Essai Sea Rib's 670 Open

De la pêche et du sport

Avec ses performances superlatives, le remplaçant du 650 Open est capable de "raccourcir" les distances, ce dont rêvent nombre de pêcheurs pour multiplier les spots. Le confort de navigation à haute vitesse et l'agrément de pilotage plairont aussi aux amateurs de raids musclés.

Texte et photos Philippe Leblond


 16 736 € sans moteur (tarif 2015)
 6.66 m
 12
 53,0 nds avec Mercury Verado Pro 250 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 107 Mai/Juin 2015



Le 670 Open qui remplace le 650 au catalogue de la marque portugaise ne fait pas dans la demi-mesure : 53 nœuds en pointe, autour de 40 en croisière rapide, 2"9 pour déjauger, moins de 5" pour atteindre les 20 nœuds… Des chiffres qui doivent à la légèreté de la coque, bien sûr, mais aussi au Mercury Verado 250 ch. Toutefois, une précision s'impose : ce moteur développe 50 chevaux de plus que la puissance figurant sur la fiche constructeur (200 ch). Sa présence sur le tableau arrière de notre bateau d'essai a fait l'objet d'une autorisation spéciale de la part du chantier, pour son client, la société Navicom. Par ailleurs, il ne s'agit pas du Verado 250 "standard", mais du Verado 250 Pro, qui bénéficie d'une embase plus fine (avec obus de 4"80 au lieu du 5"44 adopté depuis 2011 sur toute la gamme Verado standard) et d'un calculateur reconfiguré pour déplacer les valeurs de couple et de puissance maxi vers les hauts régimes. Et convenons-en, le 670 Open s'accommode parfaitement de ce surcroît de cavalerie !
La première impression, en effet, c'est l'aisance avec laquelle le Sea Rib's apprivoise toute cette puissance. Même à plein régime et avec une bonne dose de trim positif, la stabilité latérale demeure sereine. A plus de 50 nœuds, c'est appréciable de ne pas devoir gérer du roulis… Avec la mer par le travers (80 cm), le bateau est un peu plus sensible. Et face à la houle, il montre un nez un peu léger, étant un peu moins équilibré que le 620 Open (essai dans Pneu Mag n°105), malgré un réservoir d'essence presque plein. Le poids du Verado (288 kg) en serait-il responsable ? Seulement en partie selon nous. Néanmoins, le 670 Open reste facile à piloter et fait apprécier ses aptitudes sportives dans un gros clapot désordonné, survolant les crêtes à vive allure et atténuant les impacts, sous réserve de bien gérer les gaz. En virage aussi, sa sportivité fait merveille, avec une inscription franche en entrée, une gîte intérieure marquée et régulière avec un bon grip au milieu, et une motricité intacte en sortie, avec de franches relances.
Si le 670 Open brille aussi par ses accélérations, malgré son cabrage au démarrage, il se signale surtout par des rendements de bonne facture. Avec, en exergue, une valeur estimée (nous n'avons pu effectuer les mesures de consos) proche de 0,9 mille par litre à 22 nœuds (3 000 tr/min). A cette allure il est possible de couvrir 160 milles, ce qui laisse une certaine latitude pour organiser ses ravitaillements. Mais, il va de soit que ce semi-rigide au poids contenu (580 kg coque nue) pourrait se contenter d'une puissance inférieure synonyme d'une consommation minorée. Un 200 ch, voire un 150 ch devraient pouvoir lui suffire.
La gamme Sea'Rib's dépare quelque peu avec les autres productions latines, vouées en majorité à la balade et au farniente. Ces semi-rigides portugais font davantage penser aux "Ribs" britanniques, avec leur carène affûtée, leur largeur modérée (bien pour le transport sur remorque !) et leur mode de construction. Certes, leurs flotteurs sont moins effilés (différents diamètres sont néanmoins proposés au client), mais ils enserrent un cockpit de même conception, composé d'un plancher en contreplaqué marine, stratifié sur ses deux faces et reposant sur un robuste varangage du même matériau. A la différence des ponts contremoulés, ce type de plancher permet un agencement des accessoires à la demande, mais génère peu de rangement. Pour ses tubes, qu'il a dotés de valves de surpression, Sea Rib's a choisi Orca, avec un tissu d'une densité de 1 670 décitex, dont la résilience n'est plus à démontrer.
Pas de solarium, de longues banquettes, de table de pique-nique, pas plus que de douchette à bord du Sea Rib's. Le 670 est un bateau de plaisancier actif, ayant pour prédilection, la pêche, la chasse, la plongée ou le raid sportif. A ce titre, son cockpit spartiate est ici une qualité. Nous aurions même aimé que la console soit décalée un peu plus sur tribord pour laisser un passavant plus important à bâbord, car l'aisance dans les déplacements à bord est une priorité pour ces utilisateurs. Pour le reste, on y circule facilement, le pont étant "flush" du tableau arrière, percé de deux généreux nables, jusqu'au coffre avant qui sert à la fois pour le mouillage et un peu de matériel qui "ne craint pas". Question rangement, les possibilités sont d'ailleurs restreintes se cantonnant à la partie haute de la console et au sac amovible fixé sous l'assise du leaning-post, car la soute arrière n'est qu'une cale technique renferment les pompes de trim et cale, la batterie et le câblage moteur. Il y aurait aussi le coffre situé au sol devant la soute, s'il n'était ici converti en vivier. Ce dernier se remplit et se vide de lui-même : on ouvre la vanne à l'arrêt pour faire entrer l'eau, et celle-ci s'évacue par dépression dès que le bateau fait marche avant. Fin de la visite avec le poste de pilotage qui a le mérite de proposer deux vraies places, et un haut pare-brise protégeant bien des éléments pour les sorties hivernales. Pour ce qui est du tableau de bord, ce semi-rigide étant la propriété de la société Navicom, il est bien fourni en électronique, avec deux combinés Humminbird Ion à écran 10 pouces, un compas digital de même marque, une VHF et une sono Navicom… Impossible de se perdre, par contre les poissons ont du souci à se faire !



photo Sea Rib's 670 Open


photo Sea Rib's 670 Open


photo Sea Rib's 670 Open


photo Sea Rib's 670 Open





CONCLUSION
Sea Rib's est une marque qui est en train de se bâtir une belle notoriété, notamment avec les pêcheurs assidus de la côte atlantique. Plusieurs raisons à cela : d'abord une fabrication robuste et une conception simple et fonctionnelle qui cadrent bien avec ce type d'activité, ensuite, quelques équipements bien ciblés (vivier, support de cannes, équipet amovible) pour composer son cockpit à sa guise, enfin des qualités de navigation hauturière et des performances qui permettent de couvrir du terrain.




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