Le chantier milanais passe à l’échelon supérieur avec ce maxi RIB au standing ambitieux. Doté d’une carène hauturière et d’aménagements d’un grand confort, il propose quatre couchages et deux salons de pont. On « s’imagine » bien partir en croisière à son bord !
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR
Longueur | 13,0 m |
Largeur | 4,57 m |
Diam. maxi des flotteurs | 76 cm |
Nbre de compartiments | 8 |
Puissance maxi | 1 300 ch (956,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 450 à 2 x 600 ch |
Poids sans moteur | 0 kg |
Rapport poids/puissance | 0 |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 1200 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Zar Formenti (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 458 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 2356 |
Longtemps cantonnés sous de la barre symbolique des 10 mètres, avec un néanmoins très respectable 9,50 m bimoteur (le 95 SL), Piero Formenti et son équipe ont frappé un grand coup lors du Salon de Gênes 2021 avec la première mondiale de l’Imagine 130 (exposé à terre). Mais il aura fallu attendre le dernier Cannes Yachting Festival pour admirer la « bête » à flot. Dès lors, comment résister à l’opportunité de l’essayer en mer ? Embarquez donc avec nous !
Au ponton…
Dire que l’Imagine 130 en impose est un euphémisme. A longueur égale, son volume de coque et la hauteur de son étrave sont quasiment sans équivalents sur la planète semi-rigide. La première impression lorsqu’on observe le cockpit, c’est celle d’une débauche de confort (assez habituelle avec Zar !), mais lorsqu’on arpente le pont en teck (véritable), on s’aperçoit vite que les espaces de circulation ont été respectés : spacieuse plateforme de bain, passage central permanent entre les deux grands solariums de l’arrière (203 x 113 cm chacun), larges passavants (36 cm), chemin de ronde entre le solarium (182 x 120 cm) et le lounge de l’avant… Fidèle à son principe d’utiliser une quantité de polyester importante au regard de la part qu’il accorde à la structure gonflable, Zar a doté l’Imagine 130 de hauts pavois qui sécurisent les déplacements à bord, ce que les parents de jeunes enfants apprécieront.
Autre caractéristique esthétique du grand Zar, le choix d’un long hard-top en carbone en prolongement du pare-brise. Carlos Vidal, designer attitré de la marque, n’a pas en cela révolutionné le monde du semi-rigide, puisqu’en la matière Pirelli avait innové avec le PZero 1400, il y a longtemps de cela. Mais l’exercice est réussi et a le mérite d’abriter le poste de pilotage et le carré arrière. Ce dernier offre deux jolies tables en teck, réglables en hauteur (pied télescopique), autour desquelles six à huit convives peuvent prendre place pour un apéritif servi en direct de la kitchenette qui dispose de deux frigos à tiroir, un évier moulé, une plaque de cuisson deux feux et une planche à découper.
Adossés à ce bloc-cuisine, on trouve les trois sièges du poste de pilotage. Trois sièges enveloppants, dotés d’une demi-assise relevable offrant une ergonomie appréciable tant assis que debout. Une remarque toutefois, en position debout, le pilote se trouve très (trop ?) près du volant, bien que ce dernier soit réglable en inclinaison… Il sera mieux en position assise, grâce aussi à la présence du cale-pied moulé à la base du tableau de bord. Ce dernier est suffisamment spacieux pour accueillir les écrans de 17 pouces des deux combinés Garmin et la VHF fixe, ainsi que les aides au pilotage que sont le propulseur d’étrave, le Joystick Piloting et l’ActivTrim permettant de maîtriser au doigt et à l’œil les Verado géants, à bloc 12 cylindres en V développant chacun 600 chevaux ! Enfin, la stéréo Fusion figure également en bonne place pour « ambiancer » le cockpit, que ce soit au mouillage (en respectant ses voisins, bien sûr !) ou en navigant. D’autant que le duo des gros Mercury étant particulièrement discret au plan sonore, il n’y a pas lieu d’espérer une mélodie en V12…
La porte coulissante, qui jouxte le pilotage, ouvre largement sur la descente aux cabines. Le plan de type mi-cabin, très répandu à bord des gros cabin-cruisers, comporte une cabine principale située à l’avant, la seconde étant logée sous le cockpit, d’où une hauteur plutôt limitée (78 cm à bord du Zar) et un accès à la couchette double (178 x 135 cm) contraignant. Mais une fois allongé, la couchette est tout à fait accueillante et dotée de rangements, en dessous et sur les côtés. Sinon, la hauteur sous barrots dans l’espace principal et dans la salle d’eau (1,98 m) est étonnante même pour un semi-rigide de cette taille. L’espace est agréable, grâce à la fois au volume et à la luminosité diffusée par les nombreux hublots. La décoration et la finition sont soignées, associant l’Alcantara, le bois, le Corian et un gel-coat brillant impeccable. Les affaires des propriétaires trouveront sans mal leur place dans les rangements situés sous le lit, les placards et la penderie ainsi que la cale au sol. Quant à la salle d’eau, elle est tirée au cordeau, avec des volumes parfaitement exploités pour se rendre la plus agréable possible, à l’image de la douche indépendante avec son caillebotis en teck, son banc et son grand hublot. Avec de tels emménagements, on peut décemment partir en croisière, à quatre, pour quelques jours…
C’est d’autant plus vrai que le pont réserve, lui aussi, de belles perspectives de farniente, de loisirs et de convivialité. La grande plateforme de bain intègre une échelle sur chaque bord, des coffres pour les palmes, masques et tubas. La petite annexe Zar Mini, équipée d’un petit hors-bord électrique, est aussi une invitation à explorer les rivages de plus près. Le grand carré est synonyme de convivialité (collations, jeux de société, lectures partagées…), la surface pour bronzer (deux vastes solariums) prête à la contemplation, sans oublier le coin cosy formé par le sofa logé dans l’étrave. Bref, chacun pourra trouver son endroit favori pour savourer au mieux les heures passées à bord de ce généreux semi-rigide italien.
En mer…
Si l’étrave du plus grand des Zar affiche un profil pouvant évoquer le Mégalodon, ce terrifiant ancêtre du requin, rassurez-vous ! sa carène acérée n’a d’autre intention que de découper les vagues venant à sa rencontre. Ce qu’elle fait plutôt bien, même si la mer, le jour de notre essai, ne présentait pour relief qu’une douce houle résiduelle culminant à 80 centimètres. Tenue de cap impeccable, grande sensation de confort, même au régime maxi, à laquelle contribue le niveau sonore particulièrement discret des énormes V12 Mercury (2 x 600 ch), sans oublier une attitude franche en virage doublée d’une maniabilité appréciable pour un semi-rigide de ce gabarit… La douceur et la précision des commandes ajoutent aussi à l’agrément de pilotage, avec la possibilité de synchroniser les gaz sur un seul levier, et pour ceux qui apprécient les aides électroniques à la navigation, l’ActivTrim qui intervient automatiquement pour ajuster le correcteur d’assiette des moteurs. Autre « béquille » au pilotage, un propulseur d’étrave qui facilitera les manœuvres au port, notamment en cas de fort vent latéral, le volumineux Zar et son grand hard top générant un peu de fardage.
Passons aux performances et, sur ce point aussi, le Zar Imagine 130 s’en tire avec les honneurs. Les trois redans qui barrent sa carène facilitent le déjaugeage. Témoin, un chrono de 6’’3 qui au vu de la masse de ce semi-rigide lourdement équipé est une belle perf, au même titre que les 7’’6 nécessaires à franchir les 20 nœuds, les 1 200 chevaux extirpés des 24 cylindres du duo de Verado n’y étant pas pour rien non plus… Le changement de rapport automatique des Mercury (deux vitesses) est imperceptible, et les doubles hélices contre-rotatives apportent leur contribution afin d’optimiser le passage de toute cette puissance dans l’élément liquide. Au bout de l’accélération et avec le concours d’un réglage de trim bien ajusté, le GPS affiche 54,4 nœuds, alors que nous sommes neuf à bord, avec 470 litres de carburant et 200 litres d’eau douce. Quant aux rendements des moteurs, les trois plus économiques s’établissent, à égalité (0,18 mille/heure), de 4 000 à 5 000 tr/min, pour des vitesses qui vont de 36 à 43 nœuds. A ces allures, une liaison Saint-Tropez/Calvi ne prendra que de 2h20 à 2h50 ! Cette particularité d’un rendement économique à vitesse élevée témoigne de l’identité de semi-rigide au long cours de l’Imagine 130. Des régimes auxquels il peut parcourir plus de 190 milles sans halte carburant.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 40 WL Premium | Mito 45 | Phantom 400 |
---|---|---|---|
Marque | BWA (Italie) | MV Marine (Italie) | SeaWater (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Vision Yachting (83 – Saint-Tropez) | Med Yacht Group (83 – Marines de Cogolin |
Longueur | 12,60 x 3,90 m | 13,80 x 4,18 m | 11,70 x 3,80 m |
Nb de personnes | 24 | 18 | 30 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 390 000 € (sans moteur) | 328 680 € (sans moteur) | 318 000 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 54,4 nds à 6 300 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 47,1 nds à 5 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 36,0 nds à 4 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 6,3 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 7,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 19,0 nds à 3 200 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 196,9 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 197 milles |
Hélice de l'essai | doubles hélices contre-rotatives inox 3 pales |