Sa longueur modeste est compensée par un agencement intérieur optimisé, offrant à la fois une belle surface de pont et une circulation à bord aisée, sans faire l'impasse sur les essentiels du cahier des charges : des places assises et un solarium de bonne dimension. Sans oublier un pilotage facile et sûr…
Texte et photos Philippe Leblond
La gamme "Classic" (4,30 m à 7,80 m) de BSC Colzani est sa série phare, sa série "plaisance", à côté de laquelle le chantier italien produit une ligne "Tender" (annexes de yachts de 4,40 m à 7,80 m). Il y a trois ans, les plus grands modèles "Classic" ont été renommés "Ocean" (de 7,30 m à 10 m). Le Classic 50 n'en est pas moins le troisième plus petit de ces semi-rigides équipés dans l'optique d'une pratique familiale. Il se signale par une largeur assez importante, offrant une surface habitable avantageuse pour sa catégorie. Autre bon point, le plan de pont, bien que conventionnel, est bien agencé, offrant un confort embarqué sans préjudice à sa fonctionnalité.
A la poupe, on note la présence de deux plates-formes (moulées avec le pont) faciles d'accès, grâce aux larges plats-bords en polyester antidérapants, évitant ainsi de piétiner la banquette et permettant aussi d'embarquer par le côté. L'échelle de bain en inox télescopique est habilement encastrée dans la plate-forme bâbord, où la douche optionnelle (non montée sur le bateau essayé) sera la bienvenue pour se dessaler à la sortie du bain. Son réservoir est prévu dans l'un des coffres avant. Le nombre de places assises n'est pas des plus spectaculaires, mais il est possible, en recourant au flotteur bâbord d'asseoir quatre à cinq passagers, en sécurité. Concernant la capacité de rangement, un point fort des BSC, la place ne manque pas, même si le bas de la console est occupé par le réservoir d'essence en inox. Le rangement haut de la console, bien sec, ainsi que le vide-poches (rare sur un bateau de cinq mètres) permettent de ranger bien au sec les affaires fragiles. Pour le matériel plus encombrant, il reste les trois coffres de la proue et la grande soute arrière. L'ancre et sa chaîne prennent place dans un coffre indépendant, avec un couvercle laissant passer la ligne. Une delphinière rigide supportant un davier et un taquet inox complète le dispositif de mouillage. La construction et la finition sont sérieuses, même si notre bateau d'essai comportait quelques traces de ses séjours en location (joints de coffre détériorés).
Si la position de conduite assise est assez confortable (commandes un peu lointaines cependant), pour barrer debout, on regrette l'absence d'un appui fessier ou lombaire (assise de siège relevable oubliée). Par ailleurs, le volant et les gaz sembleront un peu bas pour un pilote de haute taille, qui devra prendre soin de ses genoux, dans la mer formée (console sans retrait).
Au plan de performances, le bilan est contrasté. Si la vitesse de pointe est honorable, en dépit d'un antifouling sans lequel le BSC 50 prendrait 30 nœuds, les accélérations sont vraiment molles bien que le cabrage soit modéré au déjaugeage. Il n'est pas impossible qu'une hélice à pas plus court (une 15") soit préférable, considérant que nous avons atteint seulement 5 500 tr/min, à grand renfort de trim et en étant seulement deux à bord. Déjà en retrait de 500 tr/min par rapport au régime maxi motoriste, si le bateau était chargé, on perdrait encore quelques précieuses poignées de tours/minute. Si un changement d'hélice ne donnait pas satisfaction, nous conseillerions d'opter directement pour le 75 E-tec, ce dernier offrant près de 450 cm3 supplémentaires ! Son poids nettement plus important (+ 36 kg) ne devrait pas être un souci, car l'assiette du BSC, neutre, semble tout à fait à même de supporter cette surcharge pondérale. De même que son comportement général, très sécurisant, à la fois docile et précis. Un run dans le clapot cassant de l'Ile Rousse (l'essai s'est déroulé avec le concessionnaire local, Nauti Marine), nous a également montré que le Classic 50 ne craignait pas les vagues, restant confortable aux allures de croisière, entre 3 500 et 4 500 tr/min. Malgré son passage presque à plat en virage, ce petit BSC reste facile à contrôler grâce à sa légère glisse, mais sujet à la cavitation lorsqu'on braque serré.
AU PONTON
Le cockpit, pour un semi-rigide de cinq mètres, s'avère assez spacieux, grâce à une conception réussie. On peut tabler sur cinq places "sécurisées" pour les sorties en équipage. Et du point de vue du rangement, pas de problème, chez BSC, on sait faire... A ce titre, un bon point pour le vide-poches au tableau de bord. Par contre, on peut regretter l'absence, pour le pilotage debout, d'une assise mobile pouvant servir d'appui en position semi-fléchie. Ce serait appréciable pour les longues navigations en mer formée...
En Mer
Le pilotage du 50 Classic est à la fois sûr et aisé. Sa prise en mains, même avec une puissance supérieure, s'effectura sans difficulté, car sa carène en V évolutif est homogène. Le seul reproche qu'on pourrait adresser, ne le concerne pas directement, mais tient au choix de la puissance. Pour un usage en famille, il faudra ajouter sans hésiter 10 ou 20 chevaux, car les accélérations sont déjà poussives avec deux personnes à bord.