Ça bouge chez le constructeur milanais BWA, comme le montre ce nouveau Sport 26 GT. Remarquable pour sa capacité d'accueil et la convivialité de son cockpit, il signe en outre de belles performances avec 250 ch au tableau arrière. Un candidat sérieux dans sa catégorie !
Texte et photos Jacques Anglès
À la tête d'un impressionnant catalogue qui totalise une quarantaine de modèles, le constructeur milanais ne cesse jamais d'améliorer ses gammes, à l'exemple des nouveaux Sport GT 22 et 26. Amiral de cette série, le 26 GT se destine à un programme de balade estivale en équipage nombreux, avec un cockpit à la fois vaste, fonctionnel et pratique. Avec huit personnes à bord tout le monde aura ses aises et l'on peut même aller jusqu'à dix ou douze passagers sans trop se serrer. Premier bon point, la facilité des déplacements à bord grâce à des passavants extra larges et à de généreux espaces au sol, le tout de plain-pied. Autre atout, les deux zones avant et arrière peuvent adopter trois configurations suivant les circonstances (navigation, farniente, repas). En navigation (la configuration de base), on dispose de huit à dix places assises dans le sens de la marche (ou presque, pour les quatre places sur les banquettes latérales). Au mouillage, les banquettes avant et arrière, en forme de U, se transforment en grands solariums grâce à deux plateaux amovibles, offrant alors six bonnes places pour lézarder au soleil. Enfin, à l'heure de l'apéro ou du pique-nique, il suffit de rehausser ces plateaux (grâce à des pieds amovibles optionnels) pour obtenir deux belles tables pouvant accueillir une dizaine de convives en deux zones (l'une pour les grands, l'autre pour les enfants, par exemple). On apprécie au passage la facilité de maniement de ces compléments de bain de soleil, pourvus de poignées pratiques, ainsi que leur facilité de rangement dans les grands coffres avant et arrière. Et puisque nous en sommes au rangement, voilà un autre atout de ce modèle, avec une vaste soute arrière pourvue d'un plancher sec (ce qui manque hélas à de nombreux modèles), deux grands coffres avant et encore d'autres sous la console et sous l'assise de pilotage. Avec tout cela, pas de problème pour caser tout le matériel de bord (sécurité, coussins, rallonges de bains de soleil, etc.), même si l'on peut regretter l'absence d'un coffre long pour skis ou cannes à pêche. Enfin le poste de pilotage, est lui aussi bien conçu, avec une assise basculante, procurant un bon appui en pilotage debout. Bref, ce cockpit très confortable et fonctionnel a de quoi séduire.
Côté fabrication et finition, le Sport 26 se montre fidèle à la tradition de qualité du chantier, fort d'un bureau d'études puissant et d'une expérience de plus de cinquante ans. Le flotteur fait appel à l'Orca 1 670 dtx, type Néoprène-Hypalon, de Pennel-Flipo, la meilleure référence en tissus pour pneumatiques. Les collages, doublés par des bandes de renfort, sont impeccables et la coupe en long "à l'italienne" s'affine doucement de la poupe à la proue afin d'alléger la silhouette, ne laissant rien deviner des séparations entre les six compartiments étanches. Le même soin est apporté au polyester : renforts structurels généreux, gel-coat sans défaut, antidérapant efficace. Enfin, côté équipement, la série Sport se définit comme "volontairement simple afin que chacun puisse personnaliser son BWA grâce à une gamme complète d'accessoires"... La version de base est donc assez dépouillée, mais ce qui est fourni est de belle qualité, à l'instar de la sellerie et de l'accastillage inox. Pour être paré à naviguer, beaucoup d'options sont à ajouter : direction hydraulique, compas de route, feux de navigation, échelle de bain, supports de tables, sans parler du nez de proue, du guindeau électrique ou du bimini… Séduisant en statique, le Sport 26 fait aussi preuves de belles qualités marines. Sa coque très large s'inscrit dans la tendance du moment. Elle présente une étrave légèrement tulipée, un V d'environ 17° à la poupe, avec une virure très saillante presque au niveau du flotteur. Le poste de pilotage est confortable, notamment en pilotage debout où l'assise basculante procure un bon appui (en pilotage assis, un cale-pied serait le bienvenu), et le haut pare-brise assure une bonne protection contre vent et embruns. Le Suzuki 250 ch, monté pour cet essai (50 ch sous la puissance maximale autorisée), devrait donner de bons résultats. Vérification immédiate ! Le déjaugeage est à la fois nerveux (3,7 secondes) et doux, sans aucun cabré initial, et la puissance du six cylindres japonais s'exprime dans l'accélération très rapide qui suit, les 20 nœuds étant dépassés en moins de 5 secondes. Quelle que soit la vitesse, la carène montre une parfaite stabilité de route et un bon équilibre en latéral comme en longitudinal. Seul bémol, cette coque très large tape quelque peu à haute vitesse dans les vagues, où les réceptions peuvent être raides quand on joue à le faire décoller, ce qui n'est pas sa vocation. On note au passage quelques bruits parasites du côté des capots de coffre qui mériteraient une amélioration (joints caoutchouc). En revanche, l'accroche et la précision des trajectoires sont impeccables, bien servies par la direction hydraulique, précise et douce. Cette accroche se confirme en virages serrés, malgré une tendance à ventiler sans doute due à un mauvais choix d'hélice, empêchant de surcroît le Suzuki d'atteindre son maximum. Le chrono de 43 nœuds est néanmoins excellent et devrait atteindre 45 nœuds avec une hélice un peu plus courte (une 19" ?). Très rapide pour un familial ! Nous préférons néanmoins souligner les belles vitesses de croisière obtenues aux régimes économiques (22 à 28 nœuds pour 3 200-3 800 tr/min), avec un excellent confort de navigation.
Conclusion : Avec ce grand semi-rigide familial, BWA confirme une réputation de qualité établie de longue date. On aime son cockpit remarquablement spacieux, fonctionnel et agréable à vivre, qui n'a guère d'équivalent dans sa catégorie. Performances et qualités marines sont elles aussi au rendez-vous. Très vif et rapide avec 250 ch, malgré un choix d'hélice perfectible, le Sport 26 se contentera sans problème d'un 225 voire d'un 200 ch. Reste que l'équipement de base minimal implique d'ajouter un bon nombre d'options.