Ce nouveau 680, dénommé XL, affiche un plan de pont plus convivial que celui de la première version, avec notamment un grand carré arrière. Nous avons pu l'essayer avec deux motorisations différentes. Notre préférence va à la plus puissante, qui donne d'avantage d'attrait au pilotage et, comme c'est parfois le cas, des rendements plus économiques.
Texte et photos Philippe Leblond
Nos deux bateaux d'essai donnent un bel aperçu de la personnalisation qui gagne l'univers du semi-rigide, et que le chantier Milanais se fait un devoir de proposer au travers d'options bien ciblées, tant pour ce qui est du domaine pratique (table de pique-nique, roll-bar inox, cabriolet, mât de ski…), que sur le plan de l'esthétique (pont en teck, housse de console et de leaning-post…). C'est aussi le cas, et sans supplément de prix, pour le choix de la couleur des flotteurs, de la sellerie et même du gel-coat du polyester (coque, pont et accessoires). Pour ce qui est de customiser son Nautica Led, le futur propriétaire n'aura donc que l'embarras du choix grâce au riche nuancier du tissu Orca (une trentaine de coloris), retenu pour la fabrication des flotteurs. Charge à lui de trouver la combinaison qui lui convient, en assortissant au mieux la teinte des coussins et du polyester…
Pour ce qui est du nouveau 680, qui conserve la même carène, l'évolution réside dans la reconfiguration de son plan de pont, offrant une alternative intéressante à celui du 680 "de base" qui figure toujours au catalogue… A savoir, un pont contremoulé largement revisité, avec une banquette arrière en U permettant de dresser un vrai carré à l'heure du pique-nique et d'offrir, en supplément de la soute arrière (fermeture inox pour cadenas), deux coffres latéraux "secs" qui n'existaient pas sur la précédente version à banquette classique. Pour pouvoir caser cette nouvelle banquette, le poste de pilotage du 680 XL a été avancé de 20 cm. Toutefois, la toute nouvelle console prend sur son volume propre d'intégrer le siège de sa face avant, préservant ainsi l'espace de circulation entre ce dernier et le solarium. Ajoutez à cela des "coursives" de 40 cm de part et d'autre du poste de pilotage et vous obtenez une facilité de déplacement remarquable à bord de ce semi-rigide qui, pourtant, n'a pas rogné sur le confort, offrant plusieurs vraies places assises (6 sur la banquette arrière, deux plus ou moins au leaning-post et une avec le siège de console) et deux solariums spacieux grâce à leurs rallonges amovibles. Deux petites réserves à ce sujet : l'assise de pilotage, qui n'est pas tout à fait biplace, et la mousse des coussins qui se montre un peu ferme dans le clapot…
Au plan du rangement, le 680 XL se montre tout aussi généreux que son prédécesseur, avec un nouveau moulage avant qui, au lieu de trois petits coffres, en propose un unique mais très volumineux et dont le capot est assisté par des vérins à gaz. Si le leaning-post propose un rangement équivalent, la console est en revanche un peu moins disponible en raison du nouveau siège encastré. Mais, au final, il y a de quoi faire… Autre point positif, la dotation standard de ce nouveau 680 inclut les deux rallonges des solariums de proue et de poupe ainsi que la douchette, alimentée par un gros réservoir de 80 litres, les feux de navigation, l'échelle de bain et un pré équipement pour la pose d'un guindeau électrique. Les mains courantes n'ont pas été oubliées, que ce soit autour de la banquette arrière, sur le leaning-post ou la console, et les pieds des passagers apprécieront les charnières "flush" des coffres et de la baille à mouillage. Bat Marine (Cap Ferret), l'importateur Nautica Led, commercialisant des moteurs Suzuki, c'est logiquement deux hors-bords de cette marque qui occupent les tableaux arrière de nos bateaux d'essais. D'un côté le DF150, de l'autre le DF200, pas le nouveau 4-cylindres, mais le gros V6. Deux mécaniques bien différentes, avec pour le V6, un avantage substantiel en termes de cylindrée, avec 3 614 cm3 contre 2 867 (+ 747 cm3). Ce "coffre" supplémentaire génère évidemment une valeur de couple (même si nous n'avons pas les chiffres) sensiblement supérieure. C'est en grande partie cela, avec bien sûr les 50 chevaux de plus, qui entraîne un large écart de performance en faveur du DF200. Commençons par la vitesse de pointe, largement au crédit du DF200, avec 43,8 nœuds contre 38,6 nœuds pour le DF150. A ce sujet, il faut préciser que sans la peinture antifouling qui protège leurs carènes, les deux bateaux gagneraient environ 3 ou 4 nœuds. Le fait d'avoir avancé le poste de pilotage de 20 cm a peut-être aussi augmenté la surface de contact avec l'eau, car si l'on reprend notre essai du 680 GS "standard" (Pneu Mag n°83), on constate que l'on avait atteint 48,6 nœuds avec un DF175 ! Mais revenons au présent : en accélération aussi, le V6 domine le 4 en ligne, avec 1"3 de moins pour déjauger et 1"1 de moins pour passer les 20 nœuds. Il y a là une certaine logique lié au rapport poids/puissance plus favorable avec le 200 ch (5,2 kilos par cheval contre 6,6). Par contre, avouons notre surprise quant à la nette domination de ce dernier sur son petit frère de 150 ch pour ce qui est des rendements avec, selon nos estimations, de meilleurs ratios à tous les régimes. Et notamment aux allures de croisière, entre 3 000 et 4 000 tr/min (soit de 19,6 à 28 nœuds) avec au moins un mille par litre. Sans peinture sous marine, ces résultats seraient encore meilleurs ! Notons au passage que le réservoir d'essence a subi, en raison du changement de plan de pont, une légère perte de capacité : 275 contre 300 litres. Mais cette dernière est sans importance puisque que nos deux bateaux affichent largement plus de 200 nautiques d'autonomie…
A côté de ces performances élogieuses, les deux Nautica Led naviguent avec homogénéité, leur puissance étant efficiente dans les deux cas, même si le DF200 s'impose tant par les chiffres que par l'agrément et les sensations de pilotage qu'il délivre. Avec le V6, le 680 XL accélère comme un dragster mais avec progressivité, déjaugeant en cabrant tout en restant très stable, même lors de la montée du trim pour l'accession à la vitesse maxi où il amorce un léger mouvement de roulis mais totalement sous contrôle. Tenue de cap rigoureuse, comportement en virage exemplaire (mais le pilote préfèrerait une barre un peu plus souple), avec juste ce qu'il faut de gîte et de grip pour ne pas brusquer les passagers en courbe appuyée, passage en souplesse dans le petit clapot, niveau sonore agréable aux allures de croisière… Bref, pas grand-chose à lui reprocher si ce n'est que le plan d'eau clément du Bassin d'Arcachon ne nous a pas permis de juger plus avant de son confort en mer formée. En prenant, à la suite, les commandes de 680 XL propulsé par le DF150, les impressions de pilotage semblent un peu ternes. Mais, il faut faire la part des choses, considérant que cet ensemble vaut plus de 40 nœuds et offre une aisance de pilotage remarquable. Avec son moteur plus léger de 52 kg, il ne cabre quasiment pas au déjaugeage et fera sans doute preuve d'un meilleur équilibre face à la vague. Stable et docile, il offre une prise en main très facile, malgré une tendance à ventiler en virage serré.
Conclusion : Au terme de ces essais, le constat est nettement favorable, et pour les deux ensembles. Si le 680 XL équipé du 200 ch procure un supplément d'attractivité et de sportivité, le 150 ch constitue une bonne alternative et peut être considéré comme l'option "sage". Pour ce qui est de ce 680 nouvellement aménagé, il n'y a que du positif, le cockpit offrant un surcroît d'habitabilité et de convivialité, surtout du fait de cette grande banquette de poupe convertible en dînette. Quant au poste de pilotage, son dessin actualisé est un atout esthétique indéniable.