Essai Highfield Ocean Master 460 (HN)

Baroudeur éco

Conçu pour une utilisation polyvalente, ce petit baroudeur qui offre trois vraies places assises est à même de se plier à une utilisation familiale, sans négliger des loisirs plus sportifs comme la pêche ou la plongée. Sa légèreté est aussi un atout pour le transport et se contenter d'une motorisation moyenne.

Texte et photos Philippe Leblond


 9 500 € sans moteur (version PVC) (Tarif 2016)
 4.6 m
 9
 30,0 nds avec Honda 50 ch 4T
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Essai paru le 21/04/2016



Malgré ses dimensions modestes, le 460 n'est pas le premier modèle des Ocean Master, série phare de Highfield dominée par un sept mètres. Il offre 40 cm de longueur intérieure de plus que le 420 et peut recevoir 20 chevaux supplémentaires sur son tableau arrière, tout en ayant l'avantage d'être beaucoup plus léger que le modèle au-dessus de lui, l'OM 500 (170 kg contre 332). Un avantage lors des manœuvres de mise à l'eau à partir d'une remorque, ainsi que sur la route… Il est également capable de se montrer performant sans qu'il soit besoin de faire appel à la puissance maxi autorisée (80 ch). Bref, l'OM 460 apparaît comme un bon moyen terme dans l'entrée de gamme de cette marque australo-chinoise.

*Au ponton*

Sa robe noire lui confère un air baroudeur, bien en harmonie avec son matériau dominant : l'aluminium. Comme tous les Highfield, même les plus petits, l'OM 460 possède un gros œuvre en alu : la coque bien sûr, mais aussi le pont et même le "mobilier" de cockpit (console et sièges). Sur cette structure métallique sont collés des flotteurs en PVC 1 100 décitex en provenance du fabricant allemand Melher Texnologies, un tissu éprouvé. Précisons à ce sujet que ce bateau est aussi proposé avec flotteurs en tissu Orca (type Hypalon), moyennant un supplément de 3 000 €, soit à 12 500 €. Cette option coûteuse, mais dont le prix est justifié, n'a de sens que si l'acquéreur vise une utilisation intensive… Toujours au rayon des options, Highfield propose une console basse et une banquette, afin de diminuer le tirant d'air et se conformer au marché de l'annexe (garages à tenders sur les yachts). Cette configuration peut aussi convenir aux pêcheurs en eaux intérieures, qui naviguent sur des plans d'eau calmes et passent de longues heures à bord. Sur une telle unité, l'option roll-bar avec feux de navigation, n'est pas d'un intérêt primordial, si ce n'est que celui-ci offre deux taquets bien utiles pour amarrer la poupe, cette dernière en étant dépourvue.

Pour faciliter les déplacements à bord, le chantier aurait pu décaler la console et le leaning-post sur tribord… Mais, les passavants restent néanmoins praticables. L'absence de solarium fait qu'il est possible aussi de se déplacer facilement en avant de la console et de son petit siège frontal. Concernant le coffre avant, situé dans la pointe et recouvert d'un coussin, il est dommage qu'il ne soit pas scindé en deux (alors qu'il possède deux couvercles), afin de séparer le mouillage du rangement… Le petit socle alu sur le nez du bateau comporte un davier et un taquet pour frapper la ligne de mouillage. Un équipement qui fait partie de la dotation standard. Autres points positifs, le réservoir fixe de 90 litres placé sous le plancher au niveau de la console, ce qui laisse libre pour du rangement le volume du petit siège avant, et la position de conduite, avec un léger retrait de la console au niveau des genoux. Par contre, le tableau de bord n'est pas très spacieux, mais il y a la place de monter un combiné GPS-sondeur sur étrier.

*En mer*

Même avec 30 chevaux de moins que la puissance maxi autorisée, l'OM 460 se montre vivant à la barre. Relativement prompt à déjauger, malgré un cabrage prononcé (inévitable avec un bateau de ce gabarit), capable d'accrocher la barrière symbolique des 30 nœuds à plein régime (5 900 tr/min), il signe des performances satisfaisantes. Et que ce soit à 4 000 tr/min ou 5 000 tr/min, régimes de croisière assortis de17 et 23,4 nœuds, il saura se montrer très économique, tout en offrant l'agrément d'une mécanique relativement silencieuse. Toutefois, ces chiffres, obtenus avec seulement deux personnes à bord et un demi plein de carburant, seront bien sûr impactés en cas d'équipage familial (quatre à cinq passagers avec leurs affaires), et il conviendra alors d'opter pour un 60 ou 70 ch. A ce sujet, il est à noter que le coussin placé sur le coffre avant n'est utilisable qu'au mouillage, car trop inconfortable dans le clapot et très pénalisant au plan des performances (vitesse et conso), puisque ajouter du poids à cet emplacement augmenterait la surface mouillée de la carène en navigation.

Pour ce qui est du comportement, la prise en main est facile, avec une tenue de cap rigoureuse, même à plein régime. Et un réglage positif poussé du trim ne déclanche aucune instabilité latérale. Par contre, en virage, l'OM 460 n'est pas complètement à l'aise, avec une inscription en entrée de courbe un peu "fainéante" (surtout dans les virages à gauche où il ne prend pas sa gîte) et une ventilation de l'hélice qui se déclanche assez facilement dès lors qu'on ressert le rayon de braquage. En l'absence de vague, nous avons cherché à croiser quelques sillages. Ces derniers, de faible amplitude ont été franchis sans que l'équilibre du bateau ne s'en ressente. Par contre, nous n'avons pu éviter quelques impacts de coque… Reste que l'aluminium est suffisamment échantillonné pour ne pas émettre de résonance dans le clapot, et les virures bien dessinées défléchissent efficacement la vague d'étrave pour ne pas mouiller le cockpit.



photo Highfield Ocean Master 460 (HN)


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