Elégant, doté d’une silhouette originale, le nouveau modèle-amiral de la marque française propose un plan de pont bien maîtrisé et de solides performances, en accord avec son identité « grand tourisme ». Ces atouts font de l’Hélios 27 un outsider tout à fait présentable sur un segment de marché où les Italiens sont présents en nombre, et depuis longtemps.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 8,08 m |
Largeur | 3,0 m |
Longueur intérieure | 6,69 m |
Largeur intérieure | 1,9 m |
Diam. maxi des flotteurs | 55 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 350 ch (257,6 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 250-350 ch |
Poids sans moteur | 1270 kg |
Rapport poids/puissance | 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 0 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 300 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Pro Marine (56 - Auray) |
Importateur | Réseau de concessionnaires |
Droits annuels sur la coque | 105 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 760 |
Après un premier coup d’essai l’an dernier avec l’Hélios 25, qui reste néanmoins au catalogue de Pro Marine, l’Hélios 27 fait son entrée sur le marché du grand semi-rigide « tout confort » avec un plan de pont mieux maîtrisé et des performances revues à la hausse. Seul un regard exercé pourra de prime abord faire la différence entre les Hélios 25 et 27. Le second possède la même carène, mais celle-ci, allongée de 50 cm, a permis de donner l’ampleur qui manquait à la dînette, convertible en solarium, située dans la partie arrière. Il a été ainsi possible de gagner environ 50 cm de longueur en plus pour les latéraux de la banquette en U, et environ 15 cm au profit de la circulation entre l’extrémité des assises et le bloc-cuisine.
Royal ce carré !
Avec la modification apportée à la poupe de l’Hélios 25, le 27 présente vraiment un carré royal, où il est possible de prendre place à six ou huit autour de ses deux tables (ou d’une seule si l’on est moins nombreux), en profitant de la longue banquette en U avec dossier. La place d’angle bâbord n’est même pas « condamnée » par le passage latéral qui mène de plain-pied à la spacieuse plate-forme de bain (avec douchette et échelle intégrées), puisque le portillon de cockpit ne cause pas de césure dans la sellerie. Une fois les tables abaissées, il est possible de composer un grand solarium sur lequel on peut s’allonger à deux, voire trois, pour une séance UV, sachant que la surface de bain de soleil de la proue est équivalente. Pour ce qui est des pique-niques, la kitchenette est à portée de fourchette puisqu’elle est adossée au siège de pilotage. On y trouve dans la version la plus complète de l’Hélios 27 (Premium), un réfrigérateur « tiroir », un évier inox, un réchaud et un plan de travail. L’intégration du frigo dans le corps du leaning-post laisse néanmoins de la place pour du rangement. Dans ce domaine là aussi, l’Hélios n’est pas avare, avec des coffres cloisonnés sous toute la banquette arrière, une soute située sous le pont, la volumineuse console qui peut abriter un WC tout en accueillant coussins et autres matelas, sans oublier le grand coffre sous le solarium, lui aussi cloisonné (il contient le réservoir d’eau douce), et en avant duquel se trouve le coffre à mouillage, dissimulant le guindeau électrique (Genius). Ce dernier manœuvres l’ancre placée dans l’écubier d’étrave. Un choix préférable à l’ancre sur davier (pas de danger d’éperonner un voisin de ponton en cas de manœuvre maladroite) et qui laisse libre la petite delphinière, par laquelle on peut ainsi embarquer. Le revêtement Cer-Deck (mousse EVA) qui l’habille (comme toutes les surface planes de l’Hélios), si elle n’est qu’un clin d’œil au teck, a le mérite d’être antidérapante et amortissante, et ne nécessite pas d’entretien.
Récapitulons. Le bureau d’études de Pro Marine a mis en œuvre un certain nombre de bonnes idées, comme l’échelle de bain intégrée au flanc extérieur de la plate-forme pour l’éloigner de l’hélice, ou le dossier de la banquette arrière qui se rabat tout seul vers l’avant lorsqu’on relève le moteur, ou bien encore les deux petites tables (pourquoi en installer une seule grande lorsqu’on n’est que deux ou trois à l’apéro ?)… Il y a aussi les deux assises de leaning-post indépendantes, permettant au pilote et copilote d’officier indépendamment assis ou debout, le passavant unique mais large plutôt que deux étroits, le vide-poches au tableau de bord (trop souvent oublié !), ou encore, la seconde échelle pour remonter par la proue (pratique lorsque le bateau est beaché)… En regard de ces bons points et d’une qualité de fabrication sérieuse, on relève néanmoins quelques imperfections comme le relatif inconfort des assises du leaning-post lorsqu’elles sont relevées, et le manque de place pour les genoux dans le cas d’un pilote de grande stature, s’il veut barrer en position assise, les nombreuses vis apparentes dans le cockpit, la sellerie à l’ajustement perfectible, quelques traces de colle dans l’assemblage des flotteurs (confectionnés en Italie alors qu’ils étaient faits chez Discov’Rib à La Rochelle), la fixation un peu flottante du pare-brise, les trappes de certains coffres en plastique trop souple, les fixations de certains coussins insuffisantes (ne résistent pas à haute vitesse)…
Le néophyte pourra piloter sans crainte
Voyons en mer quelles sont les aptitudes dynamiques de ce nouvel Hélios qui arbore sur son tableau arrière le plus gros V6 du marché, le récent Suzuki DF350A… Dès le déjaugeage, on apprécie l’élan du gros 4,4 litres et l’équilibre latéral impeccable de l’Hélios 27, avec la neutralisation de l’effet de couple grâce à la double hélice contre-rotative, Suzuki étant actuellement le seul motoriste à proposer cette technologie en hors-bord. Un équilibre conservé jusqu’au régime maxi, même avec une montée de trim plus que généreuse. A ce sujet, il faut souligner que la carène de l’Hélios 25 n’appartient pas à la catégorie des carènes joueuses… Même avec le concours du trim, elle ne gagne que deux nœuds en pointe, conserve une assiette assez neutre et une stabilité imperturbable. Un bon point dans le cas d’un pilote peu expérimenté qui pourra prendre la barre sans crainte, malgré la puissante cavalerie du Suzuki, mais un bémol pour le barreur qui aime se faire des sensations. Cette posture sécurisante n’empêche pas l’Hélios de signer des chronos convaincants, tant en accélération (4 secondes pour déjauger) qu’en vitesse de pointe, avec 48 nœuds. Une belle V-max pour un familial en monomoteur ! Conséquence de cette vélocité, de beaux rendements à 3 000 et 3 500 tr/min avec, respectivement, 0,83 et 0,81 mille par litre consommé, pour des vitesses de croisière de 20 et 26 nœuds. Des chiffres mettant en relief l’étonnante sobriété de ce Suzuki de 350 chevaux. Si jusqu’à 4 000-4 500 tr/min, le niveau sonore du V6 nippon est contenu, au-dessus de ces régimes, bien que sa sonorité soit plutôt agréable, il se révèle bruyant.
Sur le plan pur du comportement marin, difficile de porter un jugement définitif. La mer « désespérément » plate n’a pas mis la carène à l’épreuve. Nous avons bien dégotté un ou deux sillages de bateaux de pêche à la recherche d’un indice, mais ces ondulations étaient trop timides pour perturber le confort du plus grand des Pro Marine, ce qui est plutôt bon signe. Hormis la stabilité de route soulignée plus haut, nous avons pu apprécier son comportement homogène dans les courbes rapides et virages serrés. Précise, accrocheuse, rassurante, la carène de l’Hélios 27 s’inscrit naturellement dans les virages, avec une gîte intérieure marquée mais sans excès, et sans effet de pompage de la proue, conservant ainsi tout son pouvoir directionnel. Les reprises en sortie, même lorsque le rayon est court, sont énergiques, la double hélice Suzuki conservant toute sa motricité.
Conclusion
Mises à part quelques petites imperfections, pour la plupart rectifiables, l’Hélios 27 est un beau semi-rigide qui possède tout le confort et l’équipement nécessaires pour offrir de belles heures à son équipage au mouillage, grâce notamment à un carré arrière spacieux et convivial. Autres atouts, mais dans le domaine dynamique, une vélocité appréciable et surtout des rendements économiques malgré les 350 chevaux, assortis d’une autonomie permettant, à titre d’exemple, d’effectuer un aller et retour continent/Corse sans ravitailler.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 85 Sport Ocean | Tempest 800 Open | Panarea 26 |
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Marque | BSC (Italie) | Capelli (Italie) | Italiamarine (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Paul Nautic (06 – Antibes) |
Longueur | 7,88 x 3,10 m | 8,00 x 3,02 m | 7,80 x 3,28 m |
Nb de personnes | 18 | 18 | 24 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 55 800 € (sans moteur) | 87 840 € avec Yamaha 300 ch | 50 400 € (sans moteur) |