Avec ce nouveau semi-rigide haut de gamme, Zar Formenti entend marier confort et performance. Son cockpit convivial est un atout au mouillage, et avec 700 chevaux le 95 SL file bon train. De surcroît, sa cabine offre la possibilité de prolonger le séjour en mer. Généreux ce nouveau Zar !
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR
Longueur | 9,6 m |
Largeur | 3,3 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 2 x 350 ch (522 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 250 ch - 2 x 275 ch |
Poids sans moteur | 2500 kg |
Rapport poids/puissance | 4,5 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 14 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 600 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Zar-Formenti (Italie) |
Importateur | Nauticstore + réseau revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 178 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1 520 € |
Présenté en première mondiale au salon de Gênes, fin septembre, ce tout nouveau modèle issu du chantier Formenti vient se placer en second au sommet de la gamme, en dauphin du 97 Skydeck. Le nouveau venu, outre un design plus actuel et plus anguleux (à l’image des autres Zar signés Carlos Vidal) se montre moins généreux en volume habitable dans la partie cabine que son grand frère, mais possède un plan de pont plus convivial et en partie « walkaround » (le passavant tribord est un peu étroit), c’est-à-dire avec une circulation presque de plain-pied, en tenant compte des trois petites marches, et sécurisée par un petit pavois. Découvrons plus en détail ce grand semi-rigide bimoteur, étudié pour de longues sorties de jour collectives, ou la petite croisière en amoureux…
Au ponton
Fidèle à sa conception du semi-rigide, le chantier milanais a fait rentrer un maximum de confort dans l’espace disponible. D’où l’impression de surcharge éprouvé dès que l’on met le pied à bord d’un Zar. A l’opposé des semi-rigides baroudeurs et spartiates appréciés des pêcheurs et plongeurs, les Zar ne laissent pas beaucoup d’espace libre sur le pont. Il est vrai que la maison Formenti ne jure que par les semi-rigides équipés tout confort. De ce point de vue, on est servi avec le 95 Sport Luxury qui exploite l’espace habitable au millimètre, malgré ses dimensions généreuses. Reconnaissons que Zar a pris soin de conserver une certaine aisance pour ce qui est des déplacements à bord, avec une plate-forme de bain pleine largeur, permettant de passer d’un bord à l’autre devant les deux moteurs, lesquels sont fixés sur la prolongation de la carène, presque au niveau de l’extrémité des flotteurs. Cet espace prolonge utilement la surface de cockpit. La banquette arrière laisse un passage latéral arrière grâce à un élément de dossier amovible, tandis que le leaning-post et la console/cabine légèrement déportés sur tribord, ménagent un large passavant à bâbord (un peu étroit du coup à tribord). Ces deux « coursives » sont légèrement encaissées et procurent un sentiment de sécurité lors des déplacements sur le pont, ce qu’apprécieront les parents de jeunes enfants.
Autre constante chez Zar, la présence de deux grands solariums totalisant 6,50 m2 (!) de surface « farniente ». Tous deux peuvent se transformer en dînette, auxquelles peuvent s’attabler, à chacune, huit et six convives pour l’apéro ou un pique-nique, celui de la poupe étant bien servi par la kitchenette adossée au leaning-post. Un bloc-cuisine complet avec deux frigos « tiroirs », un réchaud à gaz deux feux, un évier, une planche à découper et un placard. Les rangements, justement, ne sont pas en reste avec une cale profonde et deux coffres latéraux sous la banquette arrière, celui de bâbord renfermant les coupe-batteries. On trouve aussi deux grands coffres sous la banquette avant, celui de bâbord étant assez long pour digérer des skis, des cannes ou l’indispensable gaffe. Et si tout cela ne suffit pas à abriter les affaires de l’équipage, il reste la cabine… Celle-ci possède une hauteur sous barrots de 1,88 m (1,85 m dans la salle d’eau). La spacieuse couchette double (198 x 160 cm) est facilement accessible malgré la présence des sanitaires (lavabo, douche, WC marins) à bâbord. La ventilation des lieux est assurée par trois hublots, tandis que l’apport en lumière naturelle est assuré par les vitrages de la console. A base de bois cérusé gris et de gel-coat blanc, la déco est élégante mais un brin austère, mais le confort largement suffisant pour envisager de petites croisières en couple.
Pour ce qui est du poste de pilotage, son ergonomie est perfectible. En effet, l’assise pilote est un peu trop proche du volant et, en position relevée, son confort n’est pas optimal. Par contre, la position assise s’avère confortable, notamment grâce au repose-pieds (escamotable), et le copilote dispose d’une main courante bien placée. Si la protection du pare-brise est effective, la visibilité au travers du verre fumé, n’est pas excellente lorsqu’il n’y a pas de soleil. Spacieux, le tableau de bord autorise l’intégration d’une centrale de navigation à grand écran et possède un module supérieur dédié aux instruments des moteurs. Le grand vide-poches, situé sous le volant, est le bienvenu. Terminons cette visite avec la touche esthétique de personnalisation, le propriétaire pouvant choisir, sans supplément de prix, la teinte de la sellerie (8 couleurs au choix) ainsi que celle des tubes, à l’aide du nuancier Orca riche de 30 coloris ! Pour le polyester, à moins de se contenter du blanc ou du gris clair, le gel-coat anthracite (notre bateau d’essai) ou noir est en option.
En mer
Pas commode le « plan » d’eau génois pour notre essai automnal ! Si le vent était un peu tombé (Force 3), la houle (1 m à 1,50 m) et le clapot cassant faisaient de la résistance. Des conditions qui ne nous ont pas permis de prendre le régime maxi du tandem de Suzuki 350 ch. Impossible de trouver une zone suffisamment calme pour pousser les 700 chevaux dans leurs retranchements. Avec trois personnes à bord et le plein de carburant, nous avons dû rendre la main à 46,8 nœuds, une performance dont se contenteraient bon nombre d’unités de conception plus sportive… D’après David Marcarino, de Nauticstore, le 95 SL aurait atteint 54 nœuds à 6 250 tr/min, lors des essais chantier. Un chiffre qui nous semble plausible, car nous n’avons pas pu mettre pleins gaz, ni presque trimer… Dans une mer de ce type, nous avons pu constater une certaine légèreté du nez, le bateau se dressant un peu trop sur les crêtes des vagues, ce qui entraînait quelques impacts secs en réception de sauts. Toutefois, en réduisant la vitesse à 25 nœuds, le 95 SL s’est montré à son avantage face au vent, sa profonde étrave travaillant bien le relief marin, préservant ainsi le confort des occupants à cette allure de croisière. La robustesse de la construction est apparue tout à fait satisfaisante dans ces conditions musclées, et s’est traduite par l’absence de bruits parasites ce qui, joint à la discrétion sonore des Suzuki à 3 500 tr/min, constitue un réel agrément lors des longues navigations.
Par cette météo peu clémente, nous avons pu apprécier la tenue de cap rigoureuse du nouveau Zar, et notamment l’absence de roulis avec mer par le travers. Quelques petites corrections de barre suffisaient à maintenir le Zar sur sa trajectoire. Avec mer par l’arrière, ce dernier soulage bien dans les creux, aidé par un peu de trim positif. En virage le 95 SL a aussi fait apprécier sa maniabilité, virant court avec un grip et une gite réguliers et se relançant énergiquement en sortie, avec l’excellent travail des Suzuki DF350AP, seuls hors-bord à posséder des doubles hélices contre rotatives. Une efficacité propulsive que nous avons aussi pu apprécier lors de nos tests d’accélération, avec une montée en régime fulgurante, accompagnée d’un concerto en six cylindres dans les hauts régimes. Résultat, des temps canons, considérant la masse d’un tel semi-rigide : 3’’8 pour planer et 4’’6 pour franchir les 20 nœuds, départ arrêté ! Bien sûr, si le 95 SL tolère parfaitement ce déferlement de puissance, il sera possible de se contenter de 2 x 300 ch, voire 2 x 275 ch, sans pour autant se « traîner ».
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 100 Cabin | 30 Premium | Envy 970 |
---|---|---|---|
Marque | BSC (Italie) | BWA (Italie) | Scanner (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Réseau de revendeurs | Scanner France (83 – Saint-Tropez) |
Longueur | 9,95 x 3,54 m | 9,28 x 3,50 m | 9,70 x 3,10 m |
Nb de personnes | 14 | 22 | 24 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 118 680 € (sans moteur) | 110 400 € (sans moteur) | 114 000 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 46,8 nds (Régime maxi non accessible en raison de l’état la mer) |
Vitesse de croisière rapide | 37,7 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 24,5 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,8 nds à 2 800 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 60 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 220 milles à 24,5 nds |
Hélice de l'essai | 16’’ x 24’’ inox 3 pales |