Essai Capelli Tempest 770 Open

Le sens de l’accueil

Le Tempest 770 vient remplacer le 750, avec un aménagement supposé apporter plus de confort, malgré une largeur identique. Design actualisé, pont arrière réorganisé, le 770 reprend pour le reste les recettes qui ont fait le succès de son prédécesseur : une tenue à la mer sûre et vivante et des éléments de confort conçu pour un programme excursion/farniente, où la surface hors norme du cockpit est un atout maître.

Texte et photos Philippe Leblond


 70 360 € avec Yamaha 250 ch 4T (tarif 2016)
 7.7 m
 24
 45,4 nds
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Paru dans le Pneumag n° 57 Janvier/Février 2007




Un coup d'œil suffit pour deviner les avantages de ce grand semi-rigide qui se signale par une surface de pont au-dessus de la moyenne, grâce à sa forme de poupe très arrondie, caractéristique des pneumatiques produits par Capelli. Ce nez aux courbes généreuses permet de conserver le maître-bau sur une longueur maximale, ce qui profite à la fois aux passavants, de chaque côté de la console de pilotage, et au solarium du pont avant qui affiche une largeur peu commune. Si cette habitabilité, au caractère dominant, était aussi présente sur le Tempest 750 Top, le 770 voit son plan de pont organisé différemment. La répartition avant/arrière a été inversée, avec une console en position nettement plus avancée, celle du 750 étant positionnée dans la moitié arrière. Conséquence principale, en ce qui concerne l'agencement interne, la dînette qui était implantée en avant de la console prend place entre les deux banquettes arrière. Ainsi, le Tempest 770 gagne un véritable carré, capable d'accueillir six convives pour le pique-nique ou l'apéritif, et un second bain de soleil avec la conversion de la dînette. En termes de convivialité, le gain est incontestable, et avec seulement 20 cm de longueur en plus… Certes le solarium avant perd un peu en longueur, mais se rattrape grâce à un complément de matelas le prolongeant jusqu'à la console. Autre atout par rapport au 750 : l'adjonction du leaning-post biplace libère la seconde banquette pour les passagers (dos à la marche), avec une troisième place possible grâce au coussin qui recouvre la glacière. On gagne ainsi deux à trois places assises. Et le passage latéral qui borde la banquette arrière, facilitant l’accès à l’échelle de bain (déjà présent sur le 750), n’a pas été sacrifié. La douchette est placée dans une petite niche pratiquée dans l’hiloire de cockpit bâbord. Les espaces de circulation (plates-formes de bain, passage latéral, plats-bords) sont revêtus de Flexitek qui offre un contact agréable au pied, sans toutefois égaler le vrai teck. Le plancher du cockpit, lui, est traité avec un antidérapant pointe de diamant classique. L’arceau porte-antennes (monté sur charnières pour le transport) a vu son dessin actualisé, de même que la console et la delphinière, avec des lignes plus « viriles » en provenance du edge-design, déjà présent sur certains modèles de la marque (Tempest 570 et 626). La console, haute et surmontée d’un pare-brise enveloppant, garantit une bonne protection au pilote et dispose d’un tableau de bord où les instruments, bien disposés sont facilement lisibles. Dommage que le compas ne soit pas dans l’axe de vison du barreur… En revanche, les commandes sont bien placées, permettant le pilotage à deux en cas de mer difficile, grâce au volant désaxé vers la gauche et à la commande de gaz en position centrale. Si le leaning-post propose un appui fessier efficace, il est regrettable que la façade postérieure de la console ne soit pas en retrait, car les chocs au niveau des genoux seront inévitables en mer formée. Signalons la présence d’une radio avec lecteur de CD Sony, côté copilote… Grâce à la technologie électronique LAN (un seul câble), le pilote dispose sur les instruments moteurs (combinés Yamaha multifonctions avec débitmètre) d’un grand nombre d’infos : pressions, températures, consommations, niveau de charge de batterie, etc. Par contre, Capelli n’a pas prévu suffisamment de place pour intégrer un GPS lecteur de cartes/sondeur. Il est cependant possible de fixer un combo sur étrier… Côté rangement, le Tempest 770 n'est pas avare de coffres. Si celui de la banquette arrière est en partie « squatté » par les deux batteries (démarrage + service) avec répartiteur de charge, le filtre à carburant, la pompe de pression d'eau et le réservoir de la douchette, il reste largement de quoi faire dans les coffres du leaning-post, de la console, et l'énorme cale qui se trouve sous le solarium avant. Le mouillage, pour sa part, trouve place dans une baille intégrée à la delphinière en polyester. Dotée d'un solide davier et d'un guindeau électrique, de deux chaumards et deux taquets, elle permet de laisser l'ancre à poste. Un dernier mot, avant de prendre les commandes, au sujet de la finition : le flotteur en tissu Orca montre un assemblage « sans bavures », et le bateau témoigne par ailleurs d'une finition très soignée. Une fois n'est pas coutume, le Perthuis rochelais est dans un bon jour : soleil radieux et mer calme… De bonne augure pour la prise de mesures, avec la certitude de pouvoir atteindre la vitesse maxi sans se faire « brasser ». Première constatation, le nez est un peu léger, malgré la présence du réservoir de 240 litres, placé au centre, sous le leaning-post et la console. Il faut donc se montrer parcimonieux sur le relevage du trim pour éviter un léger mouvement de marsouin qui perdure en courbe si on laisse le réglage en l'état. L'obtention de la vitesse maxi se fera d'ailleurs avec un peu de pompage, mais sans roulis : 45,4 nœuds à 6 100 tr/mn, une valeur respectable pour un poids de coque qui avoisine la tonne… Et le déjaugeage, exécuté en 4 secondes tout juste, valide le choix de l'hélice de 19 pouces, sachant que nous ne sommes que deux à bord. Capable de planer à partir de 13 nœuds, le Tempest 770 laisse au barreur une grande liberté de choix pour adapter sa vitesse aux conditions du moment : entre 3 000 tr/mn (15 nds) et 4 500 tr/mn (29,7 nds) les rendements sont vraiment économiques (près de 1 mille par litre), et le F250 ronronne encore gentiment. Au-delà, il pousse ses vocalises, agréables pour un 4-temps mais plus sonore que ses concurrents, me semble-t-il… Par temps calme, la meilleure allure se situe à 4 000 tr/mn (27,8 nds tout de même !).Doté d'un bon équilibre latéral, le Tempest 900 est à l'aise par vent de travers, et des petits sauts sur le sillage d'une vedette de passagers mettront en évidence la souplesse de la carène lors des réceptions, mais confirmeront la légèreté du « nez ». En virage, la quille fait preuve d'un bon grip, aidée par une gîte intérieure marquée. En baissant le trim, on augmente la précision du guidage et l'on évite la ventilation de l'hélice. Par contre, la barre très douce est affublée d'une trop grande démultiplication, et virer court oblige à effectuer un grand nombre de tours. .



photo Capelli Tempest 770 Open


photo Capelli Tempest 770 Open


photo Capelli Tempest 770 Open





CONCLUSION
L’arrivée de ce nouveau Tempest traduit bien la capacité de réflexion du chantier italien qui n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Umberto Capelli n’a de cesse que de parfaire ses bateaux et il faut saluer son obstination, le 770 montrant une finition à la hausse et un plan de pont abouti, tant dans l’optique de grandes promenades rapides en famille que du temps passé au mouillage. Il serait bon toutefois de revoir la forme de la console, côté barreur (sur les autres Tempest également), pour parfaire l’ergonomie du poste de pilotage.




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