Essai BWA 510 Platinium

Chic et ludique

Ce semi-rigide de taille familiale, aussi élégant qu'agréable à piloter est fidèle à la tradition BWA avec une construction et une finition soignées. Ajoutons que la motorisation 70 chevaux de l'essai lui va comme un gant.

Texte Jacques Anglès - Photos Jacques Anglès et Philippe Leblond


 12 160 € sans moteur (tarif 2006)
 5.1 m
 8
 33 nds
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Paru dans le Pneumag n° 55 Septembre/Octobre 2006




Installé près de Milan, BWA peut se prévaloir de fournir des clients particulièrement exigeants tels que la Marine, la gendarmerie maritime ou d'autres institutions étatiques italiennes. Autant dire que côté qualité, la maison a une solide expérience, dont bénéficient ses gammes grand public. Cela transparaît de façon évidente dans la présentation très soignée du 510 Platinum présenté ici. Regardez par exemple le flotteur : les collages sont nets, le gros liston de protection est double et il englobe les extrémités arrière, on compte 16 poignées de maintien et 6 poignées de portage... et il y a même des embases de fixation pré-installées pour le bimini optionnel. De plus, on a le choix entre trois couleurs de base (blanc, gris clair ou jaune), rehaussées par des renforts et des accessoires gris foncés et bordeaux du meilleur effet. Cette présentation léchée n'a cependant rien d'un simple habillage et ne fait que compléter une construction et un équipement tout aussi sérieux. Le flotteur, à cinq compartiments, est en CR/CSM Orca (Néoprène/Hypalon) de chez Pennel et Flipo (résistant et facile à réparer à froid) avec des collages doublés par des bandes de renfort et une coupe dans le sens de la longueur qui ne laisse pas deviner les cloisons entre compartiments. Bonne note également pour le châssis polyester, avec un cockpit qui ne comporte aucun élément rapporté, les embases de coffres et de console étant moulées d'une seule pièce avec le pont, ce qui accroît la rigidité structurelle. Le gel-coat est brillant et de l’ensemble se dégage une sensation de solidité, avec un design sans effets de manche, avant tout fonctionnel, à l’image de la console de pilotage (commandes et volant bien placés, solide main-courante autour du pare-brise) ou du petit coffre latéral qui augmente la convivialité du cockpit quand on y installe une table de pique-nique. Les pêcheurs et chasseurs sous-marins apprécieront aussi le fond de cockpit remontant sur les côtés, ce qui assure une bonne protection des boudins. Signalons enfin l’astucieuse vanne rapide pour couper le circuit de carburant, encastrée sur le côté du cockpit, un détail qui illustre à lui seul l’attention dont bénéficie toute la conception. Tout cela n’exclut pourtant pas quelques critiques. On regrette par exemple l’absence de vide-poche pratique sur la console (pour ranger en sécurité les lunettes ou le téléphone). De même, le gros taquet de proue en caoutchouc avec coinceur (un modèle répandu) n’est pas convaincant ; on préférerait un bon taquet inox classique, plus efficace, comme sur le 550 de la même gamme. Côté carène, on relève un V constant assez profond, avec quatre virures de guidage et de larges virures de bouchain inversées. L’étrave est assez remontante pour bien dégager dans les vagues. Le cockpit est auto videur à l’arrêt et les flotteurs reposent légèrement sur l’eau, juste assez pour assurer une bonne stabilité. Passant avec brio l’examen «statique», le 510 Platinum fait également ses preuves en navigation, avec au tableau arrière un 70 ch Suzuki. Trim rentré, je pousse sur la manette des gaz : le 510 Platinum déjauge vivement (voir nos chronos), avec un léger cabré assez fun, et une reprise d’assiette rapide. Commençons par chercher la meilleure vitesse de croisière : celle-ci est idéale entre 20 et 23 nœuds soit à 4 200-4 500 tr/mn. L'assiette est parfaite et la carène, dégagée jusqu'à mi-longueur, affiche une super stabilité, tant en latéral qu'en longitudinal, absorbant sans effort le dur clapot de mistral qui blanchit la rade d'Hyères. Le bateau ne mouille absolument pas, même pas vent latéral, un bon point pour le confort des passagers. Le pilotage debout est plus agréable qu'assis, avec assez d'espace entre la console et la banquette (en pilotage assis, la distance oblige à allonger les bras pour tenir volant et manettes). Ce comportement très franc m'incite à quelques tests un peu plus «vachards», histoire de voir ce que la carène a dans le V. J'attaque donc une série de virages serrés, sans ménagement, dont le 510 se sort sans broncher, l'accroche étant exemplaire. C'est tout juste si je parviens à amorcer la ventilation de l'hélice en serrant brutalement à droite. Seule réserve, la direction est un peu dure en sortie de virage extrême, une figure de toute façon déconseillée en pilotage «normal». Passons maintenant aux performances : avec 33 nœuds en pointe, notre 510 Platinum signe un chrono supérieur à la plupart de ses concurrents de même catégorie, grâce à son excellente carène à sa relative légèreté. Celle-ci n'est cependant pas obtenue au détriment de la robustesse : on ne décèle aucune souplesse structurelle ni résonances de coque. L'équilibre reste constant même avec un trim nettement positif, confirmant les bonnes impressions précédentes. Ajoutons pour parachever le tableau que la carène répond bien au réglage de trim, tout en se montrant assez tolérante sur ce point. Pour résumer, ce 5,10 m délivre un pilotage vivant et sûr, sans pour autant exiger une grande expérience..



photo BWA 510 Platinium


photo BWA 510 Platinium


photo BWA 510 Platinium





CONCLUSION
La construction, appuyée sur une longue expérience, inspire confiance, la finition est flatteuse, l’équipement soigné, et les performances sont au-dessus de la moyenne. Voilà donc un modèle qui ne manque pas d’arguments, avec un cockpit bien conçu pour embarquer familles ou amis en balades estivales.

Avec un 70 ch au tableau arrière, on peut se faire plaisir sans être un virtuose du pilotage, et même s’adonner au ski nautique. En revanche la motorisation de 50 ch conseillée par le constructeur paraît un peu juste, surtout à forte charge.




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