Sa carène en V profond, son cockpit fonctionnel et son efficacité dans la mer formée sont typiques des « RIBs » de l’école britannique. De quoi ravir le pilote et un équipage qui partage son approche sportive de la plaisance : raids musclés, pêche ou chasse sous-marine sont au programme !
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 5,85 m |
Largeur | 2,45 m |
Diam. maxi des flotteurs | 50 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 150 ch (110,4 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 135-150 ch |
Poids sans moteur | 580 kg |
Rapport poids/puissance | 5,5 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 10 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 100 décitex |
Capacité carburant | 90 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Ribcraft Ltd. (Grande-Bretagne) |
Importateur | NC |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Ribcraft est l’une de ces marques venues de l’autre côté du Channel, avec ses caractéristiques bien connues de nos plaisanciers de la côte ouest. Comme eux, nos amis britanniques apprécient les semi-rigides faits pour naviguer par toutes les conditions ou presque. Cela implique en premier lieu une carène en V constant avec pour inconvénient un cockpit plutôt étroit. Mais, ce n’est pas grave car, en échange d’un espace supérieur (à l’exemple des semi-rigides italiens), les chantiers anglais laissent une grande liberté d’aménagement du pont aux utilisateurs. C’est ainsi qu’il est rare de trouver deux modèles identiques quand bien même ils ont la même dénomination. Bateaux pour plaisanciers actifs, les Ribcraft sont reconnus pour leur robustesse et leur passage dans la mer formée. Découvrons plus en détail notre bateau d’essai…
Au ponton
Cette fois nous avons essayé la version « nez pointu » du 585. Il existe aussi dans une définition plus « moderne » avec assemblage des flotteurs en long et une proue arrondie, plus harmonieuse (voir l’essai d’un autre 585m sur ce site). En effet, ce modèle Pro n’est pas des plus esthétiques, avec cet assemblage des flotteurs en segments verticaux qui donne une ligne moins fluide que celle de son frère. Reste que ce Ribcraft est fort apprécié, au même titre que les autres modèles du constructeur anglais, pour la liberté d’aménagement de son cockpit qui en fait un semi-rigide semi-custom, chose que les pêcheurs et autres plongeurs apprécient particulièrement. Ils peuvent ainsi choisir le nombre, la forme et la disposition des sièges, ainsi que le type de console de pilotage, pour privilégier tantôt l’espace libre sur le pont, tantôt le confort si l’équipage est de type « familial ».
Le futur acquéreur peut aussi profiter du choix de couleurs proposé par Ribcraft : à l’exemple de ce modèle qui capte le regard avec le gel-coat orange vif de sa carène et de ses accessoires de pont. Plusieurs nuances sont aussi disponibles pour les flotteurs, grâce à l’utilisation du tissu Orca de chez Pennel & Flipo. La construction traditionnelle – un pont en contreplaqué marine stratifié sur ses deux faces venant se fixer sur un châssis de renfort placé en fond de coque a pour avantage de procurer un creux de cockpit important, à l’image du peak avant : 55 cm. Ce dernier est néanmoins exiguë et accueillera difficilement deux pêcheurs cannes en mains. Le coffre à mouillage possède un volume décent, mais on déplore l’absence de passe-ligne. Autre inconvénient de ce pont étroit, les passavants qui ne sont vraiment pas généreux : 15 cm. Il est vrai que le propriétaire a opté pour une console large. Outre la protection efficace qu’elle dispense avec son haut pare-brise, elle offre un tableau de bord qui permet de disposer facilement, côte à côte, deux combinés Garmin GPS Map 923 XSV à écran de 9 pouces, l’afficheur Suzuki, la VHF fixe Garmin, la commande du Troll Mode qui permet de réduire le ralenti moteur pour effectuer des manœuvres plus précises… et il reste encore pas mal de place libre pour d’autres instruments. Bien aussi, la position de conduite que ce soit debout ou assis sur les jockeys. Les commandes sont à bonne hauteur et bonne distance pour le pilote, et le copilote dispose d’une main courante en bonne place. De surcroît, la face postérieure de la console effectue un retrait au niveau des genoux, pour fléchir les jambes sans arrière-pensée dans les mers difficiles. Par contre, il manque un vide-poches au tableau de bord… Un oubli en partie compensé par le rangement sous chacune des assises des quatre sièges.
Un mot enfin aussi pour souligner l’efficacité de l’antidérapant projeté et la présence d’une trappe de visite pour la sonde du sondeur. Quant au tableau arrière, il est percé de deux vide-vite de gros diamètre qui devraient assurer un assèchement rapide du pont en cas de forte pluie ou d’intrusion d’un paquet de mer. Un regret toutefois : l’absence de taquets pour l’amarrage, tant à la poupe qu’à la proue.
En mer
Bonne alliance avec le Suzuki DF140, mais il ne faudrait pas monter beaucoup moins de puissance pour vraiment exploiter le potentiel de cette carène en V profond, comme le montrent les 3 000 tr/min nécessaires à la faire planer. Toutefois, le Suzuki DF140BG (dernière version de ce bloc 4 cylindres avec commandes électriques) fait bien le job, que ce soit pour déjauger le Ribcraft (3’’8) ou passer la marque des 20 nœuds (4’’9). Avec deux personnes à bord et deux tiers de carburant, il est vrai qu’il est peu chargé ce qui se traduit par un régime de 6 300 tr/min, en léger dépassement du régime maximal indiqué par le motoriste japonais (6 200 tr/min). Pas une mauvaise chose car, dans la vraie vie, avec un équipage élargi en rapport avec le nombre de sièges jockey (par exemple quatre passagers et leurs affaires) ou lors d’éventuelles sessions de ski nautique, le moteur travaillera à un régime auquel sa puissance s’exprime pleinement.
Un mot bien sûr à propos de la consommation et des rendements. Ce genre de bateau a le profil de celui qui va naviguer de nombreuses heures aux mains de son futur propriétaire, possiblement un amateur de pêche sportive… A 4 500 tr/min, soit 26,3 nœuds, nous avons relevé une conso de 18,8 litres/heure. Un rapide calcul nous dit que le rendement s’établit à 1,40 mille parcouru par litre consommé. Une très belle valeur grâce à laquelle on obtient une autonomie de 113 milles en dépit d’un réservoir « famélique » (90 litres seulement) et de nos 10% de sécurité. A 3 500 tr/min, soit à 16,3 nœuds, l’autonomie est la même. Donc, à part si les conditions de mer imposent de naviguer à cette allure, il serait dommage de ne pas s’autoriser les 4 500 tr/min et leurs 26,3 nœuds… Pour le porte-monnaie, c’est du pareil au même !
Le vent n’était pas de la partie, mais nous avons pu compter avec une petite houle résiduelle (environ 50 cm), parcourant la baie de Concarneau, pour « aérer » un peu la coque. Lancé à plein régime et bien trimé, à l’approche des 40 nœuds, le Ribcraft s’est avéré très stable, avec une étrave un poil légère mais qui n’a pas altéré la tenue de cap ni l’équilibre latéral. La proue bien défendue a découpé la mer en souplesse lors du croisement de petits sillages, tout en faisant bien reculer la vague d’étrave, ce qui devrait être un atout pour ne pas « mouiller » l’équipage lors de conditions moins clémentes… Maniable et réactif à la barre cet ensemble Ribcraft/Suzuki s’est avéré efficace et sûr, et donc agréable à barrer, notamment dans les virages de différents rayons que nous avons enchaînés pleins gaz, sans appréhension. Trajectoires précises, gîte intérieure marquée, sans coups de raquette, reprises en sortie de virages exemptes de ventilation… Bref, un semi-rigide à mettre entre toutes les mains !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 575 SR | XS 585 | MP 5.8 |
---|---|---|---|
Marque | Falcon (Afrique du Sud) | XS Ribs (Angleterre) | Tornado (Danemark) |
Imporlation | Difama (49 – Vivy) | CN Diffusion (29 – Concarneau) | JSD Sports (83 – Solliès-Pont) |
Longueur | 5,75 x 2,52 m | 5,85 x 2,40 m | 5,90 x 2,55 m |
Nb de personnes | 10 | 9 | 8 |
Matériau flotteur | PU | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 14 590 € (sans moteur) | 30 000 € (sans moteur) | 17 620 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 38,9 nds à 6 300 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 26,3 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 16,3 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,9 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,4 nds à 3 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 13 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 6 h 15 min |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |