Avec son nom évocateur de lagons tropicaux, son design démonstratif et son large cockpit dédié aux virées au soleil et au farniente, ce Reef sort des sentiers battus… mais tient bien la mer. Et signe aussi de belles performances.
Texte et photos Jacques Anglès
Lancée il ya deux ans, la série HP Reef décline, dans une gamme de dimensions "normales", les audaces de design des modèles "Extra-Ordinari" (12 à 18 m) du chantier Italien, en particulier en version "Exclusive", qui bénéficie de prestations haut de gamme (flotteur couleur, guindeau électrique, ancre inox, pare-battage, etc.). À peine moins équipée et dotée d'un flotteur blanc, la version standard fait valoir un tarif très attractif. Côté design, on ne peut que remarquer le profil pour le moins audacieux du poste de pilotage, avec ses lignes galbées et son pare-brise aux ancrages pratiquement invisibles. L'absence de la traditionnelle main-courante autour du pare-brise procure une allure "aérienne" qui peut donner une impression de fragilité, mais il n'en est rien, avec de solides montants de fixation en inox offrant d'excellents appuis pour se tenir en navigation. La conception du cockpit exploite au mieux la remarquable largeur de ce modèle (3 mètres !), donnant priorité absolue à un programme "vacances". Ses points forts sont : la commodité de circulation, grâce aux larges passavants, les deux bains de soleil et les plates-formes de bain spacieuses. Outre la largeur généreuse du cockpit, la proue carrée accroît encore la surface avant dévolue au farniente, ce dont personne ne se plaindra. Le nombre de places assises, dans le sens de la marche, plafonne à six : trois à quatre sur la banquette arrière, et deux sur le leaning-post, assez large. On regrette l'absence de siège devant la console, en général l'endroit le plus agréable en navigation, par mer belle. Il en est de même pour la dimension minimale de la tablette rabattable derrière le leaning-post, tout juste suffisante pour l'apéro, alors qu'il y a assez de place pour une vraie table de pique-nique amovible. Faute de la trouver parmi les options du chantier, il faudra donc s'en procurer une chez un équipementier. Malgré ces réserves, Le Reef 70 révèle en revanche quelques trouvailles séduisantes, à l'instar du "pare-buffle" de proue en inox ou du sac de voyage logé sous la console, bien pratique pour porter le pique-nique ou les effets personnels, ces deux équipements étant fournis en standard. On appréciera également le frigo, astucieusement logé sous l'assise de pilotage (en option). L'essentiel réside toutefois dans la qualité de fabrication et de présentation, à classer dans le gratin de la production transalpine, qu'il s'agisse du flotteur en CR/CSM Orca de 1 670 décitex, ou de la partie polyester, aussi robuste que bien finie. Le savoir-faire du chantier est en outre illustré par des détails qui comptent, tels que le drainage du cockpit, les capots de coffre dotés de vérins et de fermoirs en caoutchouc (pas de risque de se blesser), les solides taquets d'amarrage avant et arrière ou les feux de navigation à LED. La sensation de qualité se confirme en prenant place aux commandes : le leaning-post, large et assez ferme, offre un bon appui, la hauteur et l'inclinaison du volant sont sans reproche, et la poignée de gaz tombe bien sous la main droite. Sans oublier un tableau de bord assez grand pour recevoir une instrumentation complète, la seule réserve concernant l'emplacement du compas de route, décalé par rapport au pilote. Pour cet essai, notre HP Reef 7.0 est équipé d'un Evinrude 250 ch E-Tec, soit la puissance maximale autorisée.
Contact ! En sortant du port, je note l'excellente manœuvrabilité au ralenti, ainsi que la stabilité latérale, l'arrière des flotteurs prenant appui sur l'eau.
Nous laissons le moteur chauffer en gagnant la limite des 300 mètres à vitesse réglementaire, avant de mettre les gaz. C'est juste le moment où le compte-tour/débimètre choisit de tomber en panne ! Faute d'ordinateur de contrôle sous la main, pas moyen de remédier immédiatement à cette avarie. Dommage pour les mesures par paliers de régime, mais le chrono et le GPS sont tout de même là pour récolter les données essentielles. Une poussée franche sur la manette de gaz délivre un déjaugeage express, parfaitement en ligne et sans que la proue ne se cabre le moins du monde, malgré la poussée énergique du 250 E-Tec. En ligne droite, le bateau reste bien à plat et fait preuve d'une stabilité remarquable, en latéral comme en longitudinal, avec le flotteur bien dégagé de l'eau dès que l'on atteint les régimes de croisière, ce qui évite les coups de raquette dans le clapot. À défaut de vagues naturelles, des franchissements en tous sens du sillage de notre bateau accompagnateur confirmeront les qualités dynamiques de la carène, et ceci sans jamais éclabousser le pilote. Le pilotage est précis et sûr, avec une prise en main facile. Le chrono de 45 nœuds à plein gaz est tout à fait satisfaisant compte tenu de la largeur et du poids de ce modèle, qui fait valoir en priorité le confort en navigation sans se montrer trop exigeant sur les finesses de pilotage. Le réglage du trim n'est toutefois pas à négliger si l'on veut se faire plaisir. En virage, le Reef 7.0 se montre assez agile, avec un angle de gîte modéré, le flotteur venant vite s'appuyer sur l'eau.
CONCLUSION
À l'instar des "Extra-Ordinari" du même chantier, le Reef 7.0 séduit par son look hors du commun, mais aussi par son confort, bien adapté à la balade estivale et par sa sécurité de comportement, y compris avec la puissance maximale. On aime ses grands solariums, son cockpit bien organisé, l'ergonomie de son poste de pilotage, sans oublier une réalisation haut de gamme. Avec quelques options en sus d'un équipement standard de qualité, ce sera un bel engin pour profiter au mieux des vacances, en famille ou entre amis.