*Lancé en 2005, ce best-seller de la gamme Tempest a bénéficié l'an dernier d'un "reset" pertinent qui le rend encore plus performant et agréable à pratiquer. Et ce n'est pas son prix package, particulièrement attractif, qui va le pénaliser… La "success story" continue !*
Texte et photos Philippe Leblond
En route pour dix ans de plus ? Et pourquoi pas, serait-on tenté de dire à l'issue de l'essai de ce nouveau Tempest 570 qui propose un plan de pont amélioré et se montre encore plus rapide à motorisation égale, malgré 50 kilos supplémentaires… Ce léger surpoids va de pair avec une largeur augmentée de cinq centimètres et de nouveaux accessoires de pont. En même temps, l'homologation passe de 10 à 12 passagers, mais la capacité maxi optimale se situe entre cinq (adultes) et sept passagers (avec enfants). Pour ce qui est du package premier prix (avec le Yamaha F80), il augmente de 580 €, avec 28 580 € en 2016 contre 27 770 € en 2014. Une différence facilement acceptable eu égard aux améliorations constatées.
Le plan de pont a donc été quelque peu modifié, avec un volume de rangement augmenté (notamment pour ce qui est du siège de pilotage et le coffre pour objets longs à l'avant), une assise moulée dans la face avant de la console, une table de pique-nique qui sert de rallonge au solarium, des plats-bords arrière élargis et un roll-bar moins encombrant que son prédécesseur, et pourvu d'un point de traction pour le ski ou le wakeboard. Par contre, le nouveau poste de pilotage fait appel à une console et à un siège/coffre plus volumineux que les précédents. Leur emprise au sol plus importante est ici compensée par un déport sur tribord, afin de proposer un large passavant unique à bâbord. Ainsi, la facilité de circulation à bord est préservée.
*Le coffre pour objets longs n'existait pas sur l'ancien modèle*
Destiné en priorité aux sorties en mer collectives (famille ou amis), le Tempest 570 offre plusieurs vraies places assises. A la banquette arrière, qui peut accueillir trois adultes ou quatre enfants, s'ajoute les deux places du siège de pilotage et celle du siège à l'avant de la console. Par mer calme, il est également possible d'asseoir deux passagers supplémentaires sur le flotteur bâbord. L'accès à la baignade se fait en enjambant le dossier de banquette arrière (à moins de le rabattre vers l'avant). Dommage que l'échelle fixée sur la plate-forme de bain ne soit pas intégrée à cette dernière, simple souci d'esthétique… Les plats-bords en polyester, antidérapants, ont été majorés, de manière à faciliter l'embarquement lorsque le bateau est parallèle au quai. Les deux taquets de poupe sont facilement accessibles, de même que celui qui est fixé à l'avant, sur la petite delphinière armée du davier de mouillage. Pour ce qui est du rangement, le chantier italien a bien fait les choses, avec une grande soute arrière à plancher, pour isoler les affaires du fond de coque, toujours humide, un coffre de bon volume sous l'assise de pilotage, un autre plus modeste mais à portée de main du pilote dans la console (manque néanmoins un vide-poches) et le grand coffre avant, sous le solarium dont la partie gauche a été prolongée pour pouvoir recevoir les objets longs (gaffe, skis, cannes). La pointe du matelas de bain de soleil est articulée pour faciliter l'ouverture du coffre de mouillage. Bien vu ! Un mot aussi sur le poste de pilotage qui a bien évolué en comparaison de l'ancien, avec un siège à dossier basculant vers l'avant pour permettre de barrer debout, en appui fessier, et un tableau de bord plus spacieux à même de recevoir un combiné GPS/sondeur de bonne dimension. En contrepartie, le boîtier pupitre (gaz et inversion de marche) a laissé place à une commande latérale, moins ergonomique.
En navigation aussi, on constate un plus. Le positionnement des flotteurs plus haut a permis de réduire la surface de contact avec le plan d'eau et de gagner en vitesse de pointe. Avec ce même Yamaha F100, l'ancien 570 Open s'était contenté de 34,7 nœuds plein gaz. Et il se montrait également moins véloce (d'un ou deux nœuds) aux autres régimes, avec à la clé des rendements moteur moins économiques. On note même un écart sensible pour ce qui est du rendement à 3 500 tr/min, qu'on peut considérer comme le rythme de croisière "éco" : 1,53 m/l à 16,8 nœuds pour l'ancien, 1,72 m/l à 18,1 nœuds pour le nouveau ! Une nette différence au bénéfice de l'autonomie… et du porte-monnaie en fin de saison.
*Pour un équipage restreint, un 80 ch pourrait suffire*
Doué d'un déjaugeage rapide, ponctué d'un cabrage modéré, le Tempest 570 grimpe rapidement jusqu'à son régime maxi (les 20 nœuds sont franchis en à peine plus de cinq secondes avec deux personnes à bord et un réservoir d'essence aux trois-quarts plein) avec l'aide d'un peu de trim positif. Avec 37 nœuds en pointe, on peut s'avouer satisfait, d'autant qu'il serait sans doute possible de faire un peu mieux avec une hélice tirant plus long, pour qui ne naviguera pas lourdement chargé. D'ailleurs, pour un couple d'utilisateurs, le package avec 80 ch (même cylindrée que le 100 ch) sera suffisant.
Au-delà des performances, le nouveau 570 s'avère plus confortable dans le clapot (50 cm avec une brise thermique soutenue durant notre essai) que l'ancien modèle, même s'il n'a pu éviter de nous "rafraîchir" de quelques embruns en virage. Stable, sain, facile de prise en main, le Tempest met immédiatement son pilote en confiance. Son assiette demeure imperturbable, que ce soit en recherche de V-max avec un trim copieusement positif, ou avec mer et vent par le travers. Du fait de ses flotteurs remontés, il vire avec plus d'aisance que son aîné, adoptant une gîte légèrement plus prononcée dans les virages serrés pris avec du gaz (moins de contrainte physique pour l'équipage). Précis dans ses trajectoires, il ressort énergiquement grâce à une motricité intacte (pas de ventilation). Enfin, on appréciera le léger mieux, en termes de confort, dans le clapot aux allures de croisière.
Conclusion
Quelques modifications bienvenues devraient permettre au nouveau Tempest 570 Open de poursuivre sa belle carrière face à une concurrence intense sur ce segment de marché. La nouvelle carène, en particulier, qui a permis d'améliorer le confort et les performances. Toutefois, si le nouveau Tempest 570 se marie à ravir avec le Yamaha 100 ch, on peut regretter, dans le cas où l'on naviguerait le plus souvent avec un équipage nombreux, que le package avec le 115 ch ne soit plus proposé à travers le réseau…