Essai Highfield Patrol 660 The transat 2020 Edition

Valeur sûre

Avec cette édition concoctée pour l’organisation de la Transat voile 2020, le Patrol 660 a bénéficié de quelques améliorations qui en font un semi-rigide polyvalent plutôt abouti. Fonctionnel par son plan de pont, il se révèle encore plus efficace en mer, ce qui en fait une valeur sûre sur le marché de l’occasion, d’autant qu’il était vendu à un prix déjà attractif. Mais, pour ceux qui veulent du neuf, le modèle standard figure toujours au catalogue !

Texte et photos Philippe Leblond


 75 000 € avec Honda BF 150
 6.51 m
 13
 38,5 nds
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Essai paru le 20/04/2022

Fiche technique

Longueur 6,51 m
Largeur 2,59 m
Diam. maxi des flotteurs 58 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 200 ch (147,2 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 150 à 200 ch
Poids sans moteur 740 kg
Rapport poids/puissance 6,4 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 13
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs PVC ou CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 140 l
Catégorie CE C
Constructeur Highfield (Australie)
Importateur Highfield France (29 – Gouesnou)
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



Numéro 22 d’une série limitée Highfield/Honda de 22 exemplaires (dont 17 de ce modèle), ce Patrol 660 se démarque par quelques évolutions de la version précédente que nous avions pu essayer en 2016 (voir essai sur ce site). Rappelons que la famille Patrol comporte six modèles dont les longueurs s’échelonnent de 4,20 m à 8,60 m, tous équipés d’une carène, d’un pont et d’accessoires de pont en aluminium. Pour ce qui est des flotteurs, tous les Patrol sont proposés soit en tissu PVC Valmex, soit en Orca (type Néoprène/Hypalon) de Pennel & Flipo, autorisant un delta de budget d’environ 3 000 à 10 000 € en fonction du modèle, l’Orca étant plus cher que le Valmex. Voyons de plus près les évolutions apportées par cette version 2020-2021…



 



Au ponton



Si le plan de pont demeure très comparable à celui de la génération précédente (banquette arrière pleine largeur, poste de pilotage déporté sur tribord, console avec siège intégré sur l’avant, coffre et baille à mouillage logés dans l’étrave), on note quelques différences dans le traitement des accessoires. A commencer par la présence d’une échelle de bain sur bâbord, accompagnée d’une douchette, de feux de navigation sur le roll-bar, d’une console plus haute, protégeant mieux pilote et copilote et offrant un tableau de bord plus spacieux, d’une bitte d’amarrage de plus grande dimension pouvant servir de mât de traction… On note aussi la belle sellerie bicolore (rouge et grise), plus cossue avec son matelassage en petits losange, sans oublier le coffre avant avec puits à chaîne indépendant. Bref, quelques améliorations bienvenues.



 



Pour le reste, on retrouve ce cockpit assez spacieux, laissant une bonne surface libre dans la partie avant pour qui voudrait manier la canne à pêche, mais aussi cette banquette arrière avec dossiers amovibles (ils ne l’étaient pas sur la version précédente) afin de faciliter le passage des lignes de traîne ou l’accès à la baignade, où l’on trouve cette fois une douche de pont et une échelle à l’attention des amateurs de bains de mer. L’ergonomie du poste de pilotage est aussi en progression avec une console effectuant un net retrait au niveau de jambes du pilote et offrant un cale-pied pour barrer assis. Les commandes sont en bonne place, par contre la robuste main courante est un peu distante du copilote qui n’a d’autre prise que le retour de la main courante du leaning-post, à sa main gauche. Par rapport au tableau de bord de l’ancien Patrol 660, plus spacieux, le nouveau dispose d’une surface à deux niveaux, celui du haut étant dédié à l’intégration de l’électronique à savoir un combiné GPS-traceur-sondeur Simrad et l’afficheur multifonction du Honda BF150 vendus en package avec ce bateau. L’absence de boîte à gants est compensée par un grand vide-poches situé sous l’assise basculante du leaning-post. Du côté de l’accastillage, Highfield s’est hissé au niveau de l’image que suscite le nom de Patrol avec des accessoires tout de noir mat vêtus et solidement dimensionnés, à l’image de la main courante de console, du roll-bar flanqué de taquets ou de la bitte d’amarrage dressée dans la pointe avant. Quant aux flotteurs, ils font également bonne figure avec 58 cm de diamètre et un tissu Orca Fabric Impression texturé mat et doublé en plusieurs endroits, à l’image de la bande antiragage à deux bourrelets.  



 



En mer



Commençons par les performances. Petite déception quant à la vitesse maxi. Nous avons « calé » à 38,5 nœuds, malgré notre réglage peaufiné au trim. On aurait bien aimé afficher au moins 40 nœuds sur l’écran de notre GPS… Mais, le régime un peu trop élevé (6 300 tr/min, en dehors de la plage motoriste de 5 000 – 6 000 tr/min) traduit le choix d’une hélice au pas un peu court. Une hélice plus « longue » serait théoriquement plus favorable à la vitesse de pointe… Et pour autant, ce pas court ne s’est pas exprimé comme attendu en termes d’accélération puisque nos chronos dans ce domaine demeurent modestes : 4’’ pour déjauger, 6’’5 pour franchir les 20 nœuds. Difficile donc de s’extasier sur les performances… Par ailleurs, la carène du Patrol 660, au V très marqué (26° au tableau arrière !), réclame une puissance élevée pour s’exprimer. Nous conseillerons donc de ne pas opter pour une puissance inférieure à 150 chevaux, et pour ceux qui devront embarquer un équipage nombreux, de passer aux six cylindres avec un Honda BF175 ou BF200, dont la cylindrée sensiblement plus élevée (3 583 cm3 contre 2 354 cm3 pour le BF150) devrait apporter un net plus, tant en accélération qu’en vitesse de pointe. L’équilibre longitudinal du Patrol 660 devrait pouvoir s’accommoder sans mal des quelques 54 kilos supplémentaires de ces 6 cylindres. Pour ce qui est des ratios distance parcourue/consommation, il convient de souligner la sobriété du Honda 150 ch qui permet d’effectuer 1,19 mille par litre à 4 500 tr/min (24,3 nœuds) et 1,31 mille par litre à 3 500 tr/min (16,5 nœuds). A ces deux régimes de croisière, le Patrol est capable de couvrir 150 et 165 milles, ce qui est tout à fait satisfaisant pour un semi-rigide de cette catégorie, et dont les qualités marines incitent à de longues navigations.



 



Très confortable dans le clapot serré de 50/60 centimètres (vent de force 3), aidé en cela par sa carène en V profond, le Patrol 660 confirme ses bonnes aptitudes marines, à commencer par un confort au-dessus de la moyenne et une bonne déflexion des embruns. Ajoutons que par cette fraîche journée d’essai, nous avons apprécié la protection efficace de la console et de son haut pare-brise. Nous avons aussi noté, et c’est encore une qualité qui n’est pas donnée à tous les semi-rigides de cette longueur, que plus le rythme augmente, plus le Patrol 660 gomme le clapot, à condition de trimer en positif, ce que son bon équilibre devrait permettre, même face à un vent plus puissant. Agile, réactif à la barre et aux gaz, le Patrol 660 délivre de bonnes sensations à son pilote. Son comportement sain dans les virages pris en mode sportif met rapidement en confiance, et l’on savoure d’enchaîner les différentes figures du pilotage où sa carène fait preuve d’accroche et de précision.



 



photo Highfield Patrol 660 The transat 2020 Edition


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photo Highfield Patrol 660 The transat 2020 Edition


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Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances    

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement dynamique
Le cockpit spacieux
L’ergonomie de pilotage
Les rendements moteur
Les performances en demi-teinte
L’hélice trop courte du moteur d’essai
La main courante copilote un peu distante

Face a la concurrence…

Modéle Viking 650 H 660 Club M4 Open
Marque Gala (Canada) Lomac (Italie) Marshall (Italie)
Imporlation Hica Boats (13 – Chateauneuf-le-Rouge) Stélie Nautic + revendeurs Réseau de revendeurs
Longueur 6,50 x 2,50 m 6,48 x 2,47 m 6,65 x 2,75 m
Nb de personnes 14 18 15
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 26 300 € (sans moteur) 29 500 € (sans moteur) 49 200 € avec Suzuki 150 ch
PERFORMANCES
Vitesse maxi 38,5 nds à 6 300 tr/min
Vitesse de croisière rapide 24,3 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 16,5 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 6,5 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 14,5 nds à 3 250 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 14 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 9 heures
Hélice de l'essai 17’’ inox 3 pales