Héritières d’une longue expérience en compétition offshore, les carènes des Osprey sont dans la plus pure tradition des semi-rigides britanniques : naviguer à vive allure en mer ouverte, tout en garantissant plaisir de la vitesse et sécurité. Le 800 ViperMax ne déroge pas à cette philosophie.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 7,95 m |
Largeur | 2,6 m |
Diam. maxi des flotteurs | 0 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 2 x 150 ou 300 ch (220,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 200 - 300 ch |
Poids sans moteur | 900 kg |
Rapport poids/puissance | 4,8 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 2000 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca |
Capacité carburant | 220 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Osprey Inflatables (Grande-Bretagne) |
Importateur | Plaisirs Nautic 29 (29 - Plomelin) |
Droits annuels sur la coque | 105 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 315 |
Le 8.0 est le plus grand des modèles de la série ViperMax, dont la déclinaison Leisure propose quelques équipements supplémentaires, à l’image du solarium (placé à l’avant) qui « méditerranéise » quelque peu ce pur british RIB. Solidement construit, l’Osprey se caractérise par des flotteurs de diamètre constant (les productions anglaises optent souvent pour un diamètre progressif afin d’affiner la ligne) et une finition sobre, voire spartiate. Vous l’aurez compris, un Osprey n’est pas un bateau pour la frime, c’est un baroudeur tout juste civilisé qui mise avant tout sur ses qualités marine et ses performances pour séduire. D’où une carène en V profond et des flotteurs qui ne touchent plus l’eau une fois le bateau déjaugé. Découvrons-le plus en détail…
Au ponton
Premier constat, l’Osprey est bien dans la lignée des « ribs » d’Outre-Manche avec sa largeur contenue (un 8 mètres fait souvent 3 mètres de large) qui le rendrait presque transportable flotteurs gonflés avec ses 2,60 m (au lieu de 2,55 m). Cette étroitesse découle de sa carène en V profond. Le cockpit n’est donc pas des plus spacieux, mais il est suffisamment accueillant pour offrir huit à dix vraies places assises, ce qui n’est pas forcément le cas de concurrents italiens de cette longueur, malgré leur orientation familiale. Il est possible d’asseoir deux enfants sur le siège situé devant la console. La banquette arrière moulée dans le module de poupe en polyester peut recevoir trois ou quatre passagers, mais ce sont surtout les quatre bolsters à suspension et assise réglable en inclinaison qui retiennent l’attention, de par leur ergonomie et leur adéquation avec ce type de bateau. Pour aller vite en mer formée, ce sont les meilleures places ! L’équipement le plus surprenant à bord de ce baroudeur est à n’en pas douter le solarium (166 x 119 cm) qui occupe une bonne partie du pont avant. Bien que peu goûté par les plaisanciers britanniques (et pour cause, la météo n’incite pas au farniente !), ce type d’équipement montre que certains constructeurs anglais de semi-rigides (Scorpion, Cobra, Revenger…), regardent de plus en plus au-delà de leurs frontières et proposent des options de confort. Le module polyester qui forme une grande soute arrière, en montant jusqu’au niveau du dossier de la banquette, ne facilite pas l’accès à la baignade, même si une courte échelle se trouve à bâbord.
Le roll-bar facilement démontable porte le feu de poupe et peut servir pour la glisse tractée, notamment le wakeboard, avec un point de traction élevé. On notera aussi la forme de la console avec sa façade postérieure évidée qui laisse tout l’espace voulu au pilote et au copilote pour placer leurs appuis au sol. Pour ce qui est du tableau de bord, on peut regretter qu’il n’ait pas été prévu de place pour intégrer un GPS/traceur/sondeur. Sur notre bateau d’essai, un petit Garmin à écran de sept pouces était fixé sur étrier. Par contre, la présence d’une boîte à gants fermant à clé est à saluer. Le beau volant badgé du sigle Osprey vient, lui, de chez… Technohull. Sous le matelas de bain de soleil, on trouve un grand coffre, bienvenu pour apporter du stockage supplémentaire.
Pour autant, tout n’est pas parfait à bord de l’Osprey : ainsi, on note l’absence de vérin pour assister l’ouverture de la soute arrière, le montage désordonné des câbles électriques à l’intérieur de la console qui réduit les possibilités de rangement, le couvercle du puits de mouillage dépourvu de passe-ligne, les passavants très étroits (17cm) qui compliquent les déplacements à bord, l’absence de main courante sur l’avant de la console pour l’occupant du siège… Enfin, les amateurs de mouillage devront se contenter d’un dispositif simple, basique : puits à chaîne, taquet axial et simple guide de mouillage. Comme souvent chez les Britanniques, même pour un 8 mètres, ni guindeau ni davier…
En mer
A défaut de mer, nous avons testé le 8.0 ViperMax sur le Canal Baudouin, à Bruges, face aux installations de l’importateur belge Brugge Marine Center, spécialiste de renom du semi-rigide haute performance. Ceci a son importance, car c’est parce que nous n’avons pas pu juger de ses capacités en mer, que nous n’avons pas attribué directement cinq étoiles à cet Osprey. Car sur le canal de Bruges nous avons été séduits, sans réserve, par son comportement, ses performances et le plaisir de pilotage qu’il dispense. Que ce soit pour la sensation de vitesse au régime maxi, à 50 nœuds, ou dans les virages pris en mode sportif, en totale maîtrise, le ViperMax et son compère le Verado Pro 250 régalent le barreur et leurs passagers par la sensation de sécurité qu’ils dégagent. Dans les courbes les plus serrés, la carène de l’Osprey n’est pas un instant prise en défaut, même lors de remises de gaz musclées en sortie, où une légère glisse latérale adoucie un peu les G qui s’exercent sur l’équipage. La direction douce et précise connecte impeccablement le pilote à la carène, avec un très bon feeling pour la gestion des virages, comme en ligne droite avec l’aiguille en « zone rouge » et un trim largement positif. L’équilibre demeure parfait, en latéral comme en longitudinal. Pas de roulis, pas de pompage, pas plus que de coups de raquettes. Voilà qui incite à profiter de la grosse pincée de chevaux supplémentaires qu’offre la version « Pro » du Verado 250. Chris Deraegt, notre hôte, évoque une bonne trentaine de pur-sang additionnels. Ce qui nous amène près de la puissance maxi autorisée (300 chevaux). Les performances sont au rendez-vous avec de remarquables accélérations comme en témoignent nos chronos de déjaugeage (3’’6) ou de 0 à 20 nœuds (3’’5) ainsi qu’un respectable 50,3 nœuds à 6 000 tr/min, avec une hélice quatre pales de 21 pouces qui assure une belle stabilité et permet d’user du trim positif. Mais, les chiffres les plus satisfaisants sont ceux des régimes intermédiaires, avec des rendements vraiment excellents à 3 000 et 3 500 tr/min, à savoir 0,93 mille/litre à 22 nœuds, et 0,91 mille/litre à 27,3 nœuds. Et à 4 000 tr/min, avec 0,79 mille/litre à 32,9 nœuds, le ratio distance parcourue pour essence consommée est encore très convenable. Econome malgré sa puissance, le Verado Pro 250 autorise une autonomie comprise entre 160 et 200 milles avec le (petit) réservoir de 220 litres. Pour ceux qui envisageraient de longues traversées (par exemple continent/Corse aller/retour) nous conseillerons l’option 350 litres ou 2 x 220 litres…
Encore un mot pour souligner le confort des bolsters en provenance d’un équipementier grec qui équipe la marque de semi-rigides haute performance Technohull. Outre leur dossier enveloppant ils disposent d’une assise réglable (manuellement) en inclinaison. En revanche, le pare-brise, qui s’apparente plus à un saute-vent, n’offre pas une protection très efficace contre le flux d’air à haute vitesse.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Pro 800 | 7.80 Pro | 808 |
---|---|---|---|
Marque | Humber (Grande-Bretagne) | Ribcraft (Grande-Bretagne) | Roughneck (Hollande) |
Imporlation | Fishing Ribs (35 - Melesse) | Concar’Nautic (56 – Concarneau) | JS Marine (17 – La Rochelle) |
Longueur | 8,00 x 2,60 m | 7,80 x 2,70 m | 8,08 x 2,85 m |
Nb de personnes | 15 | 14 | 0 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 37 310 € (sans moteur) | 29 400 € (sans moteur) | 45 883 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 50,3 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 37,0 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 27,3 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,6 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 3,5 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,2 nds à 2 200 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 23,7 l/h à 3 000 tr/min |
Autonomie en usage courant (estimation) | 192 milles à 22 nds |
Hélice de l'essai | Revolution 4 – 14’’5 x 21’’ inox 4 pales |