Essai Oxyal-RIB 22

Digne d'intérêt

Bien que sa réputation soit encore confidentielle, la marque Oxyal-Rib ne devrait pas tarder à faire parler d'elle. Ceci pour deux raisons majeures : d'une part, une conception qualitative et originale - pas seulement en raison de son gros œuvre en aluminium – d'autre part, des qualités nautiques indéniables. Reste le prix…

Texte et photos Philippe Leblond


 48 500 € sans moteur (tarif 2014)
 6.59 m
 10
 47,4 nds avec Mercury Verado 300 ch 4T
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Paru dans le Pneumag n° 101 Mai/Juin 2014



Le second modèle du chantier lyonnais, Oxy Service, joue une partition difficile, non pas qu'il manque d'arguments - ses qualités sont indéniables - mais en raison de son niveau de prix. Avec une mise de près de 50 000 €, sans le moteur, l'Oxyal 22' se trouve face à une concurrence relevée, principalement venue d'Italie. Le hic, c'est que les plus chers de ses concurrents potentiels s'affichent tous à moins de 40 000 €. Certes, leur coque est en polyester et, comme pour les ex-Rafale, le constructeur de l'Oxyal devra compter sur une clientèle convaincue de l'intérêt de posséder un semi-rigide à coque alu, et disposée à verser pour cela 10 000 euros de plus.
Cette marque de semi-rigides, née il y a trois ans, s'est d'abord fait connaître avec un 28-pieds à cabine bimoteur de 8,40 m. L'année suivante, cet ambitieux semi-rigide de croisière était rejoint par le 22' (6,59 m), voué à une utilisation à la journée, malgré son imposante console/cabine. En effet, celle-ci ne dispose pas de couchette, mais peut accueillir un WC optionnel. Dû au crayon de l'architecte belge Jean-Pierre Brouns, spécialiste du voilier de voyage et inconditionnel de l'aluminium, l'Oxyal 22 arbore une apparence élégante et un poste de pilotage plutôt avancé, afin de laisser un maximum d'espace au centre de vie qu'est le carré arrière transformable en un vaste solarium. Les dimensions de ce dernier compensent l'absence de bain de soleil à l'avant. En configuration dînette, il est possible de s'asseoir à six autour de la table. Cet espace est d'autant plus confortable que le moteur est rejeté très en arrière, grâce à l'utilisation d'une chaise moteur. Cette dernière, traitée en plage de bain, fera le bonheur des baigneurs au mouillage. La présence de dossiers pouvant servir d'appui-tête lorsqu'on s'allonge au soleil, ajoute au confort, de même que la glacière électrique Waeco, dans le leaning-post.
Il est à noter que la dotation de série de ce semi-rigide est généreuse, puisque tout est standard, à l'exception du pont en simili teck, du WC chimique, du GPS, du sondeur et de la VHF. On appréciera aussi les possibilités de rangement qu'offrent les banquettes latérales, le leaning-post et l'abri de console (190 x 100 x 170 cm). Un bon point aussi pour l'accastillage, de belle facture, et l'intégration des apparaux de mouillage (l'ancre est à poste sur son davier, sous le petit pontage qui abrite le guindeau et le puits à chaîne).
La coque de l'Oxyal, construite en aluminium 5083, de qualité marine et de forte épaisseur, adopte un V évolutif (21° à la poupe, 53° à la proue) qui se termine en forme de bracket, sur lequel trône la plus puissante mécanique de la gamme Verado "normale", le 300-ch, le 350 Sci appartenant à la gamme"Racing". Lors de notre essai, qui s'est déroulé au large de La Rochelle, nous avons atteint 47,4 nœuds. Une V-max satisfaisante, avec trois personnes à bord. Plus que cette pointe de vitesse, l'important réside dans les allures de croisière de ce bateau, destiné aux sorties en famille. A cet égard, les 25 nœuds obtenus à 3 500 tr/min (32 l/h) et les 34 nœuds à 4 500 tr/min (55,5 l/h) font de l'Oxyal-Rib 22 un semi-rigide de grand tourisme, rapide mais raisonnable au plan de la consommation. Nous retiendrons à ce sujet les 0,79 milles par litre à 25,2 nœuds, qui constituent le régime de croisière économique.
Vif (5 secondes de 0 à 20 nœuds), l'Oxyal déjauge pratiquement sans se cabrer et accélère vigoureusement jusqu'au régime maxi. Son étrave, aux entrées d'eau fines, tranche efficacement le clapot de 40 à 50 cm qui parcourt le Pertuis d'Antioche. Ses réactions, à l'image de sa souplesse dans la vague, sont douces et malgré la présence des 300 chevaux suralimentés du 6-cylindres en ligne Mercury, la confiance s'installe rapidement entre le pilote et sa monture. Tenue de cap rigoureuse, stabilité latérale imperturbable, même lorsque l'on recourt généreusement au trim, précision des trajectoires en virage, quel que soit le rayon de braquage, motricité intacte lors de remise de gaz en sortie de courbe, grip constant… Bref, un comportement sans mauvaises surprises.



photo Oxyal-RIB 22


photo Oxyal-RIB 22


photo Oxyal-RIB 22


photo Oxyal-RIB 22


Au Ponton
Nous avons découvert l'Oxyal 22 au Grand Pavois, où il était exposé à flot. Ce qui nous a permis de l'apprécier dans son élément. Au premier coup d'œil, il se démarque de la plupart des semi-rigides de son segment, d'une part en raison de son matériau dominant (coque et pont en alu), d'autre part par son plan de pont, qui sacrifie le solarium avant au profit d'un vaste carré/bain de soleil arrière, laissant un large passage central vers la grande plate-forme de bain. La console, décalée sur tribord, laisse un passavant correct pour rejoindre le dispositif de mouillage (guindeau électrique en option), où l'extrémité avant des flotteurs (en Orca 1 670 décitex) vient se loger de part et d'autre du robuste davier, se fondant harmonieusement avec la delphinière.




En Mer
Ce semi-rigide doté d'une robuste coque en alu se comporte très bien dans le clapot, gommant en souplesse les petites vagues, et sans résonance de matériau. La quille, fine et encadrée de quatre virures, défléchit bien la vague d'étrave, et se montre précise en cap et en virage. Bien que puissamment motorisé pour sa longueur et son poids (ratio de 3,9 kg/ch !) l'Oxyal 22 ne donne jamais la sensation d'être surmotorisé. Il assume parfaitement la fougue du Verado et de son compresseur. Il est toutefois permis de penser que, compte tenu de son programme d'utilisation dominant (la balade et le farniente en famille), 200 chevaux suffiraient à la tâche, tout en assurant un niveau de performances acceptable.




Perf
Aime
je suis la