Essai Capelli Tempest 1000 WA

Cap au large !

Objectif croisière sur le modèle amiral du chantier italien, remarquable d'aisance dans le gros temps. Offrant un confort au top pour des vacances en couple ou en famille, il se montre tout aussi accueillant pour les balades à la journée entre amis.

Texte et photos Jacques Anglès


 173 370 € avec 2 x Yamaha 300 ch 4T V6 (tarif 2016)
 9.6 m
 18
 51 nds
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Paru dans le Pneumag n° 82 Mars/Avril 2011



Toujours apte à surfer sur les vagues porteuses, le chantier Italien a investi le champ des pneus habitables avec deux modèles lancés simultanément fin 2009, le Tempest 750 WA (essai Pneu Mag n° 76) et Le Tempest 1000 WA. Ce dernier reprend la carène du Tempest 1000 CC, dont nous avions eu l'occasion de souligner les qualités lors de sa sortie (essai Pneu Mag n° 73). Avec le 1000 WA, la croisière s'impose comme une évidence compte tenu de son niveau de prestations. En version standard, il ne manque pratiquement rien à bord pour vivre confortablement à deux en croisière, voire à quatre ou six avec un taud de camping additionnel. L'intérieur offre un volume impressionnant et bien conçu. On peut louer son excellente accessibilité (large porte coulissante), sa hauteur respectable (1,78 m dans la partie située sous la console) et son aération remarquablement efficace. Sur ce dernier point, le constructeur n'a pas lésiné sur la dimension des ouvertures : un large capot sur le pont avant, et deux hublots latéraux de fort diamètre, l'un à bâbord, au-dessus de la cuisine disposée en long, l'autre à tribord dans le cabinet de toilette. La première est équipée d'un réchaud simple feu et d'un évier. Le second dispose de la même hauteur sous barrots et est doté, en standard, d'un WC marin et d'un élégant lavabo-vasque en verre avec robinet mitigeur (l'eau chaude étant en option). Une table amovible en teck s'installe dans la partie médiane de la cabine, offrant un petit carré intérieur (3-4 personnes) en cas de mauvais temps, avec réfrigérateur de 50 l à tribord, tandis que la partie située sous le pont avant, plus basse, forme une grande alcôve où prend place le lit double. Des plafonniers halogènes procurent un éclairage suffisant dans chaque zone.
Mais, direz-vous, avec tant d'espace intérieur, que reste-t-il à l'extérieur ? Eh bien, un pont intelligemment organisé en trois zones, pour le farniente, le pilotage et les heures conviviales autour de la table du carré. Le pont avant surélevé, desservi par deux passavants doublés de Flexiteek du meilleur effet, procure un vaste solarium, que prolonge un grand dossier appuyé sur la console. On regrette juste que le superbe balcon inox, indispensable à la sécurité, soit en option. En revanche l'installation du mouillage est un modèle du genre, avec guindeau en standard, delphinière évitant tout ragage de la chaîne et davier basculant.
Au centre du cockpit, le poste de pilotage est bien abrité par la console,  large et très haute, ce qui peut hélas limiter la visibilité d'un pilote de taille modeste. La grande banquette biplace, avec cale-pied en teck et assise relevable en appui fessier, assure un pilotage toujours confortable.
Enfin, le carré arrière disposé en U peut recevoir facilement six convives, avec une table en teck amovible (un peu petite toutefois). Notez que ce carré, décalé sur tribord, laisse libre la coursive d'accès à la plage de bain arrière, via une échancrure dans l'hiloire de poupe. Autre bon point : malgré l'absence de coffre à l'avant, le 1000 WA se montre généreux en rangements, avec de bons volumes sous les banquettes du carré et sous le lit intérieur. Au final, on constate que cet aménagement étudié pour la croisière se révèle également bien adapté à la balade avec un équipage de six à huit personnes, et ceci d'autant plus qu'il dispose d'un équipement standard très généreux. Avec le superbe bimini optionnel ombrageant le cockpit aux heures chaudes, le confort sera parfait.
Reste à savoir si les belles qualités de la carène, remarquées sur la version 1000 CC avec la même motorisation (53 nœuds en pointe !), se retrouvent sur la version "croisière", qui avoue tout de même 500 kg de plus sur la balance. Notons au passage que les anciens 300 ch V8 de cet essai ont été remplacés par les nouveaux 300 ch V6, avec lesquels nous avons obtenu des performances quasi identiques (voir Pneu Mag n°78). La tramontane de force 6 à 7 qui continue à fouetter le Golfe du Lion durant deux journées de tests, après avoir soufflé jusqu'à force 9 la veille, fournit en l'occurrence un implacable juge de paix. Un premier convoyage de Saint-Cyprien à Port-Argelès, mené grand train sur une mer blanchie par un gros clapot, me rassure vite, avec un chrono à 50 nds. Pas mal pour une prise en main ! Surtout, je retrouve aux commandes la sensation de puissance et de sécurité déjà éprouvée sur le 1000 CC. Stabilité de route, direction précise, réglage de trim efficace, le 1000 WA ne pâtit guère de son relatif embonpoint, et affiche la même franchise de comportement et le même agrément de pilotage que son jumeau. Une longue virée au-delà du cap Béar dans des creux de 2 m (la mauvaise réputation du coin n'est pas une légende !) confirment ce jugement, avec trois qualités à mettre en exergue : la maniabilité, la réactivité au trim et l'équilibre, tant en longitudinal qu'en latéral. Je dirais même que la (légère) perte de performances due au poids est contrebalancée par un meilleur confort dans les vagues, et le chrono maxi de 50,7 nœuds enregistré en zone plus abritée met encore la barre très haut ! Bref, voilà un croiseur capable du meilleur au large, qui bénéficie aussi d'une belle capacité d'accueil en sorties à la journée.



photo Capelli Tempest 1000 WA


photo Capelli Tempest 1000 WA


photo Capelli Tempest 1000 WA


photo Capelli Tempest 1000 WA





CONCLUSION
Ce vrai semi-rigide de croisière réunit deux atouts essentiels : une tenue de mer qui autorise des traversées hauturières en toute sérénité et un confort intérieur remarquable. En prime, il délivre des chronos dignes d'un grand sportif avec la motorisation maximale. Une puissance inférieure (2 x 250 ch) ne devrait d'ailleurs pas entamer son potentiel de séduction. Certes, l'engin n'est pas à portée de toutes les bourses, mais il en donne beaucoup et ne prête guère le flanc à la critique. Une réussite.




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