Que ce soit dans l'ordre ou dans le désordre, ces trois Nautica Led devraient rencontrer le succès. Élégants et actuels par leur design, ils demeurent cependant classiques en privilégiant l'adoption de solutions éprouvées à l'audace créative. Spacieux et confortables, ils s'adressent résolument aux amateurs de virées conviviales et de criques ensoleillées.
Texte et photos Philippe Leblond
Dans le segment des 25 pieds, il n'est guère que le Joker Boat 750 Wide (il mérite bien son nom !) pour rivaliser en largeur avec le Led 750 GS. De fait, son cockpit donne une impression d'espace extraordinaire. La preuve la plus flagrante tient dans le fait que la console, pourtant particulièrement large, laisse des passavants de 43 cm de chaque côté… Dans le domaine du semi-rigide, on pourrait les qualifier de boulevards ! Et malgré les dimensions plus que généreuses du solarium de proue, on circule aisément devant le siège biplace logé à l'avant de la console, et encadré par des "accoudoirs" formés par la main courante de pare-brise. Ses deux places s'ajoutent aux quatre que dispense la banquette, partie prenante du grand solarium de poupe. Car, comme ses petits frères, le Led 750 n'offre pas de vrai siège pilote, ce qui sur une unité de cette envergure est un peu limite. Car, de fait, lorsqu'on barre debout, on manque comme sur le 680 d'un peu de place pour les jambes… Et en l'absence d'assise relevable, sur laquelle prendre appui, le pilote risque de fatiguer lors des longs trajets, sachant que dans la mer formée, il est presque indispensable de piloter debout. Assis, la position est néanmoins satisfaisante par mer calme, le pare-brise offrant une protection efficace. Profitant de cette ample console, le tableau de bord est capable d'accueillir sans encombre tous les instruments souhaités (contrôle moteur, électronique de navigation, sono). Soulignons aussi son petit rebord supérieur qui permet de poser ses petites affaires (téléphone, paquet de cigarettes ?) sans craindre de les voir tomber. Pratique, et suffisamment rare pour être souligné. Il est également possible de ranger quelques affaires dans le coffre de console aux portes en teck (comme chez Joker), situé côté pilote. À l'instar des deux autres modèles, le Led 750 dispose d'un élégant roll-bar inox doté d'un crochet de traction (ski, wake) réalisé sur mesure par MATC. Par contre, sur un bateau de ce gabarit (près de deux tonnes en ordre de marche), on aurait apprécié que le guindeau électrique soit proposé en standard…
Comme son apparence le laissait supposer (largeur exceptionnelle, V de carène plus ouvert), le Led 750 se montre moins vif que ses deux petits frères. Le tableau arrière est pourtant paré du Suzuki DF250, soit à 20 chevaux seulement de la puissance maxi (mais où trouver un 270 ch sur le marché ?). Il n'en reste pas moins très agréable à barrer. Sa docilité s'accompagne d'un confort appréciable dans la vague, où il témoigne d'un équilibre irréprochable. Lorsqu'il lui arrive de décoller, il se réceptionne bien en ligne et bien droit sur sa quille. De même en virage, le Led 750 tient bien ses trajectoires, et s'avère capable de virer dans un rayon relativement court, ceci malgré une prise de gîte quasi nulle (il passe presque à plat en courbe), se calant rapidement sur son bouchain intérieur pour ne plus en bouger. En résulte un grip plutôt soft, épargnant à l'équipage les effets d'une force centrifuge importante. En termes de comportement, ce grand semi-rigide donne l'impression de pouvoir supporter sans mal 300 chevaux.
Pour autant, doté du DF250, les performances ne lui font pas défaut, comme l'attestent les 46,4 nds de vitesse maxi, atteints sans effort apparent. Capable d'expédier la phase de déjaugeage en à peine plus de 4 secondes et de passer les 20 nds en une poignée de dixièmes supplémentaires, il ne manque pas non plus de punch. Planant dès 2 600 tr/min et 12,4 nds, il profite du couple "camionesque" du V6 nippon (la plus forte cylindrée du marché à ce niveau de puissance) pour déployer un large éventail d'allures de croisière (de 17 à 35 nds, entre 3 000 et 5 000 tr/min), au bénéfice du confort de son équipage qui pourra ainsi entreprendre sans fatigue de longues traversées. À cet égard, son autonomie qui dépasse largement les 200 milles est au diapason de ce programme "grand tourisme".
AU PONTON
L'imposante delphinière en polyester est dotée d'un davier et de deux taquet inox. Sur un bateau de cette importance, le guindeau électrique aurait pu faire partie de la dotation standard…
Le coffre situé sous l'assise de la banquette de pilotage est suffisamment long pour ranger gaffe, skis ou autre accessoire long.
Le coupe-batterie et la batterie sont situés à l'intérieur du coffre sous le siège frontal de console.
La cale de poupe est dotée d'un volume vraiment exceptionnel ! Au point qu'on pourrait y placer un matelas faisant office de couchette.
En dépit du vaste solarium avant et de la large console, la circulation sur le pont reste particulièrement aisée. Il est vrai que le Led 750 est vraiment très large !