Avec sa proue bien défendue, sa profondeur de cockpit sécurisante, le Manta 610 possède les traits d’un baroudeur hauturier. La mer, résolument calme le jour de notre essai, n’a pas permis de valider son comportement en mer formée, mais nous avons pu apprécier son aménagement de cockpit favorable à la polyvalence : balade, pêche ou ski, il prend !
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,1 m |
Largeur | 2,53 m |
Diam. maxi des flotteurs | 55 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 150 ch (110,4 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 135-150 ch |
Poids sans moteur | 600 kg |
Rapport poids/puissance | 5,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 12 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 100 décitex |
Capacité carburant | 90 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Pro Marine (56 - Auray) |
Importateur | Réseau de concessionnaires |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Bien qu’il ne soit pas certifié en catégorie B (conditions hauturières) le Manta 610 possède les caractéristiques d’un semi-rigide armé pour affronter la mer formée, la mer du large. Son étrave puissante, altière et évasée, son cockpit bien protégé, sa construction robuste, son plan de pont autovideur concourent à lui donner le profil d’un baroudeur. Outre ces atouts, il est aussi transportable sur remorque sans qu’il y ait besoin de dégonfler ses flotteurs. Il a aussi pour lui cette ligne personnelle qui fait le style des semi-rigides Pro Marine avec les flotteurs marquant une légère « teugue » (décrochement) à la manière des bateaux de pêche sportive nord-américains. Embarquons pour détailler son plan de pont…
Au ponton
Il n’y a pas grand-chose de différent si on le compare au Manta 610, première mouture, si ce n’est la console et le leaning-post qui arborent un nouveau design, notamment pour ce dernier une nouvelle main courante plus ergonomique et des supports de cannes intégrés. On retrouve la banquette arrière qui peut à la fois servir de petit solarium lorsqu’on bascule le dossier vers l’avant, et se replier pour dégager un espace supplémentaire au sol (il n’y a pas de coffre en-dessous) pour des loisirs tels que la pêche ou la plongée qui réclament une certaine liberté de mouvements. On peut aussi s’y asseoir en sens inverse de la marche pour pêcher à la traîne ou observer les évolutions d’un skieur. Le cockpit est vraiment profond, surtout en avant de la console de pilotage. Les parents qui embarquent avec de jeunes enfants apprécieront cette configuration protectrice. L’équipage se satisfera de la facilité de circulation à bord, avec des passavants sécurisés par les mains courantes de la console et du leaning-post. Il sera ainsi possible de naviguer en sécurité pour d’éventuels passagers assis sur les flotteurs qui disposeront aussi, pour se tenir, de saisines traditionnelles en corde tressée. Par contre, l’accès à la zone de baignade arrière n’est pas des plus aisées, les deux petites plates-formes moulées avec le pont recevant aussi les taquets, les porte-cannes et l’échelle n’étant pas intégrée.
Concernant les vraies places assises, le Manta 610 sait se faire accueillant pour la famille puisque la banquette pleine largeur en offre trois, et que le leaning-post, en se serrant un peu, deux supplémentaires. On peut même en compter une sixième avec l’assise moulée sur l’avant de la console. Côté rangement, une grande cale au sol (convertible en vivier), entre le leaning-post et la banquette arrière compense l’absence de coffre sous cette dernière, et la console prête son grand volume aux matériels encombrants, avec une façade ouvrant sur toute la hauteur pour un accès facile. Comme à son habitude, Pro Marine propose un aménagement de cockpit selon ses envies. A titre d’exemple le coffre à mouillage n’est pas moulé, mais rapporté, pour ceux qui veulent un supplément d’espace au sol (voir notre essai du Manta 610 Pêche sur ce site). Il est aussi possible d’échanger le guide de mouillage contre un davier avec support polyester… Le pilote appréciera le tableau de bord assez spacieux (il l’était moins sur le précédent 610), habillé de simili carbone. Le compas dans l’axe de vision, le joli volant sport et la commande de gaz sont en bonne place. Néanmoins, le haut du volant masque en partie l’écran du combiné Garmin. On aurait aussi aimé une façade arrière de console en retrait pour éviter d’éventuels chocs aux genoux lors de navigations rapides par mer difficile… Manque aussi un petit vide-poches au tableau de bord… Un bon point par contre pour le haut pare-brise qui sera apprécié lors des sorties par temps frais.
En mer
Nous l’avions pressenti lors de notre essai de la version pêche du Manta 610 : il ne faudrait pas lui appliquer moins de 135 chevaux. Le vénérable Suzuki DF140, loué plus souvent qu’à son tour pour son poids contenu, a manqué de « coffre » pour animer ce semi-rigide corpulant. Nos relevés de performance parlent d’eux-mêmes et la comparaison avec le Mercury 150 EFI de notre essai du Manta Pêche (même poids), est édifiante. Il est vrai que le Mercury affiche 1 000 cm3 de plus que le Suzuki, qui ne développe que 10 chevaux de moins. Ce cubage nettement supérieur confère au Mercury une valeur de couple sûrement nettement plus élevée et qui fait la différence en accélération (3’’7 au déjaugeage contre 4’’, 5’’6 de 0 à 20 nœuds contre 7’’2) quand bien même le Mercury avait été monté, à la demande de son propriétaire, avec une hélice longue favorisant la vitesse de pointe. Dans ce domaine, c’est un gouffre qui sépare les deux Manta 610 : 43,6 nœuds pour le Mercury, le Suzuki se contentant de 37,1 nœuds, soit 12 km/h de moins ! Tout cela pour en venir au choix de la puissance à appliquer : 135 ch minimum, 150 ch si vous naviguez chargés. Nous nous demandions d’ailleurs, à l’issu de l’essai avec le Mercury, pourquoi la puissance maxi homologuée n’était pas supérieure à 150 ch, au vu du comportement serein de ce bateau. Serein, il l’a aussi été avec le DF140, que nous avons aidé avec une bonne dose de trim positif pour accrocher 37 nœuds en gagnant 400 tr/min. La carène s’est avérée assez vivante malgré un relatif manque de puissance avec des accélérations un peu molles et marque un léger déséquilibre sur le bord gauche à l’accélération (effet de couple de l’hélice). Mais la mer, vraiment clémente au large de La Trinité-sur-Mer, ne nous a pas permis de mettre vraiment à l’épreuve le Pro Marine. Tout juste d’apprécier ses aptitudes dynamiques, notamment dans les virages pris sans ménagement. Le Manta 610 vire dans un mouchoir de poche, grâce en partie à sa gîte intérieure très marquée qui va de pair avec d’un grip ferme. Cela n’a pas empêché un peu de ventilation de l’hélice qui s’est ajoutée au manque de punch pour relancer en sortie de courbe. Malgré des vitesses en demi-teinte, l’autonomie devrait dépasser les 100 milles en croisière à 19 nœuds, avec le réservoir standard de 90 litres. Les amateurs de pêche chevronnés qui n’hésitent pas à s’éloigner de leur base, pourront opter pour le réservoir optionnel de 200 litres et doubler leur rayon d’action. Au final, l’impression qui se dégage de cet essai – mais nous l’avions déjà éprouvé lors deux autres essais de Manta 610 – est que l’on ressent l’impression de naviguer à bord d’un semi-rigide plus grand que ses 6,10 m, et ce n’est pas le moindre de ses mérites.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Tempest Work 625 | 640 OP Confort | 630 Sport |
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Marque | Capelli (Italie) | Northstar (Turquie) | Valiant (Etats-Unis) |
Imporlation | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | FBM (06 – Mandelieu La Napoule) | Brunswick Marine in France (17 – La Rochelle) |
Longueur | 6,25 x 2,60 m | 6,40 x 2,72 m | 6,30 x 2,50 m |
Nb de personnes | 14 | 14 | 13 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 33 240 € avec Yamaha 115 ch | 26 380 € (sans moteur) | 31 390 € avec Mercury 150 ch |
Vitesse maxi | 37,1 nds à 5 600 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 25,7 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 18,8 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,0 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 7,2 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 12,4 nds à 2 500 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 14 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 5 h 50 min |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |