Essai Zar 53

Le pneu version Rolls

Emblématique du concept semi-rigide Zar, où domine la part du rigide, le 53 est le modèle phare de la marque. Grâce à sa carène ultra-longue, il bénéficie d'un cockpit en proportion, dont l'habitabilité équivaut à un 6 mètres, ou presque. On aime son confort, en navigation comme au mouillage.

Texte et photos Jacques Anglès


 25 440 € sans moteur (tarif 2016)
 5.35 m
 10
 34,5 nds avec Suzuki 115 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 77 mai/juin 2010




Zar, chantier milanais de renommée internationale, occupe une place à part dans le monde du semi-rigide. Trois points le différencient des autres marques. Le premier est un concept de semi-rigide qui fait la part belle au côté rigide, avec trois brevets spécifiques. Comme sur tous les Zar, la coque "en dur" du 53 l'emporte en effet largement sur la partie gonflable. Cette dernière est constituée de deux boudins indépendants qui viennent s'encastrer (selon un brevet Zar) dans une proue extra-large, entièrement en polyester, au lieu du classique boudin en U qui entoure la plupart des semi-rigides. Le second point, c'est un travail de conception très abouti, qu'il s'agisse du dessin très particulier de la carène à tunnels (autre brevet Zar) ou du moindre des rangements. Le troisième point, c'est le look en noir et blanc, à nul autre pareil, parfois controversé, mais qui permet d'identifier un Zar de loin, et à coup sûr. à ces trois caractères distinctifs, le chantier Formenti ajoute une fabrication de haute qualité, que ce soit pour le polyester, impeccable, les flotteurs (en CR/CSM Orca) ou l'accastillage, à l'exemple des quatre solides taquets d'amarrage dont on trouvera difficilement l'équivalent sur des unités de même catégorie. En embarquant, on a presque la sensation d'être à bord d'une coque rigide, avec un cockpit profond, des francs-bords verticaux en polyester dont la hauteur rassurera tous ceux qui embarquent des enfants, et une large proue entièrement "en dur".

La seconde surprise, c’est l’habitabilité, exceptionnelle pour un semi-rigide de seulement 5,30 m hors tout. Sur ce point, le Zar 53 doit plutôt se comparer à des unités de 5,70 m à 6 m. Cette habitabilité, il la doit essentiellement à sa carène ultra-longue, avec tableau arrière très reculé,

ce qui fait gagner presque un demi-mètre et permet d’accueillir un agencement "3-zones" unique dans cette taille (farniente à l’avant, pilotage au centre, banquette passagers à l’arrière), avec sept à huit places assises dans le sens de la marche. Difficile de trouver mieux, même sur des unités plus grandes ! Idem pour les rangements, nombreux, volumineux et pratiques, où

l’on casera sans problème tout le matériel de bord, table de cockpit, allonges

de bain de soleil et coussins compris. On relève en outre d’excellentes trouvailles, à l’instar du double capot "gigogne" de la soute arrière : petite ouverture pour un accès

rapide ou ouverture intégrale sur toute la largeur du cockpit pour le gros matériel. Autres bonnes idées, le coffre pour palmes, masques ou gaffe, astucieusement placé derrière la banquette de poupe ou la modularité de la zone

arrière, convertible en super solarium (190 x 140 cm) en un tournemain, par simple déploiement des deux banquettes. Avec le second bain de soleil avant

(allonge/table en option), on dispose d’une surface de farniente unique sur un bateau de cette taille, digne d’un bateau nettement plus grand. Cet agencement, intelligent mais dense, a tout de même ses contreparties : espace au sol relativement limité, circulation par un unique passavant, accès peu pratique à l’échelle de bain.

L'importance de la partie polyester se paie en outre par un poids au-dessus de la moyenne, entraînant un besoin de puissance supérieur aux unités de même taille, qui se contentent pour la plupart de 80 à 100 ch. Le choix du Suzuki 115 ch installé sur l'exemplaire de notre essai paraît donc judicieux, sans atteindre la puissance maxi autorisée (140 ch). Contact, pour voir ce que cette carène à tunnels nous réserve… Dégagé de la bande côtière des 300 m, je pousse sur la manette des gaz, avec un bon point d'entrée pour le déjaugeage, rapide et bien en ligne, pratiquement sans phase cabrée, suivi d'une franche accélération, les 20 nœuds étant atteints en moins de 5 secondes. Le pilotage est vivant, bien servi par une direction douce et assez directe qui permet de guider l'étrave avec précision, mais la position de pilotage debout est trop proche du volant et la poignée de gaz un peu basse. En pilotage de "père de famille", on optera plutôt pour la position assise, très confortable. Rien à redire en virage serré, le Zar 53 virant sur moins de 10 mètres sans déclencher la ventilation de l'hélice. Bon point aussi pour la stabilité en ligne droite, avec une bonne réactivité au trim. Dans l'ensemble, la fameuse carène à tunnels (brevet Zar) délivre un pilotage vivant, sans l'on puisse le qualifier de sportif. Elle procure en outre beaucoup de confort, avec un passage très doux dans les vagues et une parfaite déflection des embruns qui ne viennent jamais mouiller le cockpit. La vitesse de croisière optimale se situe entre 21 et 24 nœuds pour des régimes de 4 000 à 4 500 tr/min. Mais le poids et sans doute aussi la surface mouillée assez importante de cette carène complexe se ressentent dans le chrono maxi, quelque peu décevant au regard de la puissance installée, ainsi que dans un rendement assez faible. Cela confirme une fois de plus que le poids, pour un bateau, est toujours l'ennemi du rendement, mais qu'il joue en revanche en faveur du confort, incontestable point fort de ce modèle.

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photo Zar 53


photo Zar 53


photo Zar 53





CONCLUSION
En programme familial, l’atout maître du Zar 53, c’est d’offrir en 5,35 m ce que l’on trouve habituellement sur des unités de six mètres ou plus : huit places assises, deux vastes bains de soleil, un coin repas et des rangement exceptionnels, le tout assorti d’une réalisation luxueuse, avec un budget lui aussi comparable à un six mètres. En pilotage, il ne manque pas de caractère mais il lui faut au moins 115 ch pour faire valoir ses qualités marines. Un canot bien fait, très typé, qui mérite l’attention.




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