Essai BSC Classic 65

Indémodable

Cela fait un bout de temps que le 65 Classic est l’un des fers de lance de la gamme du chantier italien. Et, à notre humble avis, il est loin d’avoir terminé sa carrière, tant son plan de pont est équilibré et son pilotage facile et sûr.

Texte et photos Philippe Leblond


 32 100 € sans moteur
 6.65 m
 12
 43,5 nds avec Suzuki 200 ch 4T
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Essai paru le 04/04/2017



Apparu en 2005, le 65 Classic, qui s’appelait à l’époque tout simplement « 65 », n’a évolué que sur des points de détail et il offre, encore aujourd’hui, l’essentiel de ce qu’attendent les plaisanciers dont le programme dominant est la balade et le farniente, en famille ou entre amis. Nous avons pu l’essayer avec la puissance maximale, en l’occurrence le Suzuki DF200A, soit le quatre cylindres de dernière génération appelé à remplacer, au sein de la gamme du motoriste japonais, le DF 200 V6 de plus forte cylindrée. Découvrons plus en profondeur cet ensemble homogène…

*Au ponton*
La première impression visuelle reste la même face à un BSC : l’élégance dans la simplicité et la sensation d’être en présence d’un bateau familier (autant que familial). Ce sentiment vient de ce que le chantier Colzani produit l’une des gammes les plus homogènes du marché du semi-rigide, avec des bateaux qui, s’ils n’ont pas le même gabarit, ont un air de famille évident. Parmi les éléments constitutifs de l’identité BSC, il y a avant tout ce carré arrière en forme de fer à cheval, convertible en un second bain de soleil. Il y a aussi la delphinière large et apte à supporter l’ancre et un guindeau électrique optionnel. Il y a aussi, mais cela n’apparaît que lorsqu’on est à bord pour faire le tour des installations, une panoplie de coffres qui n’a que peu d’équivalentes dans la production, que ce soit en termes de capacité de rangement ou de conception (facilité d’accès, vérins d’ouverture, joints de caoutchouc périphériques, fermoirs réglables et cadenassables). Au-delà de ces dénominateurs communs, le 65 Classic propose aussi une circulation à bord aisée, ayant pris soin de décaler son poste de pilotage à tribord, afin de laisser un large passavant à bâbord. Il est un peu moins pratique par contre d’accéder à la plate-forme de bain, pourtant spacieuse, où l’on trouve échelle et douchette. Il conviendra pour cela de marcher sur le coussin et d’enjamber le dossier de la banquette. Un système alliant portillon et sellerie articulée permettrait de remédier à cette petite gymnastique…

Pour ce qui est du carré arrière, c’est à coup sûr l’endroit le plus convivial du bord, six personnes pouvant prendre place autour, soit de la tablette rabattable au dos du leaning-post (apéritif), soit sur une table plus grande (repas) qui sert également de complément pour la conversion en solarium. Bien vu ! Malgré le poste de pilotage monoplace (un choix pour une plus grande liberté de mouvement sur le pont), les places assise sont au nombre de huit, ce qui pour un semi-rigide de ce concept et de moins de sept mètres est tout à fait satisfaisant. Précisons au passage que le BSC 65 n’est pas assujetti aux taxes de francisation. Il est également transportable par la route, à condition de dégonfler partiellement les flotteurs…

*En mer*
Bien installé, debout aux commandes du 65 Classic (impossible de barrer assis), le pilote devra néanmoins se méfier des flexions de jambes dans la mer formée car la console, même si elle présente un retrait, possède deux montants que les genoux peuvent heurter. Le tableau de bord, bien agencé et habillé d’imitation fibres de carbone, autorise l’intégration d’un combiné à écran de taille moyenne et du combiné Suzuki, la place restante pouvant être dévolue à une sono/lecteur PM3 ou à une VHF fixe.

La commande électrique du Suzuki DF200A fait apprécier sa douceur et sa précision dans les manœuvres de port. Le « nouveau » quatre cylindres de 2 867 cm3 se montre presque inaudible dans cet exercice. Plus léger (31 kilos de moins) que son grand frère le V6 de 3614 cm3, toujours présent au catalogue, il va nous montrer que malgré son déficit en cylindrée (il cube 747 cm3 de moins) il s’accorde parfaitement au 65 Classic qui, sans être un bateau lourd, ne fait partie des poids plume, équipement confort oblige. Les accélérations sont franches, tant au démarrage (déjaugeage en 3 secondes) qu’en sortie de virage, d’autant que l’hélice ne ventile pas, même dans les virages serrés avec beaucoup de gaz. Bien équilibré, le 65 Classic se montre à l’aise dans toutes les évolutions (aucune amorce de roulis, pas plus que de coups de raquette), le seul bémol étant une tenue de cap devenant un peu moins précise à plein régime, lorsqu’on trime pour aller chercher les derniers dixièmes de nœud. Mais, ce léger flou est sans conséquence aucune pour la sécurité et l’équilibre du bateau. Précisons néanmoins qu’en l’absence de vagues au large de Hyères, nous n’avons pas pu juger des aptitudes de passage et du confort du BSC.

Le 65 Classic devrait se montrer très agréable lors des longues excusions, avec un Suzuki 200 qui, à défaut d’être mélodieux, se montre étonnamment silencieux, et ce jusqu’à 4 500 tr/min, régime qui correspond à la vitesse de croisière rapide (31,8 nœuds !). Et connaissant la sobriété du DF200A dans le domaine de la consommation, le régime de 3 500 tr/min, assorti d’une vitesse quasi idéale pour la croisière en famille (23,5 nœuds), devrait déboucher sur une autonomie de l’ordre de 130 à 150 nautiques, le chantier Colzani ayant opté pour un réservoir de capacité modeste.

Tel quel, ce quasi doyen de la classe des semi-rigides de moins de sept mètres équipés a toujours son mot à dire. Bien pensé, bien fini, performant et sûr, facile à prendre en main, même avec la puissance maxi (il pourrait facilement supporter 25 ou 50 ch de plus), le BSC 65 Classic reste dans le coup et à un tarif raisonnable.



photo BSC Classic  65


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