Sur un segment du marché particulièrement riche de modèles en tous genres, le FiveFifty possède de nombreux atouts, à même d'écourter la valse hésitation au moment du choix. Accueillant dans l'optique de sorties en groupe, plaisant à barrer, sûr et marin, il réserve aussi de belles heures au mouillage.
Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Leblond et Jacques Anglès
Après la série Goldline, caractérisée par un liston de flotteur au filet doré, voici la série Platinum, dont les modèles arborent une élégante protection antiragage gris anthracite à bandeau central bordeaux. Le FiveFifty est, de par sa longueur correspondant au cœur du marché du semi-rigide, l'un des best-sellers de ce constructeur italien qui possède l'une des gammes de pneumatiques les plus étendues qui soit. Ce modèle de moyenne dimension est l'archétype de l'école italienne en matière de semi-rigides équipés. Une vraie spécialité transalpine… Comme attendu, la carène dessine un V évolutif (pincé à l'avant mais assez ouvert à l'arrière), souligné de trois virures de chaque bord. Les petites plates-formes de bain sont moulées avec le tableau arrière et semblent bien rigides. Elles encadrent le moteur et son bac autovideur. Toujours d'un seul tenant, la banquette forme à sa base une grande cale arrière dont l'imposant couvercle est assisté à l'ouverture par deux vérins à gaz. On y trouve la pompe de cale, le filtre à carburant, ainsi que la batterie équipée de son coupe-circuit. Amputée de quelques centimètres à bâbord, la banquette, qui offre deux belles places assises, laisse un passage pour la baignade (dommage qu'il y ait une marche…). Toujours au rayon des déplacements à bord, n'omettons pas de mentionner les plats-bords en polyester antidérapant, coiffant le dernier tiers arrière des deux flotteurs.
Une poignée plastique est là pour aider à sortir de la baignade. On y trouve aussi un taquet inox autorisant un amarrage dans les règles de l'art. Dernier détail en ce qui concerne l'îlot arrière : le dossier de la banquette peut se rabattre vers l'avant pour s'asseoir en sens inverse de la marche, notamment pour pêcher à la traîne. Bien que large, la console, décalée vers tribord, laisse un confortable passavant à bâbord. à cet endroit on peut asseoir deux passagers sur le flotteur, ceux-ci ayant la possibilité de bien se tenir à la robuste main courante de pare-brise. Le pilote et le copilote sont bien abrités derrière le poste de pilotage qui présente un tableau de bord autorisant une grande souplesse quant à l'agencement des instruments de contrôles du moteur et de l'électronique de navigation. Pratique : le vide-poches ouvert à portée de main, de même que le coffre sec dont l'accès est situé sous le volant. Pour les plus exigeants en termes de rangement, le pont avant offre encore trois profonds coffres indépendants. Il est dommage que l'un des deux latéraux ne communique pas avec le rangement central, afin de pouvoir accueillir les skis ou les cannes…
La baille à mouillage, située dans la pointe avant, possède une petite ouverture pour laisser passer le câblot lorsque l'ancre est à l'eau. On appréciera le petit massif de proue en polyester, doté d'un davier et deux chaumards pour amarrer le nez en patte-d'oie.
Les BWA se caractérisent par un comportement marin sain et une prise en main facile, même avec la puissance maxi. Le FiveFifty ne fait pas exception à la règle… Bien campé sur ses flotteurs, que ce soit à l'arrêt ou à la vitesse maxi, il dégage un sentiment de sécurité qui encourage à utiliser les 115 chevaux du Suzuki posé sur le tableau, sans arrière-pensée. Le comportement est homogène, et il est difficile de déceler une faiblesse, que ce soit en termes d'équilibre ou de maniabilité. Les fesses bien calées sur le dossier rabattu vers l'avant, façon leaning-post, le pilote peut s'en donner à cœur joie. Le déjaugeage est exécuté en à peine plus de trois secondes et la vitesse maxi rapidement atteinte, notamment en raison d'un choix d'hélice à pas court (19 pouces). Ce qui explique la pointe de vitesse un peu « en dedans » (37,2 nds) sanctionnée par un régime maxi trop élevé (6 150 tr/mn au lieu de 6 000). Avec une 21 pouces, il y a fort à parier que le BWA flirterait avec les 40 nds, une valeur plus en rapport avec les chiffres de la concurrence… Il améliorerait par ailleurs des chiffres de rendement qui sont déjà excellents. Notez, en attendant, le 1,37 mille par litre, idéalement placé à 4 000 tr/mn ! Le BWA enchaîne les virages avec un bon grip, des trajectoires précises, et des reprises franches à la remise de gaz. Seul bémol : l'absence d'hydraulique, avec une barre lourde au débraquage… Le passage dans un clapot agressif est tout à son honneur. La tenue de cap reste rigoureuse, la stabilité latérale imperturbable et la carène ont le bon goût de bien amortir dans les creux, en dépit d'un nez un peu léger.
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Conclusion
Comme vous l'avez constaté en lisant ces lignes, le bilan est plutôt élogieux. D'autant que – nous n'en avons pas encore parlé – la qualité de fabrication et la finition sont de bonne facture. Il n'est que d'observer le gel-coat bien surfacé, la sellerie dense et bien coupée, l'accastillage travaillé dans un inox de qualité… Pour le reste, le FiveFifty est aussi à la hauteur, comme en témoigne sa conception bien maîtrisée (à quelques détails près : absence d'échelle, de coffre long, saisines en sangle, coffres ne fermant pas à clé…), apte à remplir avec succès son programme de semi-rigide pour la famille.