Essai Silver Marine Phoenix 610

Phœnix 610 : le meilleur de la gamme

Distribuée en France par French Boat Market, la marque chinoise Silver Marine propose un riche catalogue de semi-rigides simples et à bon prix, à l'attention des néophytes et de ceux qui veulent naviguer sans se ruiner. L'objectif est atteint, avec des modèles bien conçus, correctement équipés et marins.

Texte et photos Jacques Anglès


 12 918 € sans moteur (tarif 2012)
 6.1 m
 10
 30,7 nds avec Suzuki 115 ch 4T
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Paru dans le Pneumag n° 87 janvier/Février 2012



La présence des constructeurs chinois en Europe se confirme, que ce soit sous leurs propres marques ou qu'ils fabriquent spécialement à la demande de marques européennes. A côté des Sun Marine, 3D Tender, Ribeye Série T et autres ChinaRib, il y a bien sûr les Silver Marine, construits à Qingdao (le site "Voile" des jeux olympiques de Pékin (2008) et distribués en France par French Boat Market.
Dans un catalogue qui n'offre pas moins de 28 références de 2,10 m à 6,60 m (dont la plupart relève de la catégorie "annexes") nous avons pu essayer les cinq plus grands, mis à notre disposition par EuropBoat, qui les loue l'été dans le golfe d'Aigues-Mortes. Précisons que ces cinq unités, essayées en octobre, avaient donc déjà franchi le redoutable test d'une saison de location, et ceci sans montrer de signe de fatigue particulier. Voilà au moins un bon point à accrocher à leur tableau. Autre constat, ces cinq modèles affichent un évident air de famille, qui pourrait les faire confondre assez facilement quand on les voit de loin : forme et couleur du tube, aménagements très ressemblants, voire identiques, etc. Seul le Captain 480 se distingue quelque peu, avec un nez carré et un massif de proue différents des quatre autres. Cette ressemblance tient évidemment à la standardisation poussée d'un bon nombre d'éléments : consoles et banquettes pratiquement identiques, listons, accastillage et accessoires aussi. Sous un design relativement moderne, l'agencement des cockpits est classique et bien organisé (larges espaces de circulation, places assises assez nombreuses, rangements pratiques, accastillage bien disposé, etc.). Côté fabrication, les tubes sont en PVC Valmex d'origine allemande (Melher Texnologies), ou en Néoprène-Hypalon (en option). La partie polyester paraît robuste, mais pas exempte de petites imperfections de surface.
Avec plus de six mètres, le Phœnix 610 s'inscrit dans la catégorie supérieure des semi-rigides transportables, sans qu'il soit nécessaire de dégonfler le flotteur pour la route. À l'instar de tous les modèles cet essai, il fait la part belle à l'espace et à la facilité de circulation. Il offre cinq à six places assises dans le sens de la marche (et deux de plus sur le coffre de proue), et la console décalée ménage un large passavant bâbord (35 cm). C'est en revanche moins bien pour le farniente, avec un bain de soleil avant, en option. Globalement, l'équipement est de bon niveau (assez complet et de bonne facture), mais la fixation du leaning-post sur le plancher laissait voir quelles faiblesses au terme d'une saison de location (l'équivalent de cinq ans d'utilisation privée). Comme sur les autres modèles de cette série, la banquette arrière relevable forme une grande soute (non étanche). Il y a également de bons volumes de rangement, sous la console (deux coffres secs) et à l'avant. En mer, la carène en V profond est vive et sûre. Le déjaugeage est rapide, la coque se cabrant à peine à l'accélération avant de reprendre une assiette horizontale pratiquement idéale, facile à contrôler grâce à une excellente réactivité au trim. Les flotteurs (assez hauts) sont alors bien dégagés, évitant ainsi tout coup de raquette par vagues latérales. Pleins gaz face aux vagues (modérées lors de notre essai), la carène passe bien et ne rechigne pas à décoller si on la sollicite, avec une réception bien en ligne. En virages l'inscription dans les trajectoires est franche, et il est presque impossible de provoquer la ventilation de l'hélice, même en poussant le bateau dans ses retranchements. Un regret : la direction très démultipliée (5 tours) nuit à la précision de pilotage. Les qualités marines de cette bonne carène devraient encore mieux s'exprimer avec un 140 ch, par exemple le dernier 2 l de Suzuki, de même poids que le 115 de notre essai.



photo Silver Marine Phoenix 610


photo Silver Marine Phoenix 610


photo Silver Marine Phoenix 610


BILAN
Une bonne carène, un cockpit spacieux et pas trop "plastifié" permettant d'embarquer un équipage assez nombreux, des performances très honnêtes et, surtout un vrai tempérament marin font de ce modèle notre préféré dans le cadre de cet essai. Si l'on peut considérer le 115 ch comme la bonne puissance "standard", ce bateau sera encore plus agréable avec un 140 ch. Question de style de navigation, d'envie… et de budget.




610 Les_moteurs Concurrence
je suis la