Essai Capelli Tempest 850 WA

Envie d'horizons lointains ?

Avec cette carène volontaire face à la vague et bien stable au mouillage, ces performances de berline haut de gamme (V8 !) et cette cabine accueillante, le dernier des walkaround du chantier italien donne envie d'aller voir plus loin que la crique d'à côté. Bienvenue à bord !

Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Leblond et Yamaha Motor France


 116 340 € avec Yamaha 350 ch 4T (tarif 2016)
 8.6 m
 18
 44,8 nds
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Paru dans le Pneumag n° 95 Mai/Juin 2013



Le semi-rigide à cabine, Capelli y prend goût ! Il est vrai que sa première expérience, avec un Tempest 900 WA qui va bientôt souffler sa dixième bougie, a rencontrée un véritable succès. C'est ainsi qu'ont suivi le 1000 WA, le 770 WA, puis ce 850, lancé fin 2011. Sans parler du dernier en date, l'imposant T44 (13,10 m) présenté au Salon de Cannes, qui, s'il ne reprend pas l'appellation "Walkaround", n'en possède pas moins une architecture proche de celle de ses "petits" frères… Après avoir bénéficié d'un léger lifting il y a trois ans, le 900 WA, malgré les qualités évidentes du nouveau 850, est maintenu au catalogue. Il est vrai que la ligne du nouveau venu, bien que mieux équilibrée que celle du 770, ne dégage pas autant de personnalité que celle, plus fluide, du 900. Toutefois, le 850 WA vient "au soutien" de son aîné avec un prix quasi identique. Quand la demande pour le 900 s'éteindra, il prendra la relève, non sans brio, comme nous allons le voir.
Le Tempest de notre essai, amarré au quai de la capitainerie de Cavalaire, exhibe sur son tableau arrière, le plus puissant des Yamaha : le fameux V8 à quatre soupapes par cylindres, totalisant 5 330 cm3. Il est aussi proposé avec deux bimotorisations, 2 x 150 et 2 x 200 ch (puissance maxi autorisée), pour un prix légèrement supérieur (respectivement 116 930 € et 119 220 €). Mais, larguons les amarres sans plus tarder pour voir comment se comporte ce lourd Tempest (près de deux 2,5 tonnes en ordre de marche). La baie de Cavalaire est caressée par une légère brise d'est, mais le plan d'eau est propice aux mesures que nous devons effectuer. Et pour évaluer l'équilibre de la carène, une bonne houle résiduelle pointe son nez au détour du Cap Lardier. Moteur chaud, je pousse les gaz à fond. Le V8 monte prestement en régime, mais la masse est là ainsi qu'un cabrage assez prononcé, et malgré une reprise d'assiette en "bascule", les chronos d'accélération vont s'avérer modestes. Ce qui n'est pas le cas de la vitesse de pointe, qui avec près de 45 nœuds, est tout à fait "dans les clous". Mais le plus important, compte tenu de la destination du Tempest 850 WA, réside dans l'obtention d'un bon rendement aux allures de croisière, ce qui est le cas entre 3 500 tr/min (22 nœuds) et 4 500 tr/min (30 nœuds), 4 000 tr/min étant son rythme naturel. A ces régimes, la mécanique n'est pas vraiment sollicitée, la conso reste acceptable et la sonorité ronde du V8 berce gentiment les passagers. Parfait, pour un semi-rigide dédié aux longues balades voire à la croisière… Par contre, à l'approche de la zone rouge, l'appétit du gros Yam n'est pas légendaire et les chiffres s'envolent, en même temps que s'altère son joli timbre.
A la barre, malgré le poids et le gabarit, le plaisir est bien présent. L'assistance de direction joue la douceur sans perdre la précision pour guider cette carène qui révèle une belle réactivité et une tenue de cap imperturbable, même dans la houle de près de deux mètres, en rythme sportif, décollages à l'appui. Dans toutes les évolutions, le Capelli fait montre d'une réelle aisance et d'un tempérament sain, que ce soit au régime maxi bien trimé (pas de roulis), en recherche de vitesse, ou dans les virages serrés où le couple de "camion" du V8 lui confère des relances énergiques. Pas de doute, le mariage avec le F350 est une réussite ! Une bimotorisation serait sans doute garante d'un soupçon de punch en plus au démarrage, mais déplacerait un peu le point d'équilibre vers la poupe. Un seul moteur nous semble être le bon choix sur ce bateau, mais on aurait bien aimé goûter l'alternative du V6 Yamaha F300, qui pèse 125 kg de moins… Aussi large que le 900 WA, le 850 WA est tout de même plus court de 80 cm. En conséquence, le solarium avant est moins long, mais se rattrape par l'astuce du dossier sur console, qui permet d'adopter, au mouillage, une position "lecture" bien agréable. L'espace en arrière de la console est aussi un peu moins généreux. Le 850 WA propose une banquette en L (au lieu des deux banquettes en vis-à-vis), une tablette escamotable et un leaning-post intégrant un réfrigérateur avec compartiment congélation et une tablette "bar". Une fois cette table repliée, il est possible d'ajuster le complément de sellerie qui compose un bain de soleil de belles dimensions, tout en laissant une coursive libre sur bâbord pour faciliter l'accès à la baignade. La douchette de série (comme le guindeau électrique) est alimentée par un réservoir d'eau douce de 60 litres, un peu juste au vu de la capacité d'accueil du bateau… Les plates-formes de bain rapportées avec antidérapant pointe de diamant, peuvent être habillées, comme le sol du cockpit (moyennant supplément), de Flexiteck, un simili ne nécessitant pas d'entretien et sur lequel les pieds adhèrent bien aussi. Difficile de quitter la poupe du 850 WA sans mentionner l'arceau polyester, qui sert de support à un grand taud de soleil (optionnel), ombrageant le pont jusqu'au poste de pilotage.
A l'aide de deux marches et de passavants protégés par un petit pavois (qui justifie en partie l'appellation "walkaround") surmonté d'un balcon, les déplacements sur le pont avant, occupé dans sa quasi totalité par un grand solarium, sont aisés et sûrs. De même, le dispositif de mouillage est bien pensé avec un guindeau électrique intégré et une delphinière où l'ancre à poste, maintenue par une élingue de sécurité, déborde bien du flotteur, surmonté d'un balcon bienvenu pour se tenir lors de la manœuvre dans des zones agitées. Pour pénétrer dans la cabine, il suffit de faire coulisser la porte en plexi fumé, et l'on trouve à gauche en entrant un bloc-cuisine composé d'un placard et d'un plan de travail en Corian, percé d'un évier et d'un réchaud simple feu. A droite, se tient le cabinet de toilette indépendant abritant un WC marin et un lavabo. Malgré la présence au sol d'un caillebotis, le chantier ne propose pas de douche… C'est l'un des rares griefs que l'on puisse faire au Tempest 850 WA, avec un certain manque de rangement sur le pont, la soute arrière étant en grande partie occupée par le réservoir d'eau douce et les deux batteries. Pour ce qui est de la couchette double, rien à redire, c'est du king size !



photo Capelli Tempest 850 WA


photo Capelli Tempest 850 WA


photo Capelli Tempest 850 WA


photo Capelli Tempest 850 WA





Conclusion : D'apparence soignée, de gabarit généreux, le 850 WA dispose de réels atouts pour séduire une clientèle désireuse de s'adonner aux plaisirs de la petite croisière. Sa cabine est tout à fait fréquentable (1,62 m sous barrots) et son plan de pont bien balancé pour le farniente et la baignade, que ce soit dans l'eau ou au soleil. On peut simplement regretter l'absence d'une douche et d'un petit carré dans la cabine pour apporter un peu plus de confort en croisière, lorsque le temps fraîchit..




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