Essai Pro Marine Helios 23

Le soleil lui va bien

Divinité de la mythologie grecque, Hélios signifie « soleil ». Avec quatre mètres carrés de surface dédiée aux séances UV, le 23 mérite bien son nom. Le dernier né de la gamme Hélios s’avère un être un bon compagnon pour les vacances de ceux qui privilégient les sorties en famille.

Texte et photos Philippe Leblond


 à partir de 34 950 € sans moteur
 6.67 m
 14
 41,0 nds avec Mercury 200 ch 4T
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Essai paru le 18/06/2021

Fiche technique

Longueur 6,67 m
Largeur 2,54 m
Diam. maxi des flotteurs 0 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 200 ch (147,2 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 150 à 200 ch
Poids sans moteur 880 kg
Rapport poids/puissance 5,5 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 200 l
Catégorie CE C
Constructeur Pro Marine (56 - Auray)
Importateur réseau de concessionnaires
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



En lançant la gamme Manta, sa toute première série de semi-rigides, la marque Pro Marine était clairement sur son terrain de jeu, elle qui comportait déjà une gamme de coques ouvertes polyvalentes, orientées pêche… Tout en continuant de développer la série des Manta, le chantier d’Auray (Morbihan), conscient de l’intérêt de toucher une nouvelle clientèle, est sorti de sa « zone de confort » pour lancer il y a quatre ans un premier semi-rigide de philosophie plus « méditerranéenne ». Un 27 pieds. Suivi un an plus tard d’un 25, puis de ce 23 pieds. Vous trouverez l’essai de ces deux premiers modèles sur notre site. Pour l’heure, penchons-nous sur le dernier en date…  



 



Au ponton



Avec moins de 7,00 m de long et moins de 2,55 m de large, le plus petit des Hélios cumule deux atouts : administratif et pratique. Etre exonéré des droits de navigation et pouvoir voyager sur remorque par la route. Outre ces arguments, il en possède évidemment d’autres ! Attardons-nous sur sa conception et son agencement…



 



Tout d’abord, notons que le roll-bar, qui sert de support au double cabriolet, est rabattable pour le transport ou le stockage du bateau. Deux grandes plateformes de bain, boulonnées sur le tableau arrière, celle de bâbord supportant une échelle télescopique, assurent un accès facile à la baignade. Et, quand le mouillage est remuant, il est possible de se tenir à l’arche dotée d’un anneau de ski. « Un accastillage réalisé sur mesure pour nos bateaux », confie Damien Harlé, directeur associé du chantier Pro Marine. La douchette, à portée de main lorsqu’on sort de l’eau, permet de se dessaler avant de s’installer autour du carré, pour pique-niquer par exemple… La longue banquette en U peut recevoir six personnes autour de la table amovible, cette dernière servant également de complément pour la conversion en solarium. Sous la banquette, une soute généreuse pour le stockage du matériel de sécurité mais dépourvue de caillebotis qui le préserverait du fond de cale humide. Deux gros tuyaux permettent d’expulser l’eau en provenance du cockpit via les gros vide-vite en inox. A noter que tous les coffres sont équipés de couvercles assistés par vérins à gaz et amortis par des joints de caoutchouc. Un bon point, tant pour les mains des jeunes enfants, pas toujours attentifs aux coups de roulis, que pour éviter les bruits parasites en navigation. Toujours au rang du stockage, la volumineuse console de pilotage offre sa part avec l’aide d’une ample ouverture frontale facilitant le chargement d’équipements encombrants. Il y a enfin le profond coffre du pont avant qui supporte le matelas de bain de soleil. Le puits de mouillage est indépendant et notre bateau d’essai arborait fièrement une ancre sur davier et son guindeau électrique semi-encastré. Pour en terminer avec l’accastillage, mentionnons les taquets de la poupe, fixés sur d’étroits plats bords, celui de l’avant (sur la delphinière) et les poignées et mains courantes distribuées parcimonieusement. Une bonne surprise néanmoins, la présence d’un cale-pieds au pilotage, sans oublier les anneaux D sur les flotteurs, pratiques pour fixer les défenses.



 



Pour aider à la circulation à bord, le poste de barre est déporté sur tribord, choix pertinent permettant de disposer d’une console biplace et d’un passavant confortable (39 cm) plutôt que de deux passages étroits. Parc contre, à l’avant, lorsque l’extension de solarium est en place, il n’existe pas de passage au niveau du pont. Il faut alors se résoudre à piétiner le matelas de bain de soleil… Il est aussi possible de s’y asseoir et de s’adosser à la console. Au nombre des places assises, le Pro Marine se montre plutôt généreux avec quatre places à l’arrière et deux autres sur le leaning-post face au tableau de bord. Un confort que l’on qualifiera de familial, qui passe également par la stabilité latérale au mouillage, domaine dans lequel l’Hélios 23 est exemplaire, la partie arrière de ses flotteurs reposant bien sur l’eau. 



  



En mer



C’est à La Trinité-sur-Mer, tout près de son berceau, que nous avons pu essayer le dernier né des Pro Marine, l’Hélios 23, doté d’un Mercury 200 ch. En fait, deux Hélios 23, un second exemplaire ayant été mis à l’eau, motorisé avec un Suzuki 175 ch. Notre sortie avec ces deux semi-rigides s’est déroulée par des conditions favorables avec une légère brise levant un clapot de 50 à 70 cm, la température flirtant avec les 15 degrés. De quoi exploiter les capacités de ce nouveau membre de la ligne familiale de Pro Marine. Au plan de la vitesse maxi, nous sommes restés un petit peu sur notre faim, surtout avec le Mercury passant de peu la marque des 40 nœuds (41), tandis qu’avec 25 chevaux de moins, le Suzuki flirtait avec cette marque à 39,9 nœuds, un peu avantagé par son hélice au pas plus long (21’’ contre 19’’ au Mercury), il est vrai. Il faut toutefois souligner, au crédit du Mercury, que sa coque était revêtue d’un antifouling, peinture sous-marine qui pénalise un peu la glisse. Un handicap que l’on peut estimer à trois nœuds… Curieusement, malgré son hélice plus courte, le V6 Mercury a été aussi freiné par un sous-régime ne pouvant, malgré l’apport du trim, dépasser 5 400 tr/min (5 200-6 000 tr/min sur la fiche technique), tandis que le quatre en ligne Suzuki tournait à 5 900 tr/min, bien dans la fourchette du régime maxi « motoriste » (5 500-6 100 tr/min). Profitant de son avantage de cylindrée (533 cm3), le V8 américain a légèrement creusé l’écart au plan des accélérations avec un déjaugeage exécuté en 3’’8 (4’’5 pour le L4 japonais) et un 0 à 20 nœuds en 4’’8 contre 4’’9. Pas de quoi générer une différence de sensation notable à la barre de l’Hélios 23 qui, soit dit au passage, pourrait certainement supporter un 250 ch, alors qu’il est homologué pour 200 chevaux maxi. Sur le plan des rendements moteur, c’est le Suzuki qui a pris l’avantage avec 1,13 mille par litre à 3 500 tr/min (contre 1,06 m/l) et 0,96 m/l (contre 0,84 m/l) à 4 500 tr/min, les vitesses à ces régimes étant toutefois sensiblement plus élevées avec le Mercury : 24,8 et 34,0 nœuds au lieu de 21,6 et 30,5 nœuds. En croisière économique (à 3 500 tr/min), l’Hélios/Mercury et l’Hélios/Suzuki disposent respectivement d’une autonomie de 191 et 203 milles, le premier à 24,8 nœuds, le second à 21,6 nœuds… Dans les deux cas, un rayon d’action tout à fait satisfaisant, à même d’espacer les haltes ravitaillement.



 



Que ce soit avec l’un ou l’autre des moteurs de nos essais, le comportement et le pilotage se sont avérés très comparables. Si l’on doit trouver une différence, c’est au plan de la sonorité, celle du Mercury se révélant plus grave et agréable aux régimes de croisière et le V6 un peu plus « punchy » dans les relances en sortie de virages. Très stable, tant en latéral (pas de roulis) qu’en longitudinal (assiette proche de l’horizontale), l’Hélios 23 n’est pas vraiment sportif dans son comportement. De fait, il conviendra à tout plaisancier, quel que soit son niveau d’expérience. Relativement confortable dans le gros clapot, son étrave soulève une vague assez dense, mais cette dernière est bien défléchie et les passagers ne reçoivent pas d’embruns, du moins dans les conditions rencontrées. Maniable, il se montre efficace dans les virages, avec un bon grip grâce à une gîte franche. Et, quel que soit le rayon de braquage, l’hélice est épargnée par la ventilation, la puissance passant bien, même lorsqu’on remet les gaz sans ménagement. En conclusion, ce Pro Marine reprend la philosophie de ses grands frères de 25 et 27 pieds, avec un comportement et un pilotage dans la lignée, une présence sur l’eau rassurante à défaut d’être excitante, mais bien en adéquation avec son programme qui réservera de belles balades côtières à la recherche de mouillages agréables, où son plan de pont fonctionnel et convivial devrait faire le bonheur de l’équipage.



photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23


photo Pro Marine Helios 23





Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances      

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

L’espace dans le cockpit
Le carré convivial
La position de conduite
L’esthétique personnelle
Le pilotage assez placide
Les performances un peu en dedans malgré la puissance maxi
L’absence de double fond isolant dans la soute arrière

Face a la concurrence…

Modéle 65 Classic Falchettu 680 GS XL
Marque BSC (Italie) Fanale Marine (France) Nautica Led (Italie)
Imporlation Réseau de concessionnaires Réseau de concessionnaires Bat Marine (33 – Cap Ferret)
Longueur 6,65 x 2,80 m 6,99 x 2,74 m 6,76 x 2,74 m
Nb de personnes 12 12 12
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 37 080 € (sans moteur) 36 120 € (sans moteur) 33 800 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 41,0 nds à 5 400 tr/min
Vitesse de croisière rapide 34,0 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 24,8 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,8 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,8 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,3 nds à 2 400 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 18 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 10 heures
Hélice de l'essai Enertia 14’’ x 19’’ inox 3 pales