Les besoins de la pêche ne font pas toujours bon ménage avec l'élégance. Le dernier-né de la gamme Super Pro en est le contre-exemple avec son style soigné. Il ajoute à cela de belles qualités de navigation, mais serait encore plus homogène avec… moins de puissance.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,65 m |
Largeur | 2,75 m |
Diam. maxi des flotteurs | 58 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 200 ch (147,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 150-175 ch |
Poids sans moteur | 600 kg |
Rapport poids/puissance | 4,2 kg/ch (avec le moteur de l'essai) |
Nombre de personnes | 15 |
Couchage | B |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 191 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | BWA Nautica (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | exempté |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exempté |
Dans la grande famille BWA, dont la gamme hétéroclite compte un grand nombre de semi-rigides, le 220 est le second modèle de la récente série Super Pro, initiée avec le 260 (7,80 m). Tel qu’il avait été présenté au Salon de Gênes, dans sa livrée à flotteurs gris, soulignés d’un liseré vert pomme avec sellerie et capot moteur assortis, il ne manque pas de peps. Cette touche de couleur vive, peu fréquente sur les modèles des séries pro, destinés en priorité aux activités pêche et plongée, lui va comme un gant. Au-delà de cette offre en termes de coloris, le chantier milanais propose également un agencement de cockpit sur mesure, avec la possibilité de modifier l’emplacement de la console de pilotage, et de choisir parmi une série d’accessoires (sièges et consoles), les mieux adaptés à la pratique que l’on désire privilégier.
Au ponton
De ce point du vue, le Super Pro 220 que nous avons pu essayer joue la carte d’une relative polyvalence. Pas purement pêche ou plongée, il propose tout de même une banquette arrière triplace, offrant ainsi avec le siège de pilotage biplace et le siège/glacière sanglé au pont devant la console, jusqu’à six vraies places assises. De quoi envisager un usage familial, avec un certain confort. Précisons que cette banquette possède un dossier (en deux éléments) amovible, afin de ne pas gêner l’action de pêche côté poupe et faciliter l’accès aux deux plates-formes de bain, autre concession au confort, cette fois-ci au mouillage. Ces dernières sont revêtues, comme l’ensemble du pont, d’une épaisse couche de mousse EVA à motif de lames transversales, et embossée du sigle BWA. Un matériau très efficace contre les glissades et sans entretien, que l’on trouve de plus en plus présent comme revêtement de pont sur les semi-rigides. On note que malgré son poste de pilotage biplace, le Super Pro 220 propose des passavants de largeur correcte et une belle surface utile de cockpit. L’envers de la médaille, aux yeux de ceux qui pratiquent la mise à l’eau avec remorque est qu’il possède une largeur contraignant à dégonfler (légèrement) les flotteurs pour le transport par la route. On l’aura compris, cette largeur favorise les déplacements à bord, que ce soit pour embarquer par l’arrière, de chaque côté du moteur, ou se rendre jusqu’au coffre à mouillage, dominé par une puissante bitte d’amarrage. On notera qu’en l’absence de rangement sous le siège pilote (sa faible emprise au sol peut séduire les pêcheurs…) le rangement se cantonne sous la banquette arrière (ici en partie obstrué par la présence du mât de ski) et la console, ce qui n’est pas très généreux mais est le propre de ces semi-rigides à vocation utilitaire.
Parmi les points forts du Super Pro 220, il y a bien sûr le poste de pilotage, avec un siège à assise repliable qui offre, tant debout qu’assis (avec le repose-pieds inox), une excellente position de conduite. Pour sa part, la haute console surmontée de son pare-brise vertical garantit un bon abri pour les sorties par temps frais, et dispose d’un tableau de bord suffisamment spacieux pour intégrer un combiné Raymarine à écran de 7 pouces, la sono Fusion et l’écran multifonction Evinrude. Dans le domaine du pratique, merci d’avoir pensé au vide-poches ouvert !
En mer
Ah la puissance ! Avec le chiffre 200 sur le capot moteur, le Super Pro 220 en impose… Mais, il faut parfois savoir ne pas se montrer trop généreux en la matière. Car, équipé du 200 ch Evinrude G2, qui plus est la version HO (pour « high output »), notre bateau d’essai était clairement surmotorisé. En tout cas pour deux passagers et le plein d’essence… Cela ne nous a pas permis de tirer le maximum de cet ensemble, en raison d’une mer peu favorable (houle résiduelle de 80 cm + clapot de 50 cm) et d’un équilibre latéral dégradé à l’approche du régime maxi, ne nous ayant pas permis d’augmenter le trim positif comme nous l’aurions souhaité. Nous avons dû nous limiter à 5 500 tr/min (soit 500 tr/min en dessous du maxi) soit 46,2 nœuds à notre GPS. Une valeur tout à fait respectable mais certainement en retrait du potentiel de ce 200 HO très remonté. Nous en voulons pour preuve les temps « canon » relevés en accélérations : 2’’5 pour déjauger et 3’’4 pour franchir les 20 nœuds (un record pour ce qui nous concerne) ! Et le V6 américain pousse sans faiblir jusqu’à la vitesse maxi, avec sa tonalité rageuse de deux temps qui appelle un pilotage sportif. Le plus positif dans les performances de ce BWA mu en dragster aquatique sont encore les rendements. Avec 1,08 mille par litre, à 28,2 nœuds, on est encore dans l’exceptionnel. De quoi espacer les passages à la pompe, grâce à l’autonomie de 185 milles, sûrement encore supérieure à 3 000 tr/min, le BWA étant capable de planer à partir de 2 250 tr/min...
Sinon, aux régimes de croisière, le BWA se montre très stable (jusqu’à 4 500 tr/min), où il passe en souplesse dans la vague, quel que soit l’orientation de la mer. Il se montre aussi très évolutif dans les virages musclés, tournant court avec un grip ferme. Il convient néanmoins de rester calme sur la remise de gaz en sortie de virage, car la tendance de l’étrave à pomper et la motricité intacte peuvent engendrer une reprise de carre brutale… A moins de naviguer avec un chargement conséquent, il sera préférable de monter un 150 ou un 175 ch, puissances avec lesquelles le Super Pro 220 restera à coup sûr performant et plus facile à prendre en main.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Coaster 650 Barracuda | 660 Big Game | Pro 7 |
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Marque | Joker Boat (Italie) | Lomac (Italie) | Zodiac (France) |
Imporlation | Hyères Espace Plaisance (83 - Hyères) | Stélie Nautic + réseau de revendeurs | Réseau de concessionnaires |
Longueur | 6,57 x 2,48 m | 6,48 x 2,55 m | 6,75 x 2,54 m |
Nb de personnes | 16 | 18 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 32 490 € sans moteur | 25 400 € sans moteur | 28 794 € sans moteur |
Vitesse maxi | 46,2 nds à 5 500 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 34,4 nds à 4 300 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 28,2 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,5 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 3,4 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,8 nds à 2 250 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 18 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 h 25 min |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |