Essai Capelli Tempest 750 Work

Serviable et adaptable

Cette valeur sûre du catalogue Capelli a le sens du devoir. Cela tient autant à ses qualités nautiques qu’à son plan de pont ajustable aux différentes activités sportives qu’il est capable d’assumer. Une large liste d’accessoires permet de se concocter un cockpit « à la carte », gage de fonctionnalité.

Texte et photos Philippe Leblond


 57 390 € avec Yamaha 250 ch 4T
 7.48 m
 24
 46,7 nds avec Yamaha 300 ch 4T
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Essai paru le 31/05/2018

Fiche technique

Longueur 7,48 m
Largeur 2,97 m
Diam. maxi des flotteurs 65 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 250 ch (184 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 200-300 ch
Poids sans moteur 950 kg
Rapport poids/puissance 4,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 24
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 315 l
Catégorie CE B
Constructeur Cantieri Capelli (Italie)
Importateur Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône)
Droits annuels sur la coque 77
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 720



Dans la gamme Tempest, les modèles Open, largement équipés en confort pour un usage familial typé baignade et farniente, retiennent l’attention du grand public. Ce sont les modèles phare de la marque. Pourtant, dans leur ombre, s’est développée depuis longtemps une gamme « servitude », justement baptisée « Work » qui mériterait plus de reconnaissance. L’essai de ce 750 nous l’a encore rappelé. Situé dans le haut d’une série dominée par le 900, dont le modèle le plus modeste est un 430 à barre franche, ce 25 pieds montre de belles qualités dynamiques et un plan de pont adaptable à toutes formes de loisirs sportifs : pêche, plongée, glisse tractée, raid, ou plus professionnelles comme le day-charter (promenades collectives payantes) ou la surveillance du littoral, à l’exemple des 750 Work de la réserve naturelle de Scandola, en Corse.



Au ponton



Notre bateau d’essai, mis à disposition par Chantiers Navals de Calvi (Sant’Ambroggio) arborait un équipement distinctif, à savoir un T-top en toile sur armature inox, afin d’ombrager le poste de pilotage. Un accessoire coûteux mais très apprécié des pêcheurs qui passent généralement de longues heures à bord. Malgré cet accessoire encombrant, les supports qui encadrent la console et son siège avant laissent de part et d’autre des passavants acceptables. Mais, sans T-top, ces derniers seraient plus généreux. Il est vrai que la facilité de circulation sur le pont est un point crucial à bord d’un bateau « d’action » comme le 750 Work. Les seuls volumes contremoulés d’une pièce avec le pont sont les coffres arrière latéraux (filtre essence à tribord, douchette à bâbord) et les coffres avant (rangement et mouillage). Cela laisse une belle surface utile pour pratiquer la pêche ou la plongée, un râtelier inox pour 12 bouteilles figurant d’ailleurs sur la liste des options. Question rangement, on peut ajouter un peu de matériel dans le socle du leaning-post biplace et dans la console (ouverture par le siège avant). Au-delà des deux places « assises » du leaning-post et du siège de console (deux enfants), on pourra s’asseoir sur les flotteurs. En navigation, trois passagers sur chaque bord pourront se tenir à la main courante de console qui se poursuit en accoudoirs pour le siège frontal. Pour ce qui est de l’accastillage, les deux éléments marquants sont les bittes d’amarrage, celle de l’arrière, d’environ deux mètres de haut, servant de point de traction élevé, parfait pour enchaîner les figures en wakeboard. La bitte avant sert à frapper la ligne de mouillage, ou de point d’amarrage rehaussé afin que les bouts ne raguent pas sur les flotteurs. Le nez du bateau est ici doté d’un simple taquet-coinceur, mais il est possible de commander une delphinière en polyester avec davier, afin de maintenir l’ancre à poste. Aux commandes, le pilote et son copilote bénéficient d’une bonne position, grâce à l’assise moelleuse et à bonne distance du leaning-post. La haute console, surmontée du pare-brise, protège bien du flux d’air et d’éventuels embruns, pilotes et tableau de bord. Ce dernier peut intégrer deux ou trois écrans de taille moyenne et une VHF fixe. Il est dommage que le compas ne soit pas dans l’axe du regard du pilote, et que le vide-poches soit abonné absent…



Au-delà de ces atouts qui en font un bon semi-rigide de sport, nous soulignerons tout de même quelques manques, qui touchent au niveau de finition. Le chantier italien donne l’impression d’avoir opérer un peu à l’économie. Non pas en ce qui concerne le gros œuvre – flotteurs en tissu Orca Carbon et polyester sont de bonne facture – mais pour ce qui est de certains détails… On note l’absence de vérins (ou même de ressorts) pour maintenir les couvercles de coffres ouverts, de joints de caoutchouc sur le pourtour de ces derniers afin d’éviter les bruits parasites en navigation, les charnières saillantes (attention les pieds !), la plate-forme de bain symbolique (il ne faut pas chausser trop grand !) et son échelle non encastrée, le couvercle du puits de mouillage sans passe-bout, la sellerie du siège situé devant la console, vraiment mince et, au poste de pilotage, l’absence de vide-poches et de repose-pieds si l’on veut piloter assis sur les longues distances…



Par contre, le chantier italien propose, au-delà de la liste d’options habituelles (plates-formes de bain plus généreuses, feux de navigation, sièges jockey (simple ou double), roll-bar, matelas de bain de soleil… une customisation plus poussée : emplacement choisi du poste de pilotage, échelle perroquet (plongée), protection d’étrave en inox (façon pare-buffles), multiples banquettes (activité charter), différentes accessoirisations (brides ou saisines tressées, passages plongeurs, doublage des zones d’assise) et couleurs de flotteurs.  



 



En mer



Fort d’une dérogation, notre bateau d’essai arborait sur son tableau arrière un Yamaha 300 ch, tandis que la fiche technique et la vente en package du binôme Capelli/Yamaha plafonnent à 250 ch. Pas lieu de se plaindre… D’autant que, malgré un rapport poids/puissance aiguisé (4 kilos par cheval), le 750 Work avec deux personnes et 220 litres de carburant à bord s’est parfaitement accommodé de ce surcroît de cavalerie. Au plan de la vitesse maxi, du solide, mais pas de l’exceptionnel. Nous avons relevé 46,7 nœuds manette dans le coin et copieusement trimé (5 700 tr/min). Un chiffre quelque peu pénalisé, il est vrai, par le T-top (environ deux nœuds) et la température ambiante élevée (30° à l’ombre). Idem en matière d’accélérations, avec 3’’4 au déjaugeage et 5’’1 pour atteindre 20 nœuds départ arrêté. Des chiffres à relativiser, somme toute, pour s’attarder avec plus d’attention sur les vitesses de croisière et les rendements associés qui sont eux assez remarquables : 36,7 nœuds et 0,63 mille/litre à 4 500 tr/min, et surtout 27 nœuds et 0,88 mille/litre à 3 500 tr/min, soit en croisière « économique ». Filer 27 nœuds en ne consommant qu’un litre pour parcourir près d’un mille c’est plus que satisfaisant, compte tenu de la puissance installée. De bon augure pour partir en quête de lointains spots de pêche…



Très facile à piloter malgré son tempérament sportif, le 750 Work fait preuve d’un caractère conciliant tant au régime maxi, ou il n’engendre pas de roulis sous l’action du trim, qu’en courbes où il associe précision et grip régulier, même dans les virages courts et attaqués. Un vrai « vélo » ! Seul bémol, lorsqu’on braque très serré, l’hélice entre en cavitation… En ligne droite, le Tempest passe le gros clapot (70 à 80 cm, vent 2 à 3 beauforts) avec autorité et en souplesse, avec une assiette presque constante. Par contre, à la vitesse maxi et par mer de trois-quarts arrière, les réceptions ne se font pas toujours rigoureusement en ligne. De retour au port, on peut s’avouer satisfait : le 750 Work tolère bien les 50 chevaux surnuméraires, et il nous a montré qu’il pourrait rester vivant et efficace avec 250, voire 200 chevaux (package bas).    



 



photo Capelli Tempest 750 Work


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Qualité de réalisation    

Comportement        

Performances      

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

La liberté d’agencement du cockpit
Le pilotage attractif
Le comportement sain et efficace
La facilité de déplacement sur le pont
La console qui protège bien des éléments
Le couvercle du mouillage sans passe-ligne
L’absence de vide-poches au tableau de bord
Qu’il manque un repose-pieds pour piloter assis
Le coussin du siège devant console, trop mince
L’absence de vérins pour maintenir les capots de coffres

Face a la concurrence…

Modéle 75 Open 25 Open 760 Club
Marque BSC (Italie) BWA (Italie) Lomac (Italie)
Imporlation Réseau de revendeurs Réseau de revendeurs Stelie Nautic + réseau de revendeurs
Longueur 7,48 x 3,19 m 7,51 x 3,08 m 7,68 x 3,04 m
Nb de personnes 18 20 24
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 27 840 € (sans moteur) 32 228 € (sans moteur) 32 300 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 46,7 nds à 5 700 tr/min
Vitesse de croisière rapide 36,7 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 30,6 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,1 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 11,9 nds à 2 400 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 29 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 9 h 45 min
Hélice de l'essai 15’’3/8 x 18’’ inox 3 pales