Pour 5,40 m, le Coaster Highfield et son Honda 100 ch vous en donnent pour votre argent. Marin, sûr et fonctionnel, il mise sur la polyvalence. Capable de passer d’un loisir nautique à un autre, pour le bonheur d’un équipage familial, il est également capable de satisfaire un duo de pêcheurs, grâce à son habitabilité, sa stabilité et son… vivier.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 5,4 m |
Largeur | 2,48 m |
Diam. maxi des flotteurs | 52 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 115 ch (84,6 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 100 à 115 ch |
Poids sans moteur | 498 kg |
Rapport poids/puissance | 6,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 12 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | PVC Valmex 1 100 décitex |
Capacité carburant | 105 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Highfield (Australie) |
Importateur | Highfield France (29 – Gouesnou) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Pour l’instant, la série Coaster se limite à deux modèles : le 54 (5,40 m), que nous vous présentons ici, et le 60 (6,00 m) dont nous ne manquerons pas de vous parler plus en détail. Tous deux sont dotés de flotteurs en Valmex, du fabricant allemand Melher Texnologies, un tissu PVC de bonne réputation, le plus répandu en tout cas pour la confection des tubes de bateaux pneumatiques. En revanche Highfield, à la différence de ce qu’il fait pour certains de ses modèles, ne propose pas l’option Hypalon pour les Coaster. Mais tous deux possèdent, bien sûr, un châssis et des accessoires de pont en aluminium, matériau léger et qui craint moins le ragage que le polyester. Appréciable lorsqu’on navigue en Atlantique ou en Manche, avec les nombreux « cailloux » et, éventuellement, l’échouage à marée basse. Simple et fonctionnel, le Coaster 54 possède une bonne capacité de chargement et un pont suffisamment spacieux pour des loisirs nautiques diversifiés. Voyons de plus près comment s’organise cette polyvalence…
Au ponton
D’une longueur modeste à l’aune des semi-rigides d’aujourd’hui, le Coaster 54 fait pourtant belle impression, grâce notamment à ses flotteurs noirs de gros diamètre. Ces derniers comportent un passage plongeur, avec interruption de la double rangée de saisines au niveau du poste de pilotage. Le chantier australien a opté pour un poste de pilotage monoplace, décalé sur tribord, afin qu’il n’ait pas une trop grande emprise sur le plancher. Une bonne option car, ainsi, les occupants peuvent facilement passer de l’arrière à l’avant, via un unique mais large passavant bâbord. Une fois à bord, on note l’absence de plateforme et d’échelle de bain, constat relativement courant avec les semi-rigides du littoral ouest. En effet, le tableau arrière du Coaster 54 apparaît dans toute sa simplicité, ne servant qu’à supporter le moteur et à vider le cockpit via deux généreux vide-vite.
Pour ce qui est de l’aménagement de cockpit, Highfield propose en option un « Pack Famille » qui comporte le réservoir de 105 litres intégré, sous le plancher, la banquette arrière et le roll-bar (modèle de notre essai). Ce dernier, peint en noir mat, repose sur deux supports latéraux, porte le feu de poupe et dispose de deux taquets. Ces points d’amarrage élevés ont l’avantage d’éviter le frottement des bouts sur les flotteurs. Bien vu ! La banquette arrière peut asseoir deux ou trois adultes (par contre elle signifie l’absence de vivier), à laquelle s’ajoutent le leaning-post et un siège devant la console. Au mouillage on peut ajouter le coussin qui recouvre le coffre avant. Pas mal de places assises, donc, qui ouvrent la pratique en famille. D’autant qu’en termes de rangement, Highfield a bien fait les choses : le grand coffre sous la banquette, la boîte à gants sous le siège pilote, l’abri de console, le coffre avant, sans compter la baille à mouillage indépendante… Cette dernière possède un couvercle avec passe-bout pour la chaîne d’ancre qui sera reprise par le davier fixé sur la petite delphinière en alu, intègrant également les feux de navigation et un taquet. Grâce aux mains courantes de la console et du leaning-post, il est également possible, lorsque l’état de la mer le permet, de naviguer en sécurité avec deux ou trois passagers assis sur le flotteur bâbord. Un mot sur le poste de pilotage pour clore cette visite : la console, avec son retrait au niveau de genoux et son cale-pieds, les commandes positionnées à bonne hauteur et le leaning-post, dont l’assise bien dessinée permet de piloter debout comme assis, témoignent d’une ergonomie bien pensée. Par ailleurs, le haut pare-brise assure une bonne protection, appréciable par météo fraîche. Quant au tableau de bord, il s’avère spacieux et bien agencé pour un semi-rigide de cette catégorie, le volant ne masquant pas les instruments de navigation, dont un Simrad à écran de sept pouces qui trouve parfaitement sa place au côté des cadrans du Honda BF100.
Un dernier mot pour saluer la qualité de présentation de ce petit baroudeur : flotteurs assemblés avec soin, laque grise impeccable pour habiller le gros œuvre en aluminium, sellerie à motif matelassé confortable et bien coupée… Les Highfield progressent indéniablement ces dernières années.
En mer
Le jour de notre essai, les conditions de mer (clapot serré de 50 cm, vent d’ouest force 3, température fraîche) étaient idéales pour juger des capacités de ce « petit » semi-rigide aux allures de baroudeur. Doté d’une carène en V profond (24° d’angle de quille au tableau arrière) et de tubes imposants, le Coaster 54 a affiché une belle présence sur l’eau, donnant l’impression d’être plus grand et plus marin que bon nombre de semi-rigides de gabarit équivalent. Le franchissement du clapot se fait en souplesse et la vague d’étrave est efficacement défléchie, de sorte que nous sommes rentrés au port bien au sec, malgré les virages appuyés que nous avons enchaînés, où la précision des trajectoires, le grip régulier et les relances sans ventilation témoignent d’une carène et d’un montage moteur efficaces.
Doté d’un Honda BF100 ch, le Coaster 54 s’est avéré vivant à piloter, réactif au réglages de trim, bien équilibré tant en longitudinal qu’en latéral, même au régime maxi. A 6 000 tr/min, deux à bord avec le plein de carburant, nous avons pu atteindre 34,4 nœuds, une performance honorable en tenant compte de ce moteur « sorti du carton ». Aux régimes de croisière nous avons obtenu 17 nœuds à 3 500 tr/min, 20,5 à 4 000 tr/min et 23,2 à 4 500 tr/min. La fonction débitmètre n’étant pas en service, nous n’avons pu relever les consommations. Toutefois, d’autres mesures effectués avec un Honda BF100 nous permettent d’extrapoler les valeurs suivantes : 12 litres/heure, 16 l/h et 19,5 l/h, dans l’ordre des trois régimes précités… Ce qui, en termes d’autonomie, devrait avoisiner les 130, 120 et 110 milles. Des valeurs tout à fait en accord avec le programme de ce semi-rigide « côtier », comme son nom et sa certification C l’indiquent.
Pour ce qui des accélérations, le petit quatre cylindres Honda fait le job : 3’’5 pour déjauger, reprise d’assiette comprise, et 6’’7 pour atteindre la marque des 20 nœuds (là c’est moins bien). Pour ceux qui voudront naviguer en équipage nombreux, ou tracter un skieur en mono, nous conseillons plutôt le BF115, soit la motorisation maxi. Un quatre cylindres, lui aussi, mais cubant nettement plus : 2 354 cm3 contre 1 496 cm3 pour le BF100. Et même si le BF115 ajoute 48 kg sur le tableau arrière, son couple nettement supérieur sera le bienvenu. A notre avis, sauf à pratiquer une utilisation plus restrictive (pas de glisse tractée, équipage réduit et chargement léger), nous ne conseillons pas de descendre sur les packages Highfield/Honda inférieurs (80, 60 ou 50 ch).
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Proline 550 | Explorer 550 Open | Open 5.5 |
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Marque | Tiger Marine (Egypte) | Bombard (France) | Zodiac (France) |
Imporlation | Difama (49 - Vivy) | Réseau de concessionnaires | Réseau de concessionnaires |
Longueur | 5,50 x 2,30 m | 5,50 x 2,18 m | 5,40 x 2,54 m |
Nb de personnes | 10 | 14 | 12 |
Matériau flotteur | PVC | PVC | PVC |
Prix | 13 790 € (sans moteur) | 11 146 € (sans moteur) | 24 800 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 34,4 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 23,2 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 17,0 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,5 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 6,7 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 11,4 nds à 3 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 10 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 h 30 min |
Hélice de l'essai | 13’’3 x 17’’ alu 3 pales |