Valeur sûre, le Tempest 500 est le modèle le plus populaire du chantier italien. à partir d'une carène aux belles qualités marines, il est décliné en trois versions plus ou moins luxueuses : 500 Work, 505 Easy Line et 500 Top Line. En package avec moteur Yamaha, le Easy Line est particulièrement attractif.
Texte et photos Jacques Anglès
Cinq mètres c'est une longueur idéale pour découvrir les joies de la mer en bateau pneumatique, sans se ruiner. On bénéficie déjà d'un vrai bateau de mer, capable de sortir même quand les conditions ne sont pas parfaites, avec assez de place pour embarquer la famille avec un minimum de confort. à cet égard, le Tempest 500 présente une sorte de concentré du savoir-faire Capelli. Très polyvalent, il s'adresse aussi bien aux nouveaux "arrivants" du pneu, qu'aux pratiquants avertis recherchant un bateau marin mais pas trop encombrant, facile à transporter avec une voiture légère, et dont le budget ne pèsera pas sur les finances familiales. La voie de la sagesse en quelque sorte, surtout si on l'équipe d'un 50 ch, à l'image du modèle de notre essai. Si, à première vue, cette puissance peut sembler un peu faible par rapport à la puissance maximale autorisée (110 ch), notre test montre qu'elle suffit amplement tant que l'on ne surcharge pas le bateau. En fait c'est plutôt le 110 ch qui est trop puissant pour cette unité, et à coup sûr pas en rapport avec sa vocation familiale. Voyons ce qu'il en est sur l'eau avec, lors de notre essai, un mistral montant jusqu'à force 6, autant dire un peu "limite" pour un pneu de 5 m. Mais cela nous donnera l'occasion de confirmer ses qualités marines dans des conditions musclées. Le cockpit est du type "deux zones" classiques, avec console et banquette de pilotage à l'arrière. à deux à bord, on s'installe donc "naturellement" sur cette banquette, ce qui n'est pas la meilleure solution : tout le poids étant sur l'arrière, le déjaugeage est assez cabré, surtout par vent fort debout. Mieux vaut placer le passager sur le siège avant de console pour rétablir un bon équilibre longitudinal (à partir de trois personnes à bord, la question ne se pose plus). Assis ou debout le pilote est plutôt bien installé, avec assez d'espace entre banquette et console pour ne pas être collé au volant et possibilité de se tenir au robuste cadre inox du pare-brise. Malgré la puissance modeste du 50 ch, le Tempest 500 se révèle assez vif au déjaugeage et adopte ensuite une assiette horizontale très stable, avec une bonne réponse au trim qui permet de s'adapter aux conditions de navigation. Les boudins affleurent juste l'eau, ce qui assure une excellente stabilité latérale, mais cela engendre aussi, en toute logique, quelques coups de raquette quand le clapot se lève, notamment par mer de travers. La stabilité de route est remarquable (à fond, volant lâché, le bateau file tout droit). Dans l'ensemble, le comportement est très sain, avec un tempérament légèrement survireur en virage (sans velléité de décrochage), ce qui rend le pilotage assez ludique, Mais il faut bien se tenir car le bateau vire avec peu de gîte. Fort de ces bonnes sensations, nous mettons le cap sur l'île de Porquerolles. Sous un mistral forcissant qui creuse déjà sérieusement la mer dans ce passage, notre Tempest 500 cavale en sécurité. Jugez vous-mêmes : 14-18 nœuds contre les vagues, 20-26 nœuds par mer de travers ou arrière, et quelques sauts de vagues qui confirment l'équilibre de la carène. Attention tout de même à la légèreté de la proue par vent debout ! Il faut dire que notre bateau d'essai, à cet égard, avec rien dans les coffres avant, n'était pas avantagé… Plus tard nous renouvelons le test "de haute mer" avec quatre gaillards à bord (dont trois de 85 à 95 kg) et le réservoir plein. Ainsi chargé, le Tempest fait preuve d'une sécurité absolue dans cette mer dure. Mais le 50 chevaux est alors à la peine, ce qui oblige à jouer de la commande de gaz, avec une vitesse maxi qui "tombe" à 23,5 nœuds pour 5 000 tr/mn. Bref, si vous naviguez souvent avec une forte charge, optez sans hésiter pour le Yamaha 80 ch, également proposé en package. Côté navigation, le Tempest 500 passe le test haut la main. Côté construction, c'est positif aussi. Le flotteur est en CR/CSM Orca (réparable à froid et plus durable que du PVC), et la partie polyester est réalisée avec sérieux. Les renforts de fond de coque et la rigidité des planchers inspirent confiance et les détails font la différence : plancher stratifié dans la soute arrière (toujours sec), charnières de coffres boulonnées, capot de soute arrière maintenu par un vérin, fermetures de capots à tension réglable, etc. Ce qui n'exclut pas quelques fausses notes : le capot du coffre de console travaille en porte-à-faux (fragile), les drains de cockpit ne sont pas assez profonds, le gros taquet-coinceur de proue est peu efficace et il manque des poignées autour du cockpit avant. Venons-en au confort : comme toujours chez Capelli, le fonctionnel passe avant le look. à défaut d'émotion esthétique, on apprécie l'agencement pratique du cockpit (farniente à l'avant, pilotage à l'arrière). Points forts : la commodité de circulation, les coffres volumineux et le grand bain de soleil dont la rallonge pourrait faire office de table, en la dotant d'un pied amovible. Point faible : le réservoir d'essence en option, ce qui dénote dans un équipement standard par ailleurs bien pensé, incluant une belle échelle de bain et l'allonge de solarium..
CONCLUSION
C'est un package intéressant que propose ici Yamaha, sur une base éprouvée qui reste parfaitement d'actualité. Réalisation de bonne facture, équipement généreux et qualités marines sont à mettre à l'actif de ce petit bateau plein de ressources, qui convient aussi bien à la pêche, la plongée, ou la balade en famille. Le 50 ch est suffisant s'il ne navigue pas trop chargé (un couple avec deux ou trois enfants), le 80 ch est préférable pour les équipages nombreux et la pratique du ski nautique.