Essai Silver Marine Phoenix 530

Phœnix 530 : plus de chevaux SVP !

Distribuée en France par French Boat Market, la marque chinoise Silver Marine propose un riche catalogue de semi-rigides simples et à bon prix, à l'attention des néophytes et de ceux qui veulent naviguer sans se ruiner. L'objectif est atteint, avec des modèles bien conçus, correctement équipés et marins.

Texte et photos Jacques Anglès


 9 026 € sans moteur (tarif 2012)
 5.3 m
 8
 25,5 nds avec Yamaha 50 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 87 Janvier/Février 2012



La présence des constructeurs chinois en Europe se confirme, que ce soit sous leurs propres marques ou qu'ils fabriquent spécialement à la demande de marques européennes. A côté des Sun Marine, 3D Tender, Ribeye Série T et autres ChinaRib, il y a bien sûr les Silver Marine, construits à Qingdao (le site "Voile" des jeux olympiques de Pékin (2008) et distribués en France par French Boat Market.
Dans un catalogue qui n'offre pas moins de 28 références de 2,10 m à 6,60 m (dont la plupart relève de la catégorie "annexes") nous avons pu essayer les cinq plus grands, mis à notre disposition par EuropBoat, qui les loue l'été dans le golfe d'Aigues-Mortes. Précisons que ces cinq unités, essayées en octobre, avaient donc déjà franchi le redoutable test d'une saison de location, et ceci sans montrer de signe de fatigue particulier. Voilà au moins un bon point à accrocher à leur tableau. Autre constat, ces cinq modèles affichent un évident air de famille, qui pourrait les faire confondre assez facilement quand on les voit de loin : forme et couleur du tube, aménagements très ressemblants, voire identiques, etc. Seul le Captain 480 se distingue quelque peu, avec un nez carré et un massif de proue différents des quatre autres. Cette ressemblance tient évidemment à la standardisation poussée d'un bon nombre d'éléments : consoles et banquettes pratiquement identiques, listons, accastillage et accessoires aussi. Sous un design relativement moderne, l'agencement des cockpits est classique et bien organisé (larges espaces de circulation, places assises assez nombreuses, rangements pratiques, accastillage bien disposé, etc.). Côté fabrication, les tubes sont en PVC Valmex d'origine allemande (Melher Texnologies), ou en Néoprène-Hypalon (en option). La partie polyester paraît robuste, mais pas exempte de petites imperfections de surface.
Avec ce modèle, on entre dans la catégorie des bateaux capables d'étaler une mer formée sans trop de peine. Par rapport au précédent le cockpit en donne aussi beaucoup plus, notamment avec ses six places assises (trois à l'arrière, deux au poste de pilotage et une sur le siège frontal de console) sans compter celles que l'on trouve sur les coffres avant, avec un bémol pour le dossier arrière, trop bas, et un autre pour la qualité moyenne des selleries. Les rangements sont eux aussi nettement plus spacieux que ce soit sous le pont avant, sous la console ou sous la banquette arrière. Ce dernier emplacement peut recevoir du matériel volumineux… mais il n'est pas étanche. L'accès aux plates-formes arrière est toutefois moins pratique que sur le 480, puisqu'il faut ici enjamber la banquette arrière, et le cockpit avant manque un peu d'espace entre le siège frontal de console et les coffres. On retrouve en revanche la commodité de circulation de l'avant à l'arrière qui est un des points forts de toute cette gamme. En prenant place au poste de pilotage, on constate que le leaning-post, installé sur une étroite embase en inox, offre un bon appui pour deux personnes, pour peu que le pilote se décale légèrement sur tribord. Le volant et la commande de gaz, sont bien placés, et le petit pare-brise incurvé coupe bien le vent malgré sa hauteur modeste. Côté sensations de pilotage et performances, c'est évidemment décevant avec le 50 ch monté lors de notre essai, une puissance nettement insuffisante pour cette coque. Le déjaugeage est laborieux, les accélérations souffreteuses, et la vitesse de pointe anémique, tout ceci étant accentué par une carène pas remise au net avant l'essai. C'est bien dommage, car cette coque au V de 22° laisse deviner de belles qualités dynamiques. La direction est douce et précise, et le comportement est accrocheur en virages, avec une forte inclinaison pouvant impressionner des néophytes.



photo Silver Marine Phoenix 530


photo Silver Marine Phoenix 530


photo Silver Marine Phoenix 530


BILAN
Le 50 ch monté lors de cet essai apparaît bien insuffisant pour ce modèle, ce qui n'a rien d'étonnant : avec 13,4 kg/ch, il n'y a pas grand-chose à espérer en termes de dynamisme. Avec un 75 ch (la puissance conseillée par le constructeur), ce 530 pourrait bien se révéler le plus ludique de cette série. La carène en V à 22° et l'excellente direction dont il est équipé (précise, avec 2,8 tours de butée à butée) procurent un agrément de pilotage perceptible malgré la sous motorisation de cet essai. À confirmer !




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