Essai Zar 85 SL

Long courrier

Son autonomie de croiseur, sa confortable cabine et ses qualités marines prédisposent le nouveau Zar aux sorties au long cours. Toutefois, le choix d'un moteur unique de 300 chevaux, comme sur notre bateau d'essai, doit être considéré comme la puissance "plancher" pour ce lourd semi-rigide.

Texte et photos Philippe Leblond


 94 560 € sans moteur
 8.55 m
 14
 40,3 nds avec Suzuki 300 ch 4T
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Essai paru le 22/12/2016



Doté de la même carène que le 87 Welldeck, le tout nouveau 85 SL arrive en revanche avec un design plus actuel et plus incisif, signé Carlos Vidal. Ce dessin clairement issu du style "edge-design", et qui a d'abord transité chez Zar-Formenti par la série des tenders ZF puis les 49 et 59 SL, est constitutif de l'identité du 85 SL. Une identité formelle forte, favorisée bien sûr par l'omniprésence du polyester, concept initié par Zar dès sa création. L'utilisation massive de la fibre de verre faite par Zar n'est pas du goût des puristes du semi-rigide, mais plaît à nombre de plaisanciers désireux de se démarquer de l'esthétique dominante, où le flotteur est l'élément prépondérant. Précisons aussi que le 85 SL n'est pas le premier semi-rigide à cabine du chantier milanais, qui compte déjà dans sa gamme les 73 et 97 Sky Deck et le 87 Welldeck, déjà cité.

*Au ponton*
Plus fluide de silhouette que les autres Zar à cabine, le 85 SL se contente d'une cabine où la hauteur sous barrots est plus modeste, avec un avant de type sundeck mais qui préserve une certaine profondeur de cockpit, autorisant, en autres choses, la présence d'un solarium convertible en carré. Dans cette cabine, où la couchette affiche des dimensions respectables (200 x 150 cm), on trouve un WC marin et un lave-mains dont la robinetterie avec flexible permet aussi se doucher. Les rangements ne manquent pas sous la couchette, mais on déplore l'absence d'équipets latéraux. Aux deux hublots assurant la ventilation s'ajoutera rapidement un troisième (pas encore monté sur notre bateau d'essai) aux dires du chantier.

Autour de cette cabine qui permet de prolonger les escales la nuit venue, s'organise un plan de pont "millimétré" où, selon les bonnes habitudes de Zar, le moindre espace est exploité par le bureau d'études. Ainsi, les amateurs de mouillage collectif ne seront pas déçus, avec deux dînettes pouvant accueillir sept convives à l'avant et autant à l'arrière. Bref de quoi partager de bons moments, d'autant que la kitchenette est bien équipée avec un réchaud à deux feux gaz, un évier couvert par une planche à découper et un frigo de 64 litres (90 en option). Aux heures chaudes, le carré de la poupe peut s'abriter sous un grand cabriolet profitant d'un rangement dédié en périphérie de la banquette. Sous cette dernière, on découvre la grande cale, un vaste rangement, bordée de coffres latéraux, qui ne sont pas les seuls puisque la longue banquette du carré avant s'ouvre sur deux grands coffres, sans oublier les coffrets à amarres dans les hiloires. La surface bronzage et relaxation est tout bonnement exceptionnelle, le bain de soleil avant s'étendant jusque sur le pan incliné formé par la face avant de la console. Détail appréciable : les deux dossiers indépendants peuvent se redresser lorsque les occupants se trouvent attablés pour pique-niquer. Ce souci d'ergonomie est également illustré par les demies assises du double bolster de pilotage, lequel offre une position efficace et confortable que ce soit pour barrer assis (avec repose-pieds repliable) ou debout. Quant au tableau de bord, malgré la présence de la porte de cabine, il offre un espace suffisant pour intégrer un combiné GPS/sondeur grand écran et une VHF. Le compas, bien dans l'axe de vision du pilote, et le vide-poche n'ont pas été oubliés, de même que la main courante face au copilote.

Au sein de ce tableau idyllique, les défauts sont rares… Mentionnons tout de même les passavants un peu étroits au niveau de la console, les taquets de poupe accessibles seulement en se rendant sur les plates-formes de bain, ou l'absence de commande locale (au pied ou par télécommande manuelle) pour le guindeau électrique.

*En mer*
Notre essai s'est déroulé en deux séquences. Première prise en main avec une vitesse de pointe qui a fait désordre, eu égard aux 300 chevaux installés : 34,4 nœuds… Un régime maxi en dedans, lui aussi, avec 5 900 tr/min, en trimant au maximum. Et un bateau réellement poussif, tant dans ses accélérations que dans son pilotage. Diagnostic : une carène "chargée" de mousse végétale pour avoir passé quelques semaines à flot. Ceci constaté, Piero Formenti, le patron de Zar, a décidé, en plein Salon de Gênes, de faire caréner son bateau. Second volet de notre essai avec un bateau transfiguré. En récupérant 300 tr/min (6 200 tr/min) pleins gaz, le Zar 85 SL signe un honorable 40,3 nœuds. Six nœuds de plus et un comportement un peu plus alerte. Certes, ce nouveau Zar est un semi-rigide lourd et avec 300 chevaux, soit 200 sous la limite autorisée (2 x 250 ch en bimoteur), il reste très sage, offrant une prise en main facile, même pour un pilote débutant. Cette mono motorisation présente l'avantage d'un coût d'achat et d'entretien moins élevé et, à condition de naviguer léger (équipage réduit), elle fera l'affaire, le Zar 85 SL ayant pour programme dominant la balade et le farniente. Cette puissance sera aussi suffisante pour tracter un skieur, d'autant que le chantier a prévu d'alléger le lourd 85 SL (près de deux tonnes sans moteur) d'environ 400 kg ! Autre point positif en faveur de cette motorisation "plancher", une autonomie de 210 milles à 24,5 nœuds (la vitesse de croisière de référence). Et le Zar 85 SL fait encore mieux, dans ce domaine, avec une hélice quatre pales de 15" x 18" : 265 milles à 17,7 nœuds (3 500 tr/min). Reste que cette puissance doit être considérée comme minimale sur un bateau de ce déplacement.

Ainsi motorisé, le nouveau Zar se comporte sereinement dans toutes les figures du pilotage. Que ce soit au port, avec une quille qui guide bien dans les manœuvres au ralenti, ainsi qu'en virage rapide, malgré un certain manque de puissance pour relancer, d'autant que la ventilation de l'hélice vient pénaliser la motricité. Mais, les attitudes sont saines, même lorsqu'on remet les gaz sans ménagement. Dans une houle résiduelle de 70 cm, agrémentée d'un clapot de 40 cm (vent 3 à 4 beauforts), la carène du Zar taille sa route en souplesse, mais ne peut éviter que quelques embruns s'invitent à bord. La tenue de cap et la stabilité latérale sont rigoureuses et donnent au pilote et à son équipage un sentiment de grande sécurité, même à 40 nœuds. Mais, pour bien exploiter le potentiel de ce semi-rigide, une motorisation de 2 x 200 ch nous semblerait un meilleur choix.



photo Zar 85 SL


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