Essai Zar 49 SL

Chic et choc !

Dérivé de la gamme tender du constructeur milanais, ce petit semi-rigide aux ambitions familiales se démarque totalement de la concurrence, avec un dessin original mais compliqué. Confortable au mouillage, il l'est aussi en navigation et délivre un pilotage pétillant.

Texte et photos Philippe Leblond


 23 400 € sans moteur (tarif 2016)
 4.9 m
 9
 36,7 nds avec Suzuki 90 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 105 Janvier/Février 2015



Incontestablement, on ne peut pas reprocher au petit dernier de chez Zar-Formenti de donner dans la banalité ! Que ce soit esthétiquement, avec un ouvrage polyester plus développé et travaillé que jamais et une carène à l'étrave quasi verticale, ou sur le plan du concept qui, partant d'une base de tender pour yacht, en fait un petit bateau pour la famille. Bien sûr, le chantier milanais nous a depuis longtemps habitués à une présence massive de polyester, masquant une bonne partie de l'enveloppe gonflable, mais là, il est a poussé ce parti pris encore plus loin. Les hiloires de cockpit n'ont jamais semblé aussi hauts, et la multiplication des angles vifs aussi marquée. Quelque chose nous laisse penser que si aujourd'hui, ce petit canot paraît à la pointe du design, demain il risque vite de se démoder, tant son style est excessif. Mais, tels quels la qualité de fabrication et le soin apporté aux finitions, n'ont jamais paru si grands.
De fait, ce Zar 49 justifie parfaitement son sigle "SL" (Sport Luxury). Même sans l'option teck, qui apporte une touche chaleureuse, l'apparence du 49 SL est flatteuse, avec un gel-coat uniformément brillant (et ce, malgré un moulage aux formes très sophistiquées), des tubes à l'assemblage impeccable et s'intégrant parfaitement dans la structure en composites, un accastillage inox de qualité et solidement fixé, une sellerie habilement coupée… Bref, un sans faute en termes de qualité perçue et sans doute de qualité à l'usage.
Le plan de pont, même s'il est ambitieux au regard de la dimension du bateau, est ajusté au millimètre afin de dispenser un maximum de confort, que ce soit au mouillage ou en navigation. Cela commence avec une plate-forme de bain étonnamment spacieuse pour un moins de 5 m (dépassant des cônes, il est vrai), intégrant de surcroît deux coffrets à amarres. Cela se poursuit avec une banquette arrière pour trois personnes, le pilote prenant place au milieu. Ce dernier bénéficie d'une assise relevable pour piloter debout, en appui fessier (mais il manque un blocage, le support s'abaissant au gré des chocs). Pour faciliter le passage vers l'avant, la console a été déportée à tribord, une solution souvent utilisée sur les petites unités, à raison. Enfin, la zone avant propose une longue banquette en forme d'hameçon, offrant un grand linéaire de coffres, dont les couvercles ne comportent hélas pas de vérin ou de ressort pour les maintenir ouverts. Par contre, il convient de souligner l'attention apportée aux fermoirs inox, réglables, encastrés dans des réserves du moulage et verrouillables à l’aide de cadenas. Sans oublier le volumineux coffre de mouillage, intégré dans le coqueron de proue…
C'est avec la puissance maximale autorisée que nous avons pu tester ce nouveau petit Zar qui hérite de la carène du tender ZF-5, la plus grande annexe de cette nouvelle gamme. Le Suzuki DF90 lui donne d'ailleurs des performances vivifiantes, avec une vitesse de pointe de 36,7 nœuds dont découlent des allures de croisière élevées (18,4 nœuds au régime économique, 25,9 nœuds à un rythme plus soutenu). Si l'on apprécie le tempérament pétillant du 49 SL, lorsqu'on joue des gaz, on goûte aussi de se promener à vitesse moyenne, avec ce moteur à la sonorité "tamisée" et en brûlant moins de 10 litres à l'heure. A ce rythme, on devrait pouvoir profiter d'une autonomie de l'ordre de 200 nautiques (!), un rayon d'action assez exceptionnel pour une unité de cette catégorie. Et si le cœur vous en dit, une petite partie de ski nautique (même du mono), ou de wake, est tout à fait dans ses cordes.
Vif, avec cette puissance, amusant à barrer, il convient tout de même de bien répartir les poids dans le cockpit, car l'assiette du 49 SL est sensible, que ce soit en longitudinal (il cabre beaucoup au déjaugeage) ou en latéral, lors de l'accession à la vitesse maxi, où un réglage de trim excessif déclanche un léger roulis. Mais, il faut rester conscient du fait que malgré tout ce polyester, cela reste un petit semi-rigide. Qui pourrait d'ailleurs se contenter de 80, voire 70 chevaux.



photo Zar 49 SL


photo Zar 49 SL


photo Zar 49 SL


photo Zar 49 SL


Au ponton :
Chic et choc ! Visuellement, le 49 SL ne laisse pas indifférent avec son dessin au scalpel et la qualité qui émane de sa fabrication et de ses matériaux. Généreux pour ce qui est des vraies places assises (heureusement, car ses flotteurs ne sont pas utilisables), ce semi-rigide à destination familiale offre un important volume de rangement, sans oublier un coffre pour les objets longs (skis, cannes, gaffe…), sur tribord avant. Une fois à l'ancre, il propose même un spacieux bain de soleil, qui pourrait être converti en un carré convivial à l'heure de l'apéro.




En Mer :
Confortable dans le clapot de 40-50 cm, malgré son petit gabarit, le 49 SL exploite bien les qualités de cette carène au dessin agressif. Surtout avec la puissance maxi, en l'occurrence un 90 ch… Maniable, précis à la barre, il enroule les virages avec une gîte intérieure franche et régulière, mais ne peut éviter la ventilation de l'hélice, lorsqu'on braque serré. Aux commandes, le pilote jouit d'une bonne position de conduite, debout en appui fessier lorsque la mer est un peu remuante, ou assis, totalement abrité par le pare-brise. Par ailleurs, la carène défléchit efficacement la vague d'étrave, et l'équipage rentre au port bien sec.




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