Lancé il y a déjà neuf ans, le Sport 26 a reçu sa déclinaison GTO il y a trois ans. Présentée au Salon de Gênes, accompagné du 22 GTO, cette évolution est surtout d’ordre esthétique avec des flotteurs en Orca Fabric Impression gris (rendu texturé mat) une sellerie bronze et une console totalement redessinée afin de pouvoir recevoir un WC optionnel, ainsi qu’un tableau de bord plus spacieux, sans oublier un siège pilote amélioré.

Au ponton

La première chose qui s’impose lorsqu’on observe le Sport 26 GTO, c’est l’espace intérieur disponible et l’équilibre entre les différents éléments qui meublent le cockpit. Chaque espace est optimisé, au point que ce semi-rigide de moins de huit mètres dispose d’une console avec abri WC et de deux grands solariums convertibles en autant de coin repas. Ces deux espaces pour le bain de soleil, sont équipés d’une extension faisant partie de la dotation de série. Avec 145 x 172 cm à la poupe et 220 x 170 cm à la proue, ce sont environ six mètres carrés dévolus au séances UV ! Et lorsque les estomacs commencent à se creuser, ces deux matelas se convertissent en carrés, permettant aux convives de profiter confortablement d’un apéro ou/et d’un pique-nique. On peut ainsi s’attabler à une dizaine au cumul de ces deux dînettes, avec une éventuelle répartition parents/enfants. Ce faisant, il ne faut pas manquer de souligner l’étendue de la dotation de série particulièrement généreuse, avec par ailleurs deux longues plateformes de bain rapportées sur le tableau arrière (dommage que l’échelle ne soit pas intégrée – c’est plus esthétique) qui facilitent l’accès à la baignade et s’agrémente d’une couchette, de série elle aussi. Ne pas oublier non plus le guideau électrique « offert », qui facilitera grandement les manœuvres de mouillage… Et si cela ne suffit pas, la liste des options permet d’augmenter encore le niveau de confort du sport 26 GTO : WC chimique ou marin avec réservoir d’eaux noires, réfrigérateur, table pour le carré avant, revêtement de pont en teck synthétique, T-top, bimini avec extension, gonfleur électrique… L’accastillage peut également s’étoffer avec un roll-bar en inox brillant ou peint en noir, un mât de ski, un kit wakeboard, des anneaux de levage…

Parmi les atouts, il y a aussi la facilité à se déplacer sur le pont et, notamment autour du poste de pilotage biplace, via deux passavants larges de 47 cm ! Le rangement aussi fait partie des arguments de ce semi-rigide qui prend soin de la famille, avec de nombreux coffres, dont les capots sont tous dotés de vérins pneumatiques aidant à l’ouverture et les maintenant ouverts. De petits plots de caoutchouc sont eux destinés à amortir les bruits éventuels en navigation.    

Tout cet équipement place le Sport 26 GTO parmi les semi-rigides les « mieux-disants » sur le segment des modèles typés Méditerranée, destinés avant tout à une pratique familiale. La qualité de construction et le soin apporté à la finition complètent un inventaire élogieux, que ce soit la stratification, au gel-coat uniformément brillant ou les flotteurs qui ne présentent pas de défauts d’assemblage (collages sans bavures, segmentation des chambres quasi invisible…).

En mer

Précisons tout de suite que le plan d’eau (pas vraiment plan justement) n’était pas favorable à l’obtention de performances optimales. Avec plus de 50 cm et un vent de force 3 nous n’avons pas pu exploiter à fond le potentiel du Sport 26, mais la confrontation de nos résultats nous laisse penser que le choix de l’hélice (une 18’’1/2) n’était probablement pas idéal non plus… Malgré son pas court, les accélérations nous ont laissés sur notre faim, avec 5’’4 pour sortir de l’eau et 8’’1 pour franchir la marque des 20 nœuds… Curieusement, nous sommes en bas de la fourchette de régime maxi du motoriste (5 500 – 6 100 tr/min). Pour autant, sans doute en raison de l’antifouling, nous n’avons pas réussi à atteindre les 40 nœuds, alors que nous avions obtenu 43 nœuds avec la même motorisation sur le Sport 26, lors de notre essai en 2013… Le problème d’hélice et le fait qu’on puisse opter pour un 300 ch, explique que nous donnions trois étoiles plutôt que deux pour notre appréciation « performances ». Car on peut penser qu’avec la puissance maxi autorisée (300 chevaux) et sans peinture sous-marine, le Sport 26 GTO vaut largement 45 nœuds, ce qui, pour un bateau destiné à programme balade/farniente, est plus qu’acceptable. Les rendements, bien que d’un bon niveau pâtissent un peu de ce manque de vitesse maxi qui se répercute sur tous les régimes. Mais, grâce au réservoir XXL (350 litres !), l’autonomie s’avère remarquable avec 247 milles à 21,5 nœuds (3 500 tr/min) et 175 milles à 30 nœuds (4 500 tr/min). Précisons que ces relevés ont été effectués avec trois personnes à bord et 315 litres de carburant.

Quant au comportement, on apprécie d’emblée la facilité de prise en main du BWA. La tâche du barreur est rendue agréable, en raison de son excellent équilibre, tant latéral que longitudinal, avec aucune amorce de roulis pas plus que de pompage, ce qui se traduit par une tenue de cap rigoureuse, même dans un clapot moutonnant. Le confort dans ces conditions est aussi au rendez-vous avec une étrave qui défléchie efficacement pour garder l’équipage au sec et qui amortit correctement le relief marin. La carène délivre de bonnes sensations, même en virage « attaqué » avec une gîte modérée générant un grip régulier, sans coups de carres. Seul bémol, le manque de punch pour se relancer en sortie de courbe.