Essai Pro Marine Helios 25

Premier de cordée

Le chantier d’Auray fonde de gros espoirs sur la gamme Hélios, dont le 25 pieds fut, il y a deux ans, le premier modèle. Rejoint depuis par le 27 puis le 23, il reste au catalogue sans avoir reçu quelques améliorations. Confortable dans le clapot, il l’est aussi au mouillage, où son plan de pont est aux petits soins pour l’équipage.

Texte et photos Philippe Leblond


 à partir de 47 000 € sans moteur
 6.99 m
 14
 43,0 nds avec Suzuki 250 ch 4T
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Essai paru le 04/04/2019

Fiche technique

Longueur 6,99 m
Largeur 3,0 m
Diam. maxi des flotteurs 55 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 250 ch (184 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 200 - 250 ch
Poids sans moteur 1280 kg
Rapport poids/puissance 6,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 200 l
Catégorie CE B
Constructeur Pro Marine (56 - Auray)
Importateur Réseau de concessionnaires
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



Nonobstant la différence de prix (6 000 € soit 13% de plus), finalement peu dissuasive, le lancement l’année dernière de l’Hélios 27 (voir notre essai sur ce même site) rend difficile le choix en faveur du 25, apparu un an auparavant. Les deux bateaux sont très comparables puisque le 27 est directement issu du 25, sa carène et ses flotteurs de même largeur ayant été simplement rallongés pour gagner environ 50 cm de longueur intérieure. Une « extension » qui fait du 27 un 25 amélioré, notamment dans sa partie arrière où le carré avait besoin de respiration. Le 25 conserve néanmoins l’avantage de ne pas être soumis aux taxes annuelles sur la coque et le moteur, et éventuellement de payer une place au port un peu moins chère. Montons à bord pour une revue de détail…   



Au ponton



Dès sa présentation au Nautic de Paris 2016, le premier Hélios s’est démarqué des Manta, la gamme initiale de Pro Marine dans le domaine du semi-rigide. En comparaison de cette dernière, plus spartiate bien que comportant des équipements la rendant polyvalente, l’Hélios 25 s’est affirmé d’emblée comme un bateau destiné à une utilisation familiale, à dominante méditerranéenne, avec tout le confort embarqué que cela suppose. Il y a bien sûr les grandes plates-formes de bain, revêtue de mousse EVA, un matériau qui assure un bon grip, même lorsqu’il est humide, et une souplesse agréable aux pieds, avec échelle intégrée sur le bord latéral afin d’éloigner le baigneur de l’hélice du moteur, la douchette et le mât de ski (assez haut pour les amateurs du wakeboard)… L’accès au cockpit est facilité par un portillon composé d’un fragment du dossier de la banquette monté sur charnières. Cette grande banquette est en forme de U, pour composer un carré à l’aide d’une grande table qui sert d’extension pour la conversion en solarium. Autour de cette table, il est possible d’asseoir six convives, mais l’espace de circulation entre la table et le leaning-post qui comporte un évier, un réchaud (option) une planche à découper et intègre un réfrigérateur (option), est assez mesuré. Les dossiers qui bordent les hiloires de cockpit rendent le carré très confortable et peuvent servir à s’adosser en position lecture lorsqu’il est en configuration bain de soleil.



Autre élément de confort appréciable dans les mouillages forains, l’abri de console avec son WC chimique (livré standard). L’ouverture est ample et assistée de deux vérins pneumatiques. L’endroit peut aussi servir de rangement, mais dans ce domaine, l’Hélios 25 est déjà bien pourvu avec les coffres situés sous la banquette et surtout le volumineux coffre avant cloisonné et doté d’un double fond pour éviter au contenu l’humidité des fonds. Autre motif de satisfaction, le poste de pilotage qui offre une ergonomie plutôt réussie, grâce surtout à son leaning-post avec deux sièges indépendants à assise relevable afin de pouvoir piloter soit assis (avec le concours du repose-pieds fixé à la base de la console) soit debout, en appui fessier et lombaire. Les commandes tombent bien sous la main et le volant à inclinaison réglable permet d’ajuster sa position. Par contre, debout, l’espace entre le siège et la face arrière de la console ne laisse pas beaucoup de place aux genoux, pour les pilotes de grande taille. Quant au tableau de bord, habillé d’un simili de fibre de carbone pour la touche « sport », il est plutôt bien agencé, avec un compas bien dans l’axe de vision du pilote et non pas, comme trop souvent, au centre de la console, et la possibilité d’encastrer deux écrans de navigation (GPS et afficheur moteur) ainsi qu’une VHF fixe. Un bon point aussi pour le vide-poches dans la partie haute et les deux poignées inox, bien placées, à destination du copilote.



La construction semble robuste et les finitions soignées, à l’image du polyester uniformément brillant et des coffres tous dotés de joints de caoutchouc et de couvercles assistés de vérins à gaz. L’élégance de la silhouette doit aussi à l’intégration des apparaux de mouillage, avec un guindeau entièrement dissimulé et une ancre à poste dans l’écubier d’étrave. Le chantier morbihannais a d’ailleurs exploité cette configuration en dotant la delphinière d’une seconde échelle qui permet d’embarquer par l’avant lorsque le bateau vient beacher.



En mer



Après une prise en main avec un modèle à l’état de prototype, propulsé par un Mercury Verado 250 ch, nous avons pu réessayer un Hélios 25 plus abouti, équipé cette fois d’un Suzuki 250 ch. Au large de La Trinité-sur-Mer, sur un plan d’eau calme propice à effectuer des mesures de vitesse et de consommation optimales, nous avons signé un honnête 43 nœuds à 5 850 tr/min, deux à bord et avec un réservoir d’essence à moitié plein. Etant donné la masse de l’Hélios 25, cette performance est estimable, sachant aussi que cette carène hyper stable pourrait facilement tolérer 50 chevaux de plus. Si les accélérations sont davantage en demi-teinte (5’’6 pour déjauger et 6’’7 pour passer les 20 nœuds), les rendements sont excellents, notamment entre 3 000 et 4 000 tr/min, pour des vitesses de croisière allant de 17,9 nœuds à 29,8 nœuds. Au-dessus, la consommation franchit un palier. L’allure de croisière idéale, se situe selon nous à 3 500 tr/min avec 24,3 nœuds et 0,84 mille par litre, la consommation n’étant alors que de 28,8 litres à l’heure, et la sonorité du moteur particulièrement discrète. La sobriété du Suzuki est d’autant plus agréable que le réservoir n’est pas des plus généreux. A ce régime, l’autonomie est de 150 nautiques, un chiffre assez modeste mais qui permet tout de même de rallier la Corse à partir de la Côte d’Azur, sans inquiétude.



Très stable, que ce soit en latéral, même avec un trim ultra positif (l’Hélios 25 en a vraiment besoin pour atteindre les 43 nœuds), comme en longitudinal (pas de marsouinage), le Pro Marine offre une prise en main des plus rassurantes. Une navigation le lendemain de notre essai, dans une houle naissante et avec un peu de vent, nous a montré qu’il était confortable, passant en souplesse dans la vague et sans générer de bruits parasites, montrant une belle rigidité structurelle. En virage, sa maniabilité nous a étonné. Malgré une gite intérieure assez limitée, il vire vraiment court, mais ne peut éviter un peu de ventilation en sortie de virage lorsqu’on remet les gaz en grand. Rien de bien méchant : il suffit de réduire un court laps de temps pour laisser l’hélice revisser. Agréable à piloter, l’Hélios 25 possède les qualités dynamiques en accord avec son programme qui n’est pas de jouer les offshores du dimanche, mais de couvrir à bonne allure les quelques poignées de milles en vue d’aller profiter des beaux mouillages alentours.



 



photo Pro Marine Helios 25


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Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances      

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le confort en navigation
Le plan de pont convivial
La facilité de circulation sur le pont
L’habitabilité et les deux solariums
L’exonération de taxes
La perte de motricité en virage serré
La déflexion de la carène, imparfaite
La proximité des genoux avec la console pour le pilote
Le bord supérieur blanc du tableau de bord qui éblouit

Face a la concurrence…

Modéle 70 Classic 226 Strider 700
Marque BSC (Italie) Marlin Boat (Italie) Sacs (Italie)
Imporlation Réseau de revendeurs Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) Réseau de revendeurs
Longueur 6,98 x 2,83 m 6,90 x 2,58 m 6,95 x 2,95 m
Nb de personnes 12 10 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 39 480 € (sans moteur) 42 528 € (sans moteur) 43 800 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 43,0 nds à 5 850 tr/min
Vitesse de croisière rapide 33,5 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 24,3 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 5,6 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 6,7 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,0 nds à 2 400 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 24 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 7 h 30 min
Hélice de l'essai 3 pales inox