Le chantier d’Auray fonde de gros espoirs sur la gamme Hélios, dont le 25 pieds fut, il y a deux ans, le premier modèle. Rejoint depuis par le 27 puis le 23, il reste au catalogue sans avoir reçu quelques améliorations. Confortable dans le clapot, il l’est aussi au mouillage, où son plan de pont est aux petits soins pour l’équipage.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,99 m |
Largeur | 3,0 m |
Diam. maxi des flotteurs | 55 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 250 ch (184 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 200 - 250 ch |
Poids sans moteur | 1280 kg |
Rapport poids/puissance | 6,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 14 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 200 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Pro Marine (56 - Auray) |
Importateur | Réseau de concessionnaires |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Nonobstant la différence de prix (6 000 € soit 13% de plus), finalement peu dissuasive, le lancement l’année dernière de l’Hélios 27 (voir notre essai sur ce même site) rend difficile le choix en faveur du 25, apparu un an auparavant. Les deux bateaux sont très comparables puisque le 27 est directement issu du 25, sa carène et ses flotteurs de même largeur ayant été simplement rallongés pour gagner environ 50 cm de longueur intérieure. Une « extension » qui fait du 27 un 25 amélioré, notamment dans sa partie arrière où le carré avait besoin de respiration. Le 25 conserve néanmoins l’avantage de ne pas être soumis aux taxes annuelles sur la coque et le moteur, et éventuellement de payer une place au port un peu moins chère. Montons à bord pour une revue de détail…
Au ponton
Dès sa présentation au Nautic de Paris 2016, le premier Hélios s’est démarqué des Manta, la gamme initiale de Pro Marine dans le domaine du semi-rigide. En comparaison de cette dernière, plus spartiate bien que comportant des équipements la rendant polyvalente, l’Hélios 25 s’est affirmé d’emblée comme un bateau destiné à une utilisation familiale, à dominante méditerranéenne, avec tout le confort embarqué que cela suppose. Il y a bien sûr les grandes plates-formes de bain, revêtue de mousse EVA, un matériau qui assure un bon grip, même lorsqu’il est humide, et une souplesse agréable aux pieds, avec échelle intégrée sur le bord latéral afin d’éloigner le baigneur de l’hélice du moteur, la douchette et le mât de ski (assez haut pour les amateurs du wakeboard)… L’accès au cockpit est facilité par un portillon composé d’un fragment du dossier de la banquette monté sur charnières. Cette grande banquette est en forme de U, pour composer un carré à l’aide d’une grande table qui sert d’extension pour la conversion en solarium. Autour de cette table, il est possible d’asseoir six convives, mais l’espace de circulation entre la table et le leaning-post qui comporte un évier, un réchaud (option) une planche à découper et intègre un réfrigérateur (option), est assez mesuré. Les dossiers qui bordent les hiloires de cockpit rendent le carré très confortable et peuvent servir à s’adosser en position lecture lorsqu’il est en configuration bain de soleil.
Autre élément de confort appréciable dans les mouillages forains, l’abri de console avec son WC chimique (livré standard). L’ouverture est ample et assistée de deux vérins pneumatiques. L’endroit peut aussi servir de rangement, mais dans ce domaine, l’Hélios 25 est déjà bien pourvu avec les coffres situés sous la banquette et surtout le volumineux coffre avant cloisonné et doté d’un double fond pour éviter au contenu l’humidité des fonds. Autre motif de satisfaction, le poste de pilotage qui offre une ergonomie plutôt réussie, grâce surtout à son leaning-post avec deux sièges indépendants à assise relevable afin de pouvoir piloter soit assis (avec le concours du repose-pieds fixé à la base de la console) soit debout, en appui fessier et lombaire. Les commandes tombent bien sous la main et le volant à inclinaison réglable permet d’ajuster sa position. Par contre, debout, l’espace entre le siège et la face arrière de la console ne laisse pas beaucoup de place aux genoux, pour les pilotes de grande taille. Quant au tableau de bord, habillé d’un simili de fibre de carbone pour la touche « sport », il est plutôt bien agencé, avec un compas bien dans l’axe de vision du pilote et non pas, comme trop souvent, au centre de la console, et la possibilité d’encastrer deux écrans de navigation (GPS et afficheur moteur) ainsi qu’une VHF fixe. Un bon point aussi pour le vide-poches dans la partie haute et les deux poignées inox, bien placées, à destination du copilote.
La construction semble robuste et les finitions soignées, à l’image du polyester uniformément brillant et des coffres tous dotés de joints de caoutchouc et de couvercles assistés de vérins à gaz. L’élégance de la silhouette doit aussi à l’intégration des apparaux de mouillage, avec un guindeau entièrement dissimulé et une ancre à poste dans l’écubier d’étrave. Le chantier morbihannais a d’ailleurs exploité cette configuration en dotant la delphinière d’une seconde échelle qui permet d’embarquer par l’avant lorsque le bateau vient beacher.
En mer
Après une prise en main avec un modèle à l’état de prototype, propulsé par un Mercury Verado 250 ch, nous avons pu réessayer un Hélios 25 plus abouti, équipé cette fois d’un Suzuki 250 ch. Au large de La Trinité-sur-Mer, sur un plan d’eau calme propice à effectuer des mesures de vitesse et de consommation optimales, nous avons signé un honnête 43 nœuds à 5 850 tr/min, deux à bord et avec un réservoir d’essence à moitié plein. Etant donné la masse de l’Hélios 25, cette performance est estimable, sachant aussi que cette carène hyper stable pourrait facilement tolérer 50 chevaux de plus. Si les accélérations sont davantage en demi-teinte (5’’6 pour déjauger et 6’’7 pour passer les 20 nœuds), les rendements sont excellents, notamment entre 3 000 et 4 000 tr/min, pour des vitesses de croisière allant de 17,9 nœuds à 29,8 nœuds. Au-dessus, la consommation franchit un palier. L’allure de croisière idéale, se situe selon nous à 3 500 tr/min avec 24,3 nœuds et 0,84 mille par litre, la consommation n’étant alors que de 28,8 litres à l’heure, et la sonorité du moteur particulièrement discrète. La sobriété du Suzuki est d’autant plus agréable que le réservoir n’est pas des plus généreux. A ce régime, l’autonomie est de 150 nautiques, un chiffre assez modeste mais qui permet tout de même de rallier la Corse à partir de la Côte d’Azur, sans inquiétude.
Très stable, que ce soit en latéral, même avec un trim ultra positif (l’Hélios 25 en a vraiment besoin pour atteindre les 43 nœuds), comme en longitudinal (pas de marsouinage), le Pro Marine offre une prise en main des plus rassurantes. Une navigation le lendemain de notre essai, dans une houle naissante et avec un peu de vent, nous a montré qu’il était confortable, passant en souplesse dans la vague et sans générer de bruits parasites, montrant une belle rigidité structurelle. En virage, sa maniabilité nous a étonné. Malgré une gite intérieure assez limitée, il vire vraiment court, mais ne peut éviter un peu de ventilation en sortie de virage lorsqu’on remet les gaz en grand. Rien de bien méchant : il suffit de réduire un court laps de temps pour laisser l’hélice revisser. Agréable à piloter, l’Hélios 25 possède les qualités dynamiques en accord avec son programme qui n’est pas de jouer les offshores du dimanche, mais de couvrir à bonne allure les quelques poignées de milles en vue d’aller profiter des beaux mouillages alentours.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 70 Classic | 226 | Strider 700 |
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Marque | BSC (Italie) | Marlin Boat (Italie) | Sacs (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) | Réseau de revendeurs |
Longueur | 6,98 x 2,83 m | 6,90 x 2,58 m | 6,95 x 2,95 m |
Nb de personnes | 12 | 10 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 39 480 € (sans moteur) | 42 528 € (sans moteur) | 43 800 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 43,0 nds à 5 850 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 33,5 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 24,3 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 5,6 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 6,7 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,0 nds à 2 400 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 24 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 h 30 min |
Hélice de l'essai | 3 pales inox |