à motif « Fabric impression ». Cette peau d’apparence quelque peu austère convient bien au caractère du Smeralda qui arbore aussi un accastillage en inox fortement dimensionné, à l’image des trois bittes d’amarrage (où de remorquage), ou de l’élégante main courante de console et de pare-brise qui sert de support au bimini ombrageant le poste de pilotage. Ce dernier, en position centrale, ménage deux places, avec un leaning-post intégrant un équipement de cuisine (évier et planche à découper ou réchaud) et une console qui laissent de très larges passavants : 52 cm ! Une remarque toutefois concernant l’emplacement des commandes que l’on aurait aimé davantage décalé vers la gauche, afin que le pilote n’empiète pas sur l’espace copilote. Le tableau de bord s’avère suffisamment spacieux pour intégrer deux écrans, côte-à-côte, de neuf pouces, à savoir un combiné Garmin et le VesselView qui répercute les informations des deux Mercury Verado 225 ch. Le haut pare-brise coupe bien le flux d’air en navigation, tout en en laissant passer un peu à sa base, ce qui est bien agréable lors des sorties estivales. Autre petite critique : la mousse qui garnit l’assise du leaning-post est vraiment très ferme… Heureusement, le matelas des bains de soleil (240 x 169 cm pour la proue, 112 x 185 cm pour la poupe) et les coussins de la banquette arrière sont un peu plus souples. La face avant de la console offre un siège supplémentaire (deux pour des enfants) intégrant un réfrigérateur ouvrant par l’assise.
Sur le plan du rangement, le bilan est un peu mitigé. Certes, le coffre avant est vraiment volumineux, mais cela vient compenser la soute arrière de moyenne capacité, en raison de la configuration avec banquette en U, les deux coffres latéraux abritant chacun une batterie, tandis qu’une troisième, dédiée au guideau et aux instruments électroniques, occupe une partie du coffre de console. Par contre, il convient de souligner l’agrément du carré arrière qui peut accueillir autour de sa table jusqu’à six convives, et se convertit en un beau solarium, en abaissant cette dernière sur son pied télescopique.
En mer
A la barre du 280 Smeralda, le pilotage s’avère des plus agréables, à défaut d’être pointu. Un point positif, si l’on considère que ce bateau, tel quel, avec une cavalerie de 450 chevaux, peut être mis sans crainte entre toutes les mains. Au vu de ses qualités dynamiques, le Smeralda possède d’ailleurs une belle marge de sécurité et l’on pourrait facilement l’imaginer avec une centaine de pur-sang en plus. Mais cela n’aurait pas vraiment de sens, car les performances affichées avec la paire de Verado 225 ch sont déjà bien suffisantes pour un semi-rigide dont la vocation n’est pas purement sportive. Ainsi, nous avons obtenu 48,6 nœuds au régime maxi. Une marque d’autant plus valorisante que l’antifouling et le bimini-top doivent bien « bouffer » à eux deux environ 5 nœuds. Et dans la panoplie de ce semi-rigide polyvalent, il y a possiblement une utilisation « famille ». Or, un « familial » à 50 nœuds, c’est à notre sens bien suffisant, non ? Quoiqu’il en soit, la stabilité du Smeralda à pleine vitesse, même avec un peu de mer en latéral, est exemplaire, et une bonne louche de trim positif n’y change rien. Il en va de même pour la déflexion des embruns, efficace.
Le Golfe de Saint-Tropez s’éloigne rapidement dans notre sillage… Quelques allègements au passage d’une légère houle résiduelle confirment le bon équilibre de la carène, et sa souplesse de passage sur un clapot de 50 à 70 cm atteste du confort dont jouiront les futurs passagers à l’occasion de longues navigations. Ce que devrait autoriser le généreux réservoir d’essence, capable d’octroyer au Smeralda une autonomie proche de 250 nautiques, si l’on adopte des régimes compris entre 3 000 et 4 000 tr/min. Au rayon des accélérations, les deux Verado font aussi le job avec moins de cinq secondes pour passer de 0 à 20 nœuds. Cette motorisation convient bien au SeaWater et son agrément de pilotage provient aussi d’une belle maniabilité et d’une bonne réactivité aux réglages de trim. Capable de virer très serré, le semi-rigide sarde adopte une gîte intérieure relativement modérée (du fait de sa largeur), mais un grip ferme, qui réclame un peu de modération lors des remises de gaz. Pas pour le bateau, mais pour les passagers, car la motricité, même braqué à fond, demeure entière !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Clubman 28 | Twenty-Six | PZero 880 FB |
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Marque | Joker Boat (Italie) | Mar.Co (Italie) | Pirelli (Italie) |
Imporlation | Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères) | Mistral Plaisance (Le Lavandou) | Rio France (06 – Juan-les-Pins) |
Longueur | 8,50 x 3,15 m | 8,50 x 3,25 m | 8,70 x 3,12 m |
Nb de personnes | 16 | 20 | 12 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 84 690 € (sans moteur) | 66 500 € (sans moteur) | 90 600 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 48,6 nds à 6 200 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 35,4 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 25,6 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,3 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,4 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,7 nds à 2 200 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 44 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 15 min |
Hélice de l'essai | Enertia 13’’ x 24’’ inox 3 pales |