Moins spartiate que certains semi-rigides britanniques, ce BSC customisé pour la pêche au thon se permet, tout en restant fonctionnel, d’offrir un peu de confort, notamment avec ses sept vraies places assises et ses plates-formes de bain. Léger et véloce, il ne nécessite pas la puissance maxi pour se montrer performant et évolutif.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 7,48 m |
Largeur | 3,19 m |
Diam. maxi des flotteurs | 62 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 280 ch (206,1 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 200 - 250 ch |
Poids sans moteur | 750 kg |
Rapport poids/puissance | 4,1 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 20 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 310 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | BSC Colzani (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 77 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 525 € |
Le semi-rigide que nous avons essayé vient de la série « Open » qui comporte trois autres modèles : les 60, 70 et 85. Mais, cet exemplaire est un peu particulier puisqu’il est le bateau personnel d’un jeune pêcheur varois, Ivan Roux, accro à la pêche au thon. A ce titre, il comporte quelques aménagements personnalisés qui n’appartiennent qu’à lui, dans l’optique de le rendre plus adapté à cette activité. Embarquons voir de quoi il en retourne…
Au ponton
Sitôt à bord, on note que ce 75 Open est un peu moins spartiate que la majorité des semi-rigides évoluant en Bretagne ou sur la façade atlantique. Nous en voulons pour preuve les plates-formes de bain rapportées, avec échelle à bâbord. Il y a aussi la banquette arrière, à dossier rabattable, qui fait néanmoins partie des options. Elle offre deux à trois places tout en laissant un large passage vers la baignade. On trouve également à bord du 75 Open, davantage de rangements qu’à bord d’un semi-rigide de type britannique, avec une cale sous la banquette, un rangement dans la base de la console, une cale sous le plancher à l’avant, suivie d’un coffre et de la baille à mouillage. Seul le coffre arrière, muni de fermoirs inox à tension réglable, peut recevoir des cadenas. La finition est simple, les couvercles des coffres ne comportent ni vérin d’ouverture, ni joint de caoutchouc… L’antidérapant à picots moulés est efficace et les passavants autour du poste de pilotage suffisamment larges pour assurer des déplacements sûrs et aisés.
La console haute et large est servie par un leaning-post biplace, simple dans sa conception et son design, mais assurant une bonne position de conduite. Par contre, la façade postérieure de la console n’effectue pas de retrait au niveau des genoux, et il y a risque de s’y cogner les genoux en pilotage rapide dans la mer agitée. En rapport avec l’activité pêche, une glacière Igloo de 90 litres, pouvant servir de siège biplace, est fixée sur l’avant de la console. A ce stade de la visite, laissons la parole à Ivan qui nous explique les quelques configurations « custom » : « La glacière nous sert de vivier pour conserver les vifs. Les passages plongeurs sont d’origine, mais j’ai fait rajouter des bandes de renfort tout le long des flotteurs pour les protéger des dents et des dorsales lors de la remontée des prises. Pour ce qui est du tableau de bord, j’ai fait une rehausse qui permet d’intégrer un Garmin à écran de 10 pouces. J’ai ajouté une sonde Airmar à bain d’huile (pas traversante). Même à 45 nœuds, elle ne décroche pas, et elle sonde jusqu’à 300 mètres ! Par contre, le T-top vient de chez BSC, avec ses quatre portes-cannes latéraux. J’en ai fait rajouter quatre sur l’arrière. »
En mer
La mer particulièrement sage dans la Baie d’Hyères, lors de notre test, n’a pas permis d’évaluer pleinement le comportement marin du 75 Open. Par contre, nous avons apprécié son dynamisme, avec un pilotage facile, offrant de belles sensations. Notre relevé de vitesse maxi, déjà satisfaisant avec 44,7 nœuds, doit être reconsidéré à la hausse compte tenu de deux « freins » à la performance : le T-top qui escamote au moins deux nœuds et l’antifouling qui en rabote au moins trois. Le potentiel du 75 Open équipé du Suzuki 250 ch se situe sans doute tout près des 50 nœuds. Un chiffre qui serait d’ailleurs en cohérence avec son rapport poids/puissance affûté : 4,1 kilos par cheval ! Autre point positif, les chronos d’accélération : 2’’7 seulement pour déjauger et 4’’3 pour franchir la marque des 20 nœuds. Pas de doute, ça pousse fort. Un petit bémol : le cabré assez marqué lors de la bosse de déjaugeage. Mais ce dernier ne dure pas, car la reprise d’assiette est fulgurante. Pour en finir avec les chiffres, citons ceux des rendements qui nous paraissent également satisfaisants. Prenons le plus économique. Avec seulement 26,2 litres à l’heure, on parcourt 0,90 mille par litre à 23,6 nœuds. Pour un 250 ch de cette cylindrée (3 614 cm3), c’est bien. Si l’on n’est pas pressé, on peut encore faire plus économique : 1,11 m/l à 19,8 nœuds. Dans ce dernier cas l’autonomie atteint plus de 300 milles ! De quoi espacer singulièrement les passages à la pompe, ce qu’apprécient bien sûr les pêcheurs et autres plongeurs qui naviguent sur de longues distances.
Au plan du pilotage et du comportement, le BSC est aussi à créditer d’une bonne note. Sa carène, réactive tout en étant prévenante malgré la puissance maxi installée, n’exige pas une solide expérience pour être exploitée à plein. Bien équilibrée, elle ne commence à amorcer un peu de roulis qu’aux abords du régime maxi, sous l’effet d’un trim nettement positif. A notre avis, le T-top n’est pas étranger à ce phénomène qui se contrôle néanmoins facilement avec quelques corrections de barre. La tenue de cap n’en est pas altérée et il suffit de baisser un peu le trim si l’on veut retrouver la stabilité initiale. Avec 100 tr/min de moins, la perte en V-max n’est pas vraiment significative… Les accélérations sont vives et l’on prend plaisir à enchaîner les virages de rayon plus ou moins fermé, malgré quelques amorces de ventilation de l’hélice lorsqu’on braque serré. La gite intérieure, modérée, n’empêche pas un grip ferme et régulier, gage de trajectoires précises. L’agrément de pilotage serait encore plus grand si à haute vitesse, le pare-brise protégeait mieux et que le T-top n’engendrait pas une compression du flux d’air un peu bruyante. Pour ce qui est du choix de la puissance, le 250 ch n’est pas une « obligation », sauf à naviguer en équipage nombreux (palanquée de plongeurs par exemple). Un 200 ch peut largement faire l’affaire…
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Tempest 750 Work | Patrol 760 | 760 Club |
---|---|---|---|
Marque | Capelli (Italie) | Highfield (Australie/Chine) | Lomac (Italie) |
Imporlation | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Groupe YB (29 – Gouesnou) | Stélie Nautic + revendeurs |
Longueur | 7,48 x 2,97 m | 7,60 x 2,83 m | 7,68 x 3,04 m |
Nb de personnes | 16 | 16 | 24 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 57 390 € avec Yamaha 250 ch | 39 000 € (sans moteur) | 32 300 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 44,7 nds à 6 100 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 32,1 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 23,6 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,7 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,3 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,2 nds à 2 500 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 17,9 l/h à 3 000 tr/min |
Autonomie en usage courant (estimation) | 308 milles à 19,8 nds |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |