Essai BWA Sport 19 GT

Toujours dans le coup

Lancé il y a une dizaine d’années, le Sport 19 GT demeure une valeur sûre sur le marché du semi-rigide de moins de six mètres. Sa présence sur l’eau, son habitabilité en font un modèle qui paraît plus grand que les chiffres ne l’indiquent. Un compagnon de choix pour les sorties en famille.

Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Leblond et DR


 26 160 € sans moteur
 5.9 m
 10
 32,2 nds avec Suzuki 115 ch 4T
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Essai paru le 20/05/2022

Fiche technique

Longueur 5,9 m
Largeur 2,5 m
Diam. maxi des flotteurs 56 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 150 ch (110,4 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 115 à 150 ch
Poids sans moteur 500 kg
Rapport poids/puissance 5,9 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 10
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 100 décitex
Capacité carburant 90 l
Catégorie CE C
Constructeur Ribitaly S.r.l. (Italie)
Importateur Réseau de revendeurs
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



Récemment décliné en une version « Sport GTO » (évolution cosmétique et d’équipement), le Sport GT est un grand 19 pieds. De fait, que ce soit lorsqu’on l’observe de l’extérieur ou de son bord, son gabarit surprend. Cette perception est due en partie à ses flotteurs d’un gros diamètre, presque constant de la poupe à la proue. Il y a aussi le creux de cockpit, important, qui donne cette impression de sécurité dès l’embarquement. Voyons plus en détail ce que peut offrir ce semi-rigide « tout confort », destiné avant tout à la pratique familiale. Ce modèle vient s’inscrire dans une gamme Sport initiée il y a 12 ans, et qui compte aujourd’hui de 13 modèles qui s’échelonne du 14 au 33 pieds (de 4,04 m à 10,40 m).    



 



Au ponton



Le plan de pont, bien équilibré entre éléments de confort et espaces de circulation, donne immédiatement l’envie d’embarquer. D’une bonne stabilité latérale, grâce à ses flotteurs qui reposent bien sur l’eau, le Sport 19 GT ne nécessite pas d’avoir le pied marin pour se mouvoir autour du poste de pilotage que ce soit pour profiter de la banquette avec petit retours latéraux, permettant d’asseoir quatre personnes, ou du spacieux solarium (132 x 119 cm), accessible via de larges passavants (35 cm). Ces derniers, pour offrir cette aisance de circulation, vont de pair avec le choix d’un poste de pilotage monoplace. On ne peut pas tout avoir sur un moins de 6 mètres ! En conséquence, il est facile de passer de la poupe à la proue, et inversement. Avec un poste de pilotage biplace, les passavants auraient été étriqués. Et le déporter sur un bord n’aurait pas permis d’adopter ce type de banquette arrière…



 



Dans le but de rallonger le solarium arrière et de faciliter l’accès aux plateformes de bain, le dossier de la banquette se rabat en arrière. Pour cela, il ne faut pas que le moteur soit en position relevée. C’est aussi utile pour l’amarrage sur les taquets arrière, difficilement accessibles à partir du cockpit lorsque le dossier est en place. Outre ses six vraies places assises, le Sport 19 dispense un volume de rangement appréciable : une cale arrière sous la banquette, deux coffres sous le leaning-post, le bas de la console (deux ouvertures) et deux autres coffres sous le solarium avant, dont un bac amovible. Ajoutons que la rallonge de bain de soleil et son coussin peuvent trouver place dans grand coffre. Rallonge qui peut aussi faire office de table pour pique-niquer plus confortablement.



 



Pour ce qui est du poste de pilotage, la main courante de la console peut aussi servir à se tenir, pour des passagers supplémentaires assis sur les boudins, car les saisines ne sont pas des plus fonctionnelles (inconfortables et mal placées). Par contre, le siège pilote est placé un peu trop près de la console. Les pilotes de grande stature seront un peu à l’étroit entre le siège et le volant en position debout. Sinon l’ergonomie est plutôt réussie avec des commandes à bonne hauteur et une assise mobile qui permet de barrer en appui fessier, jambes semi-fléchies, tout en bénéficiant d’une bonne protection de la console et de son pare-brise. Autre bon point, le joli volant sport à trois branches ne masque pas les aides électroniques à la navigation, en l’occurrence l’afficheur multifonction Suzuki et le combiné GPS-traceur-sondeur Garmin, intégrés côte-à-côte. Pour en terminer avec l’accastillage, il faut mentionner la petite delphinière en polyester qui surplombe le coffre à mouillage, doté, comme il se doit, d’un passe-ligne. Le davier fixe pour guider la ligne de mouillage n’est pas bien gros, mais le taquet placé dans l’axe est costaud et fera bien le job pour l’amarre à quai ou la ligne de mouillage. Un dernier mot pour dire que, si le prix de base est attractif, il faudra « remettre au bout » pour certains équipements que l’on aimerait voir figurer dans la dotation de série, à l’image du cabriolet ou de la douchette.



 



En mer



Notre essai s’est déroulé au large du port de La Trinité-sur-Mer, mais sans sortir de la baie de Quiberon, par un vent de force 3 et sur un clapot haché d’environ 50 cm. Facile à piloter avec le Suzuki 115 ch à commandes à câble, le Sport 19 GT est à mettre entre toutes les mains. Relativement vivant, car sensible au réglage du trim, il passe plutôt confortablement dans cette mer pas tout à fait calme. Même à pleine vitesse, les impacts secs sur la coque restent rares. La tenue de cap s’avère assez rigoureuse, même avec du trim positif qui permet d’aérer la carène pour atteindre la vitesse maxi au régime de 6 200 tr/min, malgré la présence sur la carène d’une peinture antifouling, sans laquelle le BWA pourrait sans doute accrocher les 35 nœuds. Nous avons dû nous contenter de 32,2 nœuds, ce qui est un peu en dessous de la statistique moyenne pour des semi-rigides de ce gabarit, mais vierges d’antifouling. Concernant les allures de croisière, le meilleur rendement est atteint à 3 500 tr/min, avec 1,50 mille par litre (un résultat vraiment économique) mais à seulement 15 nœuds, une vitesse à laquelle le bateau est tout juste déjaugé. Le régime de 4 000 tr/min nous semble plus intéressant avec un rendement encore très favorable (1,38 m/l) et une vitesse, 18 nœuds, à laquelle le Sport 19 GT naviguera bien dans ses lignes. Nous fixerons la croisière rapide à 5 000 tr/min, soit avec un ratio de 1,14 m/l assorti d’une vitesse de 24,5 nœuds, qui devrait être proche de l’idéale lorsqu’on navigue en famille par de belles conditions de mer. Il faut aussi tenir compte que nous n’étions que deux à bord lors de ce test. Donc avec un équipage « familial », il vaudra mieux compter avec un régime de 4 500 à 5 000 tr/min. Cela dit, pour rester chez Suzuki, nous serions curieux de voir à l’œuvre ce semi-rigide avec le DF140, à la fois léger et fort de 25 chevaux supplémentaires… Une piste à creuser, surtout si vous comptez faire du ski ou du wake. Cela permettrait d’améliorer les chiffres d’accélération (4’’5 pour déjauger, 5’’3 pour atteindre 20 nœuds) au demeurant modestes. Modeste aussi, l’autonomie (environ 110 milles à 4 000 tr/min et 90 milles à 5 000 tr/min, en raison d’un réservoir qui apparaîtra réellement sous-dimensionné si vous optez pour la puissance maxi autorisée sur le Sport 19 GT (150 ch).



photo BWA Sport 19 GT


photo BWA Sport 19 GT


photo BWA Sport 19 GT


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Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances      

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

Le gabarit qui s’impose en mer
La qualité de présentation : construction et finition
Les deux solariums
Les déplacements à bord faciles
Les nombreux rangements
La motorisation de l’essai un peu faible
La capacité du réservoir trop juste pour 115 ch et plus
Le manque d’espace entre le siège pilote et la console
L’échelle de bain non intégrée

Face a la concurrence…

Modéle Tempest 600 600 Turismo Medline 580
Marque Capelli (Italie) Lomac (Italie) Zodiac (Italie)
Imporlation Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) Stélie Nautic + réseau de revendeurs Réseau de concessionnaires
Longueur 5,92 x 2,50 m 6,01 x 2,53 m 5,80 x 2,54 m
Nb de personnes 12 12 12
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 37 190 € avec Yamaha 100 ch 30 100 € (sans moteur) 25 080 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 32,2 nds à 6 200 tr/min
Vitesse de croisière rapide 24,5 nds à 5 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 18,0 nds à 4 000 tr/min
Temps de jaugeage 4,5 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,3 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,2 nds à 3 400 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 10,5 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 7 h 40 min
Hélice de l'essai 14’’ x 17’’ inox 3 pales