Sa construction soignée, son esthétique dynamique, son plan de pont tout confort sont les principaux atouts de ce semi-rigide qui possède de belles cartes dans son jeu pour challenger les nombreux concurrents de cette catégorie de semi-rigides qui échappent de justesse à la taxe française.
Texte et photos Philippe Leblond
En attendant le BSC Cento Sport (10 mètres), dont le lancement est imminent, le 70 s'inscrit dans une série Sport qui compte aujourd'hui trois autres modèles : 62, 85 et 100 Sport Cabin. Mais à la différence du Cento, qui est véritablement inédit, les quatre autres semi-rigides ne sont pas des nouveautés à part entière. Ils sont étroitement dérivés des exemplaires de la série Classic. Comment s'en démarquent-ils ? Par un habillage qui tranche avec la sobriété de bon aloi de leurs aînés. Ici, le contraste noir et blanc, rehaussé de quelques touches de rouge, dynamise la ligne, lui confère cette tonalité sport qui justifie l'appellation de cette série initiée fin 2014, avec le 62 Sport.
Un coup d'œil suffit pour constater que le plan de pont du 70 Sport est typique de ce que propose le chantier Colzani depuis de nombreuses années. Il y a avant tout, cette grande banquette arrière en forme de U, suivie d'un poste de pilotage en position centrale, offrant un siège sur l'avant de la console, puis la proue, entièrement occupée par un grand solarium. Chez BSC, cet agencement est invariablement reconduit d'un modèle à l'autre. Et pour cause, c'est pour un semi-rigide à vocation méditerranéenne et familiale le plan le plus fonctionnel. C'est vrai pour le nombre de vraies places assises disponibles (six sur la banquette arrière, une à deux au pilotage et une devant la console), les flotteurs procurant quatre à six places supplémentaires, les passagers pouvant se tenir aux mains courantes du poste de pilotage. C'est vrai aussi pour la capacité de rangement, BSC étant l'un des plus généreux sur ce plan, avec de multiples coffres, volumineux et pratiques, tous équipés de fermoirs réglables et "cadenassables", de joints de caoutchouc et de vérins à gaz facilitant l'ouverture. On peut juste regretter qu'une cloison n'ait pas été percée entre l'un des coffres avant latéraux et le coffre principal pour permettre d'y loger skis ou cannes à pêche. Il est cependant possible de le faire dans la soute arrière qui présente une largeur de 163 cm… Parmi les détails qui font la différence, il y a la tablette de pique-nique (52 x 47 cm) se déployant au dos du leaning-post et, si cela ne suffit pas, la table (93 x 66 cm) intégrée au plancher (pas de problème de stockage !) qui sert également de complément pour transformer la banquette en un second bain de soleil, une fois l'apéro ou le repas terminé.
*Un équipement vraiment complet*
Soulignons aussi la facilité des déplacements à bord du 70 Sport, avec deux passavants confortables, que ce soit de part et d'autre du leaning-post (pas vraiment biplace, il est vrai) ou de la console. En revanche, pour accéder à la plate-forme de bain, étonnamment spacieuse, il conviendra d'enjamber le dossier de la banquette, celui-ci n'étant pas interrompu à bâbord, comme sur certains semi-rigides concurrents, ménageant un passage de plain-pied vers l'échelle. Autre domaine dans lequel BSC n'a pas pinaillé : l'accastillage. Même si certains accessoires sont en option (guideau électrique, roll-bar, douchette, mât de ski réfrigérateur…), le futur acquéreur pourra vraiment disposer d'un semi-rigide bien armé et confortable. Un mot également sur le poste de pilotage qui, hélas, ne propose pas un vrai siège biplace (le copilote pourra poser une fesse). La position de conduite y est confortable, les commandes étant postées à bonne hauteur, derrière un pare-brise qui assure une bonne protection du pilote et du tableau de bord. Ce dernier est bien agencé, offrant une bonne visibilité et un espace suffisant pour encastrer un GPS-sondeur (Garmin echoMap 52 DV), le combiné instrumental Suzuki et la stéréo Fusion.
L'heure est venue de quitter le quai de Gaport, port à sec situé entre Hyères et Le Lavandou. Revendeur BSC et concessionnaire Suzuki, Gaport a mis à notre disposition un 62 Sport et un 70 Sport comme neufs. L'essai du 62 étant déjà en ligne sur notre site, c'est au tour du 70 de passer au banc d'essai… Facile et agréable à manœuvrer, notamment grâce à la commande électrique du Suzuki DF200, notre esquif descend le Gapeau sur un filet de gaz. La mécanique est quasiment inaudible... Voici la baie d'Hyères qui s'ouvre à nous. Nous allons naviguer en direction de Port-Cros pour aller chercher les vestiges d'une houle venue de l'Est. Après avoir doublé le Fort de Brégançon, le clapot s'invite également poussé par un vent de force 3 à 4. Dans les creux de 70 cm à un mètre, le 70 Sport taille vaillamment sa route, offrant une tenue de cap rigoureuse. Toutefois, le confort est parfois mis à mal par des impacts qui font résonner le roll-bar inox et son cabriolet. Dommage, car le niveau sonore du V6 Suzuki est vraiment contenu, avec 85 décibels à 4 500 tr/min (seulement 88 au régime maxi !)…
*Pas moins de 200 chevaux !*
La rigidité structurelle du 70 Sport apparaît immédiatement dans cette navigation rapide face aux vagues désordonnées. Le bateau ne saucissonne pas d'un pouce. En réduisant le régime à 3 500 tr/min, on retrouve du confort. Ce régime correspond au rythme naturel du 70 Sport (24 nœuds et à peine plus d'un mille parcouru par litre consommé). En mode plus sportif, dans les hauts régime et avec du trim positif, on constatera que seul à bord, et avec mer de l'arrière, la stabilité latérale est parfois délicate, le bateau ayant tendance à "raquetter" (rebonds d'un flotteur sur l'autre). Un phénomène qui disparaît, dès lors qu'un passager accompagne le barreur. Par ailleurs, le nez du BSC semble un peu léger, mais cela concours aussi à rendre vivant le pilotage. En revanche, le comportement en virage est docile, avec des trajectoires propres, une gîte intérieure constante et un bon grip latéral. On note tout de même un petit manque de punch en sortie de virage, déjà constaté au déjaugeage (4"6)… Peut-être la conséquence d'un choix d'hélice perfectible ?
Conclusion : Elégant, séduisant avec son look tonique et l'adéquation parfaite de son aménagement avec l'utilisation à laquelle il est destiné, le 70 Sport prend place sans complexes au sein d'un segment de marché ultra concurrentiel (longueur non taxée). Sa largeur supérieure à la moyenne lui permet d'offrir un carré de poupe royal, et l'option gonfleur électrique facilité la mise au gabarit routier pour un éventuel transport sur remorque. Quant aux performances, elles sont juste à la hauteur avec le Suzuki 200 ch, et notre conseil sera donc de ne pas opter pour une mécanique moins puissante.