Essai Highfield Sport 800

Montée en gamme réussie !

Look avantageux, finition soignée, cockpit bien agencé, équipement complet, tarif package attractif… A tout cela, le nouveau fer de lance de la gamme « confort » de Highfield ajoute un comportement marin convaincant. Seul petit bémol : des performances en demi-teinte, qui donnent envie de monter quelques chevaux supplémentaires…

Texte et photos Philippe Leblond


 69 115 € avec Honda 250 ch 4T
 8.11 m
 15
 40,7 nds
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Essai paru le 05/08/2021

Fiche technique

Longueur 8,11 m
Largeur 2,94 m
Diam. maxi des flotteurs 55 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 300 ch (220,8 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 250 à 300 ch
Poids sans moteur 1150 kg
Rapport poids/puissance 5,8 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 15
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 250 l
Catégorie CE C
Constructeur Highfield (Australie)
Importateur Highfiled France/Groupe YB (29 – Gouesnou)
Droits annuels sur la coque 131 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 375 €



Sur le marché français du semi-rigide, Highfield est ancrée depuis un certain nombre d’années déjà, et l’on pouvait s’étonner que sa gamme pléthorique, surtout dans le domaine de l’annexe et des modèles polyvalents, ne comporte pas une ligne plus familiale, en un mot plus « méditerranéenne ». Et, c’est lors du Nautic de Paris 2019 qu’ont fait leur apparition, sur le stand de l’importateur, Groupe YB, quelques modèles d’une série baptisée « Sport ».  Dénomination, de notre avis, un peu restrictive si l’on considère leur caractère « farniente » illustré par les solariums et le confort embarqué, avec quelques accessoires et options qui font aussi de ces semi-rigides des bateaux à utilisation familiale. Honneur au plus ambitieux représentant de cette nouvelle lignée : le Sport 800.



 



Au ponton



C’est à Brest, dans son « jardin », que nous avons pris possession de ce nouvel Highfield, et plus précisément amarré à l’un des pontons du port du Moulin-Blanc. Le premier contact, visuel, est très favorable. La silhouette est harmonieuse et la qualité perçue monte encore d’un cran en comparaison des précédentes générations de ces semi-rigides australiens, conçus avec le concours d’Yves Brintet (Groupe YB) et construits en Chine. Le plan de pont apparait bien équilibré, avec une belle surface pour le bain de soleil partagée en deux solariums, avant et arrière, équipés d’extensions car tous deux convertibles en dînettes, et un poste de pilotage biplace en position centrale. Au mouillage, ou à l’escale, il est donc possible de pique-niquer à bord, bien assis (quatre à l’arrière et sans doute un ou deux de plus à l’avant) autour de ces deux tables. Adossé au siège de pilotage, on trouve un bloc-cuisine ceint d’une main courante, comportant un évier et un bac recouvert d’une planche à découper. En option il est possible d’ajouter un réfrigérateur. D’autres options de confort sont proposées : un WC prenant place dans la volumineuse console (d’où la présence du hublots), une douchette à la poupe et le guideau électrique, qui aurait pu, sur une unité de ce gabarit, faire partie de la dotation standard, histoire de ne pas s’exploser les biceps à chaque remontée de l’ancre.



 



Pour ce qui est de circuler sur le pont, entièrement revêtu de mousse EVA antidérapante et moelleuse, on pourrait craindre un certain embouteillage au vu du confort embarqué, mais le Sport 800 s’en tire plutôt pas mal avec deux passavants de 35 cm, un peak avant assez profond et ample, lorsque l’allonge de solarium (ou la table) n’est pas en place, et à la poupe, deux plateformes de bain de bonne dimension mais sans passage de l’une à l’autre en avant du bac moteur. On déplore aussi l’échelle de bain non coffrée ainsi que l’absence de main courante sur les flancs de la console… L’accès à la baignade est aidé par deux marches (dissimulant chacune un bac amovible) placées entre le dossier de la banquette arrière et les plateformes, ainsi que le mât de ski pouvant servir de prise. Reste le rangement qui, pour un semi-rigide de ce gabarit à programme « équipage nombreux », n’est pas un détail. Il faut bien « digérer » les multiples impedimenta en plus du sac de sécu… Il y a pour cela, les bacs étanches amovibles susmentionnés, et la soute arrière qui s’ouvre classiquement, c’est-à-dire en relevant l’assise de la banquette. Par contre, sans l’aide de vérins…  En revanche, on note la présence d’un double fond pour maintenir le contenu au sec. On trouve aussi un peu de rangement dans le socle du leaning-post, et un grand coffre avant à trois ouvertures. Et, il y a bien sûr la console avec son ouvrant frontal qui, même si un WC est installé, assurera sa part de stockage.



  



Passons derrière le volant pour apprécier la position de pilotage. Plusieurs bons points : d’abord les deux sièges, qui sont indépendants et en forme de baquets (bolsters) offrant un certain maintien latéral (surtout assis) et les assises mobiles qui permettant à chacun de naviguer debout ou assis, en fonction de son envie ou de l’état de la mer. De plus, l’ergonomie est aussi servie par le retrait qu’effectue la console au niveau des genoux (pas de risques de chocs en réception de saut !) et un cale-pieds bien placé. Enfin, les commandes à bonne hauteur et distance, permettent une bonne maîtrise du bateau. Un seul bémol : pour les pilotes de moyenne stature, la visibilité n’est pas idéale en position assise… Quant au tableau de bord, on ne peut que louer son agencement et l’espace qu’il offre pour l’intégration des aides à la navigation, en l’occurrence un combiné Honda et un GPS-traceur-sondeur Lowrance HDS à écran de 12’’. Une critique cependant : l’absence de vide-poches.



 



Un dernier commentaire pour saluer la qualité de fabrication et la finition qui nous semblent en progrès constants. Le gros œuvre en aluminium semble robuste, la peinture seyante, tandis que les flotteurs sont au diapason avec un tissu Orca Fabric Impression, donc mat, et font apprécier un assemblage soigné (pas de plis aux cônes, pas de bavures de colle…). Précision : à la différence du Sport 700, le Sport 800 n’est pas proposé avec des tubes en PVC. Par contre, il est possible de choisir entre six combinaisons de coloris que ce soit pour la sellerie ou les flotteurs.



 



En mer



Une fois n’est pas coutume pour nos essais brestois, le vent s’est invité et pas qu’un peu. Avec 7 à 8 sur l’échelle de Beaufort, et un temps bien gris, l’ambiance n’est pas au bain de soleil, en dépit des deux solariums affichés par le Sport 800. Mais, pour juger du comportement du bateau c’est plutôt bien. Et dans ce domaine, le nouveau Highfield ne nous a pas déçus. La carène en V accentué s’est bien affranchie d’un vilain clapot de plus d’un mètre et des bourrasques, pour nous offrir des runs à la fois sûrs et sans trop perdre en confort. L’assiette du Sport 800 s’est révélée imperturbable, quel que soit le cap que nous lui ayons imposé : face, arrière, trois-quarts, travers… Pas de souci d’équilibre, même à vive à allure, tout en conservant une belle liberté pour user du réglage de trim. Dans les quelques petits décollages effectués à plein régime, l’assiette demeure proche de l’horizontale et les réceptions se font bien en ligne, et sans résonance de la carène en aluminium. Cette aisance - d’où un agréable sentiment de sécurité - rend le pilotage du Sport 800 attrayant et à la portée de tous, avec cette puissance, soit le Honda 250 ch, maximum de ce que peut offrir le motoriste japonais. En virage aussi, il fait preuve de docilité et d’efficacité. Son étrave mord bien dans la courbe pour des trajectoires précises et un grip ferme, sans qu’il soit trop viril. Par contre, un peu de ventilation de l’hélice se déclenche lorsqu’on vire très court, ce qui pénalise les relances. Le moteur, initialement monté trop haut, a pourtant été descendu d’un trou pour notre essai, et il était peut-être encore un trou trop haut…



 



Au rayon performances, le tableau est un peu mitigé. Plafonnant à 40,7 nœuds, avec trois personnes à bord seulement et les trois-quarts du plein de carburant, la V-max est un peu en dedans de ce que l’on est en droit d’attendre d’un semi-rigide de cette trempe. Deux raisons à cela : d’abord, le partenariat qui lie Groupe YB à Honda fait que le seul package proposé pour ce bateau est assorti du BF250. Soit, la puissance maxi dans la gamme Honda, mais vraiment en limite basse pour un semi-rigide de huit mètres et près de deux tonnes en ordre de marche. Ensuite, il y a le fait que le Sport 800 n’est pas prévu pour la bimototisation… La conséquence, c’est un niveau de performance moyen et qui ne peut pas être supérieur dans le cadre du « mariage » avec Honda, bien que le Sport 800 soit homologué pour 300 chevaux, une puissance qu’il supporterait aisément, selon nous. La carène en V profond du Highfield réclame en effet de la puissance, comme le montrent les chiffres relevés par nos soins : 14,5 nœuds et 2 900 tr/min pour planer, 5’’6 pour déjauger, 7’’4 pour atteindre 20 nœuds… Toutefois, force est de reconnaître que le Sport 800 et son BF250 possèdent un certain dynamisme, suffisant en tout cas pour naviguer en famille. Seul le pilote, avide de sensations, pourrait vouloir profiter de quelques dizaines de chevaux supplémentaires.



 



En conclusion, le prix package est véritablement attractif. On déplore néanmoins, que Honda n’ait pas (pas encore ?) un 300 chevaux en magasin… Monter deux BF150 ? Impossible, le Sport 800 n’est pas conçu pour la bimotorisation. Donc, il ne faudra pas choisir moins de 250 chevaux pour cet ensemble, surtout dans l’optique de sorties en équipage nombreux.



photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800


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photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800


photo Highfield Sport 800





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances      

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

Le comportement marin
La ligne et les finitions soignées
La capacité d’accueil
Le poste de pilotage ergonomique
Les performances correctes mais sans plus
La visibilité vers l’avant quand on pilote assis
L’échelle de bain non intégrée
Le guindeau électrique en option

Face a la concurrence…

Modéle Eagle 8 Tempest 800 Altagna
Marque Brig (Ukraine) Capelli (Italie) Fanale Marine (France)
Imporlation Hica (13 – Chateauneuf Le Rouge) Yamaha Mortor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) U Fanale (20 – Pietrosella)
Longueur 8,00 x 2,90 m 7,91 x 3,02 m 8,20 x 3,17 m
Nb de personnes 16 15 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 51 414 € (sans moteur) 92 350 € avec Yamaha 250 ch 49 920 € (sans moteur)
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