Essai BSC Ocean 73

Avec mention très bien

La période des examens vient de se terminer et le nouveau 73 Ocean a réussi son "Pneu Mag Master" haut la main. Cet élégant semi-rigide italien fait assaut de séduction dans tous les domaines : esthétisme, convivialité, virtuosité. Bien né, il l'est assurément. Embarquez avec nous pour évaluer ses potentialités.

Texte et photos Philippe Leblond


 38 040 € sans moteur (tarif 2016)
 7.56 m
 12
 46,3 nds avec Evinrude E-tec HO 200 ch 2T
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Paru dans le Pneumag n° 84 Juillet/Août 2011



Le tout nouveau 73 Ocean, présenté en octobre dernier au Salon de Gênes arrive dans le droit-fil du 100 (9,98 m) et du 85 (8,50 m) dévoilés en ce même lieu, les deux années qui ont précédé. Ces trois superbes semi-rigides marquent une montée en gamme de BSC, et pas seulement par la taille… Ainsi, le 73 Ocean affiche une sophistication sensiblement supérieure à celle du "vieux" 70 (7,10 m) dont il reprend la coque et qui figure toujours au catalogue. Pour atteindre 7,56 m hors-tout, il y ajoute une delphinière un peu plus proéminente et, surtout, deux plates-formes de bain dépassant largement les cônes de flotteurs. On notera également l'évolution formelle des accessoires en polyester (console, sièges, hiloires de cockpit) qui donnent au nouveau BSC une prestance supérieure.
Élégant, voire luxueux, le 73 Ocean fait admirer une silhouette harmonieuse, au sein de laquelle la delphinière, un peu massive, est le seul motif esthétiquement contestable. Elle est cependant bien conçue, débordant le nez du bateau juste ce qu'il faut pour éviter le ragage de la chaîne et fait une plate-forme bien pratique pour embarquer ou débarquer par l'avant sans risque de glisser. Solidaire du pont, elle apporte en outre un surcroît de rigidité, point sur lequel le BSC semble apporter de belles garanties dans la mer formée. Les deux grands taquets situés de part et d'autre du guindeau électrique permettent une manoeuvre d'amarrage aisée. Parmi les nombreux bons points, il y a cette idée des traverses vaigrées, entre lesquelles prennent place les coussins du solarium avant. Un bon moyen de les maintenir et d'éviter les envolées à haute vitesse. Déjà très généreux, le bain de soleil comporte une rallonge optionnelle qui vient jusqu'au siège de console. La circulation sur le pont s'avère aussi une des grandes qualités du 73 Ocean, grâce à de confortables passages le long du poste de pilotage et à la poupe (lorsque le solarium n'est pas installé) avec l'ouverture dans le dossier de banquette facilitant l'accès à la plage de bain. Cette dernière est spacieuse et bien conçue, avec ses petites marches, son échelle intégrée, sa douchette et deux coffrets à amarres, ce qui évite de les chercher partout à l'instant crucial de l'accostage.
Inconditionnel du carré de poupe en U, le chantier de Côme propose cette fois une table ingénieuse : celle-ci fait partie intégrante du plancher, ainsi, pas besoin de se contorsionner pour aller la chercher à fond de cale. Par contre, avant de pique-niquer un coup d'éponge s'impose ! Les hiloires de cockpit, qui encadrent le dossier de la grande banquette arrière (6-7 personnes), supportent le roll-bar inox optionnel, équipé des feux de navigation et soutenant le taud de soleil. Le frigo, dissimulé dans le socle du leaning-post, est à portée de main pour l'apéritif. Par ailleurs, les amateurs de snorkeling, de ski ou de wake-board n'ont pas à s'inquiéter ; tout tiendra sans problème dans les nombreux coffres ! Jugez plutôt de la capacité d'accueil peu commune du BSC : trois coffres à l'arrière, trois autres à l'avant, auxquels ils convient d'ajouter ceux de la console et du leaning-post ! Précisons que tous les couvercles de coffres sont équipés de vérins à gaz et de joint de caoutchouc. Un exemple à suivre !
Last but not least, le poste de pilotage…. Le 73 Ocean n'étant pas très large (légèrement dégonflé il est au gabarit routier), le chantier a opté pour une console et un leaning-post plutôt étroits, afin de laisser des passavants praticables. Il n'est donc pas facile de se tenir à deux derrière le poste de barre. Pour autant, le pilote bénéficie d'une bonne position de conduite debout à condition d'afficher une taille moyenne. Il est également possible de conduire assis, avec le concours du cale-pieds en teck. Qui dit console étroite dit tableau de bord compact. De fait, au-delà de la présence attrayante du simili carbone sur la planche de bord et la jante du volant, la place est comptée pour les instruments moteur, tandis que l'éventuel GPS/sondeur devra être installé sur étrier. À signaler, la présence opportune d'un vide-poches à porte en teck verrouillable, côté pilote. Bien vu.
La visite guidée, c'est bien, mais la prise en main, ça compte aussi, non ? Alors contact ! L'Evinrude 200 E-tec s'ébroue discrètement. Le 2-temps canadien porte le sigle HO. Un logo magique pour les connaisseurs, puisque "High Output" signifie "Haute Performance". Et même si les Evinrude HO ne disposent plus, depuis cette année, d'une embase avec nose-cone (profil hydrodynamique plus fin), ils possèdent toujours une cartographie pouvant délivrer jusqu'à 10% de puissance supplémentaire que le chiffre indiqué sur le capot. Voilà un 2-temps qui ne devrait pas manquer pas de tempérament, comme le laisse deviner sa "peinture de guerre"… Et il va nous le montrer tout de suite, dès le démarrage, affolant les chronos d'accélération (3"2 pour déjauger, 4"7 pour franchir les 20 nds). Et ce n'est pas tout. La vitesse maxi n'est pas mal non plus pour un semi-rigide qui doit approcher la tonne et demie en ordre de marche : 46,3 nds ! Outre cette nervosité propre aux 2-temps, ce V6 Evinrude nous gratifie de la plus belle sonorité de la planète hors-bord (avec celle des Mercury Optimax XS), à la fois rageuse et onctueuse. Alors que le 73 Ocean n'a pas, a priori, vocation à la conduite sportive, il dispense dans ce domaine un très bon feeling à son pilote. Sauts de vagues à l'horizontal, avec réceptions bien en ligne, et reprises fulgurantes. Plaisant. Mais, dans son cas, plus significatifs sont son confort dans le clapot et ses bons rendements en régime de croisière. Dans ce domaine, la bonne surprise réside dans le fait que ses meilleurs rendements se situent à des allures rapides : de 25,7 à 37,7 nds, de 4 000 à 5 000 tr/min. Et même à 5 500 tr/min (42,4 nds) l'E-tec se montre encore efficient ! Maniable, précise comme un scalpel, sa carène régale le pilote en virage. Que se soit en grande courbe à fond ou en virage "balancé", le grip est constant et la motricité intacte. Que demander de plus ?



photo BSC Ocean 73


photo BSC Ocean 73


photo BSC Ocean 73


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CONCLUSION
Bien construit, soigneusement fini, bien balancé, le 73 Ocean séduit au premier coup d'œil. Son plan de pont bien conçu, malgré un poste de pilotage que l'on aurait bien aimé biplace, devrait parfaitement satisfaire aux loisirs nautiques familiaux : baignade, pique-niques, farniente… Pour ne rien gâter, l'excellent comportement dynamique du BSC, et ses performances au diapason, sont une invitation aux longues navigations. Toutefois, avec la puissance maxi, la modeste capacité en carburant restreindra un peu son champ d'action.




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