La présence des constructeurs chinois en Europe se confirme, que ce soit sous leurs propres marques ou qu'ils fabriquent spécialement à la demande de marques européennes. A côté des Sun Marine, 3D Tender, Ribeye Série T et autres ChinaRib, il y a bien sûr les Silver Marine, construits à Qingdao (le site "Voile" des jeux olympiques de Pékin (2008) et distribués en France par French Boat Market.
Dans un catalogue qui n'offre pas moins de 28 références de 2,10 m à 6,60 m (dont la plupart relève de la catégorie "annexes") nous avons pu essayer les cinq plus grands, mis à notre disposition par EuropBoat, qui les loue l'été dans le golfe d'Aigues-Mortes. Précisons que ces cinq unités, essayées en octobre, avaient donc déjà franchi le redoutable test d'une saison de location, et ceci sans montrer de signe de fatigue particulier. Voilà au moins un bon point à accrocher à leur tableau. Autre constat, ces cinq modèles affichent un évident air de famille, qui pourrait les faire confondre assez facilement quand on les voit de loin : forme et couleur du tube, aménagements très ressemblants, voire identiques, etc. Seul le Captain 480 se distingue quelque peu, avec un nez carré et un massif de proue différents des quatre autres. Cette ressemblance tient évidemment à la standardisation poussée d'un bon nombre d'éléments : consoles et banquettes pratiquement identiques, listons, accastillage et accessoires aussi. Sous un design relativement moderne, l'agencement des cockpits est classique et bien organisé (larges espaces de circulation, places assises assez nombreuses, rangements pratiques, accastillage bien disposé, etc.). Côté fabrication, les tubes sont en PVC Valmex d'origine allemande (Melher Texnologies), ou en Néoprène-Hypalon (en option). La partie polyester paraît robuste, mais pas exempte de petites imperfections de surface.
Modèle amiral du chantier chinois, le Phœnix 660 reprend la carène du 610 en version allongée, selon le même principe que les 530 et 570. Tout l'équipement est strictement identique à celui du 610, qu'il s'agisse de la console de pilotage, des sièges, des coffres ou de l'accastillage. La seule différence, pas immédiatement perceptible, réside dans l'allongement du cockpit avant. Mais contrairement à l'allongement entre le 530 et le 570, qui apportait un vrai gain de confort, la place supplémentaire du 660 par rapport au 610 semble moins utile, sauf pour les aficionados du bain de soleil. C'est plutôt une recette pour créer deux modèles sans trop se compliquer la tâche. De plus cet allongement a pour conséquence logique un poids en hausse, ce qui implique un moteur plus puissant, donc un budget lui aussi augmenté, à l'achat comme en consommation. Le jeu ne vaut donc la chandelle que si l'on navigue souvent avec plus de six personnes à bord.
Côté pilotage, les sensations sont proches de celles que procure le 610, d'autant plus que les postes de pilotage de l'un et l'autre sont strictement identiques (avec, dans les deux cas, une commande de gaz un peu trop écartée du volant). En équilibre latéral, on ne perçoit aucune différence ; en longitudinal, la carène plus longue augmente logiquement la stabilité par rapport au 610 (qui est déjà sans reproche) mais en revanche on perd un peu de sensibilité au trim. L'un dans l'autre, le 660 sera sans doute plus confortable dans la mer formée, mais avec un pilotage moins fun. Comme le 610, le 660 fait valoir une bonne tenue en virage, que ce soit en courbes longues ou en virages serrées, où il prend une inclinaison prononcée.