Sa nouvelle déclinaison « Sport » ne doit pas faire oublier que le 100 Cabin fréquente les salons et les plans d’eau depuis un paquet d’années. Mais ce bateau bien né possède encore de sérieux arguments pour séduire les amateurs de petite croisière. Et ceux qui veulent collectionner les mouillages à la journée aussi.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,95 m |
Largeur | 3,54 m |
Diam. maxi des flotteurs | 68 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 2 x 300 ch (450 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 200 ch – 2 x 300 ch |
Poids sans moteur | 2470 kg |
Rapport poids/puissance | 5,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 14 |
Couchage | 2/4 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 505 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | BSC Colzani (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 178 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 980 € |
Le modèle-amiral de la gamme BSC est plus proche de sa fin de carrière que de ses débuts qui remontent à une dizaine d’années. Pourtant, l’essai que nous avons pu faire en Corse, à l’Ile Rousse où est installé Nautimarine, l’un des concessionnaires de la marque, nous a conforté dans l’idée qu’un modèle, dont la conception est bien en phase avec sa destination, peut faire une longue carrière. C’est donc le cas du 100 Cabin, présenté depuis l’année dernière avec les attributs esthétiques de la série « Sport », initiée avec les 62 et 70, il y a trois ans. A une différence près, l’absence des filets rouge vif séparant le noir du blanc en milieu de flotteur, une demande du propriétaire…
Au ponton
Amarré au ponton de Nautimarine, dans le port de l’Ile Rousse, le 100 Cabin Sport en impose. Bien campé sur ses épais flotteurs de 68 cm de diamètre, il déploie son impressionnante largeur (3,54 m). L’ample delphinière, avec son antidérapant en pointe de diamant aide à embarquer par l’avant, en prenant soin de ne pas se prendre les pieds dans le dispositif de mouillage. Pour des motifs autant pratiques qu’esthétiques, nous aurions préféré que le guindeau, la chaîne et l’ancre sur son davier basculant soient dissimulés sous un couvercle. Ou mieux encore, sur une unité de cette importance, que l’ancre sorte d’un écubier d’étrave… De part et d’autre de la delphinière, sont fixés deux grands taquets pour l’amarrage. Le matelas du solarium, qui n’est que peu encaissé en raison de la présence de la cabine, est prolongé par un dossier qui épouse la forme du rouf intégrant la console de pilotage. Compte tenu de l’architecture « sundeck » du 100 Cabin, les passavants non plus ne sont pas du tout encaissés, mais le chantier italien n’a pas oublié de poser deux longues mains courantes sur le rouf, pour sécuriser les déplacements. Deux marches plus bas, on accède à un cockpit de belles dimensions. Au sol, un compartiment pour la batterie de service, avec son coupe-circuit à portée de main, et une cale plus grande contenant le réservoir d’eau douce (100 litres) et le gonfleur électrique TurboMax (installé en standard). La porte de cabine en accordéon est assez large, sans pour autant pénaliser l’espace dû au tableau de bord. Ce dernier comporte un espace généreux pour l’intégration d’une centrale de navigation à grand écran. L’afficheur Icon Touch 7 pouces d’Evinrude et le GPS-traceur Lowrance HDS 9 pouces du bateau d’essai étaient loin de remplir la planche de bord ! Le petit pare-brise dépourvu de cadre ne gêne pas la visibilité vers l’avant et la position de conduite s’avère confortable, grâce à la demi-assise relevable (debout) et au repose-pied en teck (assis), d’autant que les commandes sont placées à bonne hauteur. Un reproche cependant, la copilote ne dispose pas de poignée pour se tenir et trouve difficilement se place, car il manque quelques centimètres de largeur à ce siège pas vraiment biplace dans la mesure où le pilote, pour se trouver en face des commandes, doit se déplacer vers la gauche. C’est d’autant plus dommage, qu’il y a l’espace pour un siège plus large… Ce dernier est adossé à un meuble cuisine qui rassemble l’essentiel pour les haltes repas lors des sorties à la journée ou en croisière : réchaud gaz à deux feux, évier inox et frigo « tiroir ». Face à lui, le grand carré. Avec sa longue banquette en U, au confortable dossier, il peut accueillir jusqu’à huit convives. Dommage que la table soit un peu petite. Par contre, elle est facile à mettre en œuvre car stockée, au sol, dans un rangement qui lui est dédié. Pas besoin donc de se pencher pour fouiller dans la cale arrière… Bien vu ! Ce n’est pas pour dire du mal de cette soute arrière qui bénéficie d’un plancher installé entre les renforts de coque afin d’isoler les affaires du fond de coque, souvent humide sur les bateaux de ce type. Comme toujours sur BSC, le volume de rangement est important, et l’on n’est pas surpris de trouver trois autres coffres sous les banquettes latérales. Autre détail qui mérite d’être souligné, tous les coffres sont munis d’un joint de caoutchouc et leur capot, d’un vérin d’assistance. Comme nous l’avons vu pour le pont et le cockpit, la circulation à bord est aisée, et elle l’est tout autant pour se rendre sur la plate-forme de bain grâce à la présence d’un portillon, sur bâbord, c’est-à-dire du côté de l’échelle et de la douchette, avec ici encore de gros taquets en bonne place.
Bien sûr, outre son gabarit, ce qui démarque le plus grand des BSC des autres modèles de la gamme est la présence d’une cabine. D’une bonne hauteur sous barrots (1,80 m à l’entrée et 1,82 m dans la salle d’eau), elle offre une couchette double de grande dimension (205 x 150 cm). Et ce qui n’est pas le cas sur tous les bateaux concurrents, cette dernière peut se convertir en un petit carré, le complément central faisant office de table, où il est possible de s’installer à deux adultes et deux enfants. En plus des équipets latéraux ouverts, de part et d’autre du couchage, le lit abrite un volume de rangement pour les vêtements (en l’absence de penderie), en plus d’un petit placard situé près de la descente. Dans la salle d’eau composée d’un lavabo, d’un WC marin électrique et d’une douche, on retrouve la même déco claire que dans la cabine, à base de bois blond façon cérusé. Deux hublots circulaires et un capot de pont assurent la ventilation des lieux. De quoi envisager de belles croisières en amoureux…
En mer
Nanti d’une double motorisation deux-temps, en l’occurrence le sommet de la gamme G2 d’Evinrude soit deux 300 ch, on se doutait bien que le 100 Cabin Sport, malgré son poids relativement élevé, ne trainerait pas en route. Et le verdict ne tarda pas à tomber : 50,2 nœuds à plein régime, malgré une carène passée à l’antifouling et ayant séjourné cinq mois à flot ! Un handicap qu’on peut estimer facilement à 3 ou 4 nœuds… Pas de doute, ce gros cabinier possède une belle pointe de vitesse, même si là n’est pas le plus important, voué qu’il est à promener la famille ou les amis à la recherche d’une crique qui fasse l’unanimité. N’empêche, une telle vélocité, hormis les belles sensations qu’elle peut procurer, génère des allures de croisière élevées, assorties de rendements qui le sont aussi. C’est le cas à 3 200 tr/min, soit 22,6 nœuds, régime qu’on peut considérer comme économique, où la distance parcourue par litre consommé est de 0,42 mille. Cela semble peu, mais pour une puissance totale de 600 chevaux, c’est excellent. C’est encore le cas à 4 200 tr/min et 37,1 nœuds, avec un ratio de 0,39 mille par litre. Ces valeurs valident la sobriété, déjà constatée à l’occasion d’autres essais, de l’Evinrude E-Tec 300 G2. De ces bons chiffres découlent aussi une autonomie proche de 200 nautiques. Autre point remarquable : le punch du duo de V6 américain, avec des accélérations qui collent au siège. En 4’’6, les trois tonnes et demie en ordre de marche du BSC passent de 0 à 20 nœuds. Et l’accélération se poursuit, implacable, jusqu’au régime maxi, aidée par la montée des trims, sans que la tenue de cap et l’équilibre latéral ne soient perturbés le moins du monde. L’assiette reste également idéale au franchissement, à pleine vitesse, des ondulations d’une houle résiduelle culminant à 1,20 m. Les allègements sur les crêtes sont suivis de réceptions en souplesse et bien en ligne, sans qu’il y ait besoin de jouer du volant. Cette sérénité de comportement, on la retrouve aussi dans les virages pris avec beaucoup de gaz, où la précision des trajectoires bénéficie d’un grip constant, même lorsqu’on braque à fond. Ce grand semi-rigide est capable de virer dans un espace restreint et de ré-accélérer fort en sortie. Un atout, par exemple, pour retourner rapidement chercher un skieur qui a chuté.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 996 | Elegance 10 | Tempest 1000 WA |
---|---|---|---|
Marque | Master (Italie) | Black Fin (Etats-Unis) | Capelli (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Brunswick Marine in France (17 – La Rochelle) | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) |
Longueur | 9,96 x 3,36 m | 9,95 x 3,56 m | 9,60 x 3,30 m |
Nb de personnes | 22 | 20 | 18 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 107 880 € (sans moteur) | 164 620 € avec 2 x Mercury 300 ch | 181 190 € avec 2 x Yamaha 300 ch |
Vitesse maxi | 50,2 nds à 5 350 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 37,1 nds à 4 200 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 22,6 nds à 3 200 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,1 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 17,6 nds à 2 500 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 56 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 8 heures |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |