Livré exclusivement avec un moteur Yamaha à l'instar de tous les Capelli, le Tempest 625 démontre avec brio qu'un bateau confortable, à vocation avant tout familiale, peut aussi se distinguer par des performances et un comportement assez sportifs.
Texte et photos : Jacques Anglès
Au-dessus de 6 m en semi-rigide, on accède à une catégorie capable de sortir presque par tous les temps, avec un poids suffisant pour ne (presque) plus craindre la prise au vent et le risque de voir l'étrave s'envoler. C'est en tout cas ce que démontre pour l'heure notre Tempest 625 survolant le clapot à plus de 40 nœuds sans forcer ni taper le moins du monde. Installé aux commandes, j'apprécie les qualités dynamiques de cette carène en V, qui fait preuve d'une excellente stabilité, tant en latéral qu'en tenue de cap, sans montrer de velléité de virage à droite ou à gauche quand on lâche le volant. La bonne sensibilité au trim permet de peaufiner l'assiette au "quart de poil" pour aller flirter avec les 45 nœuds en pointe ! Cette vitesse, exceptionnelle pour un modèle qui se veut avant tout familial, est d'autant plus appréciable que l'on conserve une parfaite sensation de sécurité. Il est vrai que Michel Dorée, distributeur marseillais de la marque et expert en montages "sportifs", a placé le moteur relativement haut (mais néanmoins sans excès) afin de favoriser la vitesse de pointe et l'agrément de pilotage. Ainsi préparé et bien servi par la barre hydraulique fournie en standard, le bateau se pilote du bout des doigts, avec précision. La carène en V profond amortit bien les passages de vagues et, en virage, on peut attaquer franchement, même à vitesse élevée, sans la prendre en défaut : le bateau s'incline franchement sans jamais décrocher, virant sur une quinzaine de mètres pour se relancer rapidement. Seule limite de cet exercice : le coup de frein provoqué par les virages en épingle à cheveux finit par déclencher la ventilation de l'hélice quand on insiste trop. La position de pilotage est assez confortable, que l'on soit assis ou debout, avec la commande de gaz bien placée sous la main droite et un pare-brise assez haut qui protège bien des embruns. On regrette toutefois que la largeur limitée de la banquette ne permette pas de s'asseoir à deux. Les passagers profitent en revanche d'une confortable banquette de poupe à trois places avec des poignées latérales en inox pour se tenir, à laquelle s'ajoutent le siège frontal de la console (sans poignées de maintien) et le solarium avant. Au total, le cockpit reste très confortable jusqu'à six-sept personnes à bordCertes le Tempest 625 est homologué pour douze personnes, mais on n'utilisera cette capacité qu'à titre exceptionnel, sur de brèves distances. Le retour à quai permettra de confirmer la bonne impression en manœuvres, déjà notée au moment de la sortie, concluant un bilan "navigation" élogieux avant de se pencher plus en détail sur le cockpit et la construction. Commençons par le flotteur gonflable : il est en Néoprène-Hypalon gage de durabilité, de résistance aux ultra-violets et de facilité de réparation à froid en cas de fuite. Ce flotteur, protégé extérieurement par un double liston en caoutchouc, est doté de quatre grosses poignées latérales en caoutchouc et, sur le dessus, d'une série de poignées formant une main-courante autour du solarium avant. La coque rigide en polyester paraît solide (aucune souplesse excessive des planchers et des plans d'appui). La partie intérieure de cette coque remonte très haut à l'arrière, englobant les boudins pour former deux larges marchepieds qui facilitent l'embarquement et l'accès à l'échelle de bain. Bon point, cette dernière fait partie de l'équipement standard du bateau, ce qui n'est pas le cas chez tous les constructeurs. En revanche, l'arceau en polyester est en option. Cet accessoire cher offre d'ailleurs assez peu d'intérêt (sinon en tant que support du taud de soleil) et encombre plutôt l'accès à l'arrière. La console de pilotage centrale ménage deux passages latéraux pratiques (largeur 30 cm) et abrite un coffre accessible par deux jolies portes de teck qui ajoutent une touche de classe au cockpit. Il manque néanmoins un vide-poche pour petits objets usuels (briquets, cigarettes, lunettes)... La partie avant est dédiée au farniente et aux repas, avec une table de pique-nique amovible qui, une fois en position basse agrandit le bain de soleil avant (225 x 135 cm).
Sous ce solarium et sous les banquettes, plusieurs coffres permettent de ranger tout le matériel de bord, et l'on trouve à l'avant une baille à mouillage de bonnes dimensions. Désormais classique sur les semi-rigides, le massif de proue en polyester est pratique pour embarquer-débarquer par l'avant; il est doté ici d'un petit davier en tôle d'inox qui déborde et est très exposé en cas de choc contre un quai (attention en manœuvrant). Sans prétendre au luxe, la réalisation est dans l'ensemble sérieuse. .
Conclusion
L'association Yamaha-Capelli permet de proposer à prix abordable un bateau très marin, doté d'une généreuse puissance au tableau arrière. Sobre et d'une remarquable discrétion (comme tous les 4 temps Yamaha), le 150 ch 4 temps proposé en motorisation standard convient parfaitement à ce bateau et procure une vitesse de croisière bien au-dessus de la moyenne. Sécurité, agrément de pilotage et performances sont au rendez-vous sur cet ensemble homogène auquel on ne reprochera qu'un accastillage un peu léger. Voilà un bateau qui peut aussi bien être utiisé pour la promenade en famille, pour la plongée ou pour la pêche au large.